Dans le monde de la chanson ra� en Alg�rie, l�actuelle diva de ce genre, � savoir la grande vedette Zahouania, est la seule qui a su avec une main de ma�tre reprendre des textes tout entiers issus de la tradition orale dans le giron des medahate ou des a�ssaouas notamment, et ce, tout en respectant surtout les paroles authentiques. Et l� en fait, tout le m�rite lui revient contrairement � certains chebs consid�r�s pourtant comme de v�ritables kings de la chanson ra�. Illusion faite tout particuli�rement � Khaled qui a maladroitement repris la c�l�bre qacida de cha�bi Abdelkader ya Boualemdu regrett� po�te mostagan�mois Aek Bentobdji. En effet, il s�amusera � d�former compl�tement le refrain Abdelkader ya boualem dek el hal a�liya, daouni hali ya boualem, ya saltane el awliya�. La reprise est alors si affreuse � �couter quand on conna�t bien les paroles initiales �crites par le d�funt cheikh. Pour cheb Khaled, deke el hal a�liya devient tout bonnement djeke el hal a�liya, ce qui, � l��vidence, fait perdre totalement le sens de l�id�e elle-m�me. De plus, ce dernier pi�tine all�grement la m�moire du po�te en introduisant dans son bout de qacida � lui �sidi houari, sidi Abderrahmane, sidi Boumediene...� Or, ces ajouts bousculent et d�forment s�rieusement le texte, ce qui, en m�me temps, contribue � l�effacement volontaire de mots et expressions authentiques produites par le po�te dans son texte. D�autres passages encore de chansons ou chansonnettes du terroir musical mostagan�mois ont d� �tre carr�ment escamot�s par des chebs qui ne savent pas reprendre un texte �crit, des paroles ou tout simplement un refrain ou alors il s�agit l� de d�formations voulues et ce, par souci lucratif, commerce oblige� Car il est clair que pour eux, Sidi Houari, Boumedi�ne, Sidi Rached et Abderrahmane ont plus de port�e sur le march� que Sidi Mansour, Harrag, Bendehiba et Mejdoub� En tout �tat de cause, che�kha Zahouania vient de donner une cinglante gifle � tous ceux-l� qui ne pensent qu�au gain facile et � se remplir les poches au d�triment de l�art. Elle a chant� r�cemment Sidi harrag ya mlah, khal�ni ou rah�dans le pur style des medahatte de Mostaganem en respectant les rythmes et la gamme ainsi que le cachet particulier donn� � cette magnifique m�lodie du terroir. Elle a repris en entier le texte en respectant aussi la succession des vers. Voil� bien un bel exemple de profesionnalisme donn� par Zahouania qui apr�s cette exp�rience et celle de Lalla Torkia peut ais�ment se d�couvrir des dons inestimables de parfaite contatrice dans le genre traditionnel des medahate et ce, � la faveur d�une voix sublime qui sied fort bien au chant liturgique et aux louanges faits au Tout-Puissant et � son proph�te Mohamed(QSSSL) ainsi qu�aux hommages rendus aux � mrabtine, awliya allah essalihine�et autres compagnons du Proph�te. Chab Khaled doit par exemple faire l�effort de s�impr�gner de l�altruisme de la diva pour ne plus tomber dans le pi�ge des bourdes indignes d�une grande star.