La ville d'Oran a vibré, pendant une semaine, sous les rythmes du verbe cru. Au total, sept soirées y ont été animées. Ce fut vendredi soir que fut baissé le rideau à la 17e édition du Festival du raï. Une fin de festivité qui a drainé les «foudres et les foules». Un assistance qui a été séduite par la participation de cheba Zahouania. Cette dernière garde intact son public. On dit trop sur sa personne de femme artiste ou de hadja; cheba Zahouania est toujours égale à elle-même. Les journalistes indésirables. Le Théâtre de verdure grouillait de monde. La diva est tellement attendue que même les journalistes étaient réticents. La hadja Zahouania arrive enfin. Il est presque 2h du matin, quand Zahouania descend d'un 4x4. Escortée, elle se dirige tout droit aux loges. Pas un mot. La présence des journalistes met dans l'embarras l'entourage de la hadja. Cet entourage est conscient de la situation. Car il sait pertinemment que Zahouania n'aime pas rencontrer les journalistes. En attendant le quitus de la hadja, un représentant du commissariat du Festival signifiait aux hommes de la presse: «Elle ne veut pas.» Ces derniers n'insistent pas et vont du côté du public. Seulement, ces mêmes journalistes n'ont pas lâché le morceau sans «stigmatiser» le comportement inexpliqué de la hadja. 30 minutes aux frais de la princesse La présence de hadja Zahouania est incluse au programme du Festival du raï. Seulement, son «concert» entre dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe». Cheba hadja Zahouania n'a, en réalité, chanté que pendant 30 minutes. Tout le monde croyait que le cachet de cette dernière est assuré par le commissariat du raï. En réalité, c'est le département de Khalida Toumi qui s'en charge. En revanche, trente minutes ont suffi à Zahouania pour subjuguer le public. Montre-moi où tu crèches... L'interprète de Werri li werrak tergoud (montre-moi où tu crèches) n'a pas fait dans le détail. Aussitôt sur le podium, elle invite, sans avertir, son public à répéter avec elle. De sa voie rauque, elle entonne Ila lkiteh djibeh li (Si tu le rencontres ramène-le-moi). Le public s'enflamme. Ce fut un tour d'extase. La diva, qui possède bien les clés du bonheur de son audit, s'élance. Elle dépoussière son ancien répertoire. L'une derrière l'autre, les chansons de Zahouania refont prime. Une prestation donnée, entrecoupée de danses, cheba Zahouania réitère sa revendication éternelle: la liberté. Etant, le public, affolé et assoiffé, la hadja Zahouania réaffirme Werri li werrak tergoud et entonne Tahya la liberté! (Vive la liberté). En vérité, cheba Zahouania a toujours su faire participer le public à sa prestation. Une soirée mémorable, l'assistance s'en remet à son sort et le rendez-vous est donné pour l'année prochaine.