Le retour d'Ahmed Ouyahia � la t�te de l'ex�cutif n'a toujours pas livr� tous ses secrets. Comme pr�alable � ce retour, le secr�taire g�n�ral du RND aurait sollicit� la nomination d�une nouvelle �quipe gouvernementale. Une requ�te rejet�e pour des consid�rations essentiellement politiciennes. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Dans certains milieux politiques, on estime que le patron du Rassemblement national d�mocratique joue actuellement le r�le de �soupape de s�curit�. �Les tensions au sommet de l'Etat ont pris des proportions alarmantes � cause de la volont� de Bouteflika de r�viser la Constitution pour s'assurer un troisi�me mandat. Les opposants � cette option auraient accept� de gagner du temps en imposant le d�part de Abdelaziz Belkhadem et son remplacement par Ahmed Ouyahia. En revenant aux affaires, ce dernier se transforme en soupape de s�curit�, note une source qui a requis l'anonymat. Selon elle, lors des �tractations �, Ouyahia aurait impos� une condition � ce retour : le changement de l'�quipe gouvernementale. �Avant de prendre ses fonctions, il aurait exig� un remaniement minist�riel. Pour Ouyahia comme pour ceux qui ont fait appel � lui, la gestion des affaires courantes jusqu�� la tenue de l��lection pr�sidentielle ne peut �tre assur�e correctement avec des ministres qui ont cumul� les �checs. Une liste avait �t� pr�par�e pour les besoins de ce remaniement. Parmi les noms �voqu�s, on retrouve notamment celui de Abdelkrim Harchaoui comme ministre des Finances�, souligne notre source. Le fait accompli Il semblerait, toutefois, que Bouteflika ait pris de court ses opposants en pr�cipitant la fin de fonction de Belkhadem et la nomination d�Ouyahia. Un fait accompli qui a fauss� tous les calculs. Du c�t� du gouvernement, aucun changement notable n�est constat�, mis � part la nomination de Bessalah aux t�l�communications et celle de Bena�ssa � l�agriculture. Pire, le RND d�Ouyahia perd m�me deux postes minist�riels : les transports et la famille. Mais il y a surtout le renforcement du d�partement de Djamel Ould Abb�s (solidarit� nationale, famille et immigration) qui est per�u comme un v�ritable pied-de- nez par les proches d�Ouyahia. Il est utile de rappeler qu�une pol�mique avait oppos� les deux hommes au mois de f�vrier dernier lorsque le secr�taire g�n�ral du Rassemblement national d�mocratique avait critiqu� dans un meeting la politique du couffin pr�n�e par Ould Abb�s. Sur un ton acerbe, ce dernier ira jusqu�� d�clarer qu�Ouyahia �perd son sang froid�. Mais c�est surtout sur le plan de la gestion �conomique du pays que le successeur de Belkhadem �prouve des appr�hensions. Les modes de gestion impos�s depuis des ann�es par Temmar et Khelil, les �ministres du pr�sident�, ont �t� des plus n�gatifs sur l��conomie nationale. Ces derni�res semaines, les dossiers de l�investissement et de la privatisation ont mis au grand jour les divergences entre Ouyahia et Temmar. Les pi�ges Pour ce qui est du remaniement minist�riel, Ouyahia aurait introduit, apr�s sa nomination, une nouvelle requ�te aupr�s de la pr�sidence. En vain. Alors pour �viter d��tre pi�g� par le passif l�gu� par son pr�d�cesseur, il d�cide de passer � l�action trois semaines apr�s sa nomination. Dans une instruction dat�e du 13 juillet, Ouyahia somme l�ensemble des membres de son gouvernement, les walis et les magistrats de lutter activement contre le gaspillage des deniers publics et la corruption. Le texte en lui-m�me dresse un bilan catastrophique du passage d�Abdelaziz Belkhadem � la chefferie du gouvernement. Il est toutefois encore trop t�t pour constater si cette directive est suivie sur le terrain. A condition, bien s�r, qu�Ouyahia ait les moyens de la faire appliquer. Et la pr�sidentielle dans tout �a ? Il est clair qu�au jour d�aujourd�hui, le patron du RND ne peut pr�tendre � �tre candidat en 2009. Pour deux raisons essentielles : il se retrouve bloqu� par son statut de chef du gouvernement, d�une part, et d�autre part, Ouyahia a clairement affirm� qu�il ne se pr�senterait jamais contre Abdelaziz Bouteflika. Sa mission se limitera � �g�rer le statu quo� jusqu�aux prochaines �lections. Mais il n�est pas � l�abri de mauvaises surprises, d�autant plus que ses moyens de riposte sont tr�s limit�s. Et en attendant des jours meilleurs, Ahmed Ouyahia devra se contenter de tenir la baraque� tout en �tant sur ses gardes.