L�instruction du gouvernement adress�e le 2 ao�t dernier aux entreprises de gestion du port d�Alger a acc�l�r� la campagne de son d�sengorgement. Selon une source proche de l�Entreprise portuaire d�Alger (EPAL), pr�s de 2 000 conteneurs en souffrance au niveau de l�enceinte portuaire depuis plus d�une quinzaine d�ann�es ont �t� recens�s. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - La d�cision prise par le chef du gouvernement a �t� salu�e par les diff�rents intervenants au sein de l�enceinte portuaire. Le syndicat d�entreprise du port d�Alger compte m�me adresser une lettre � Ahmed Ouyahia pour le �remercier d�avoir pris cette d�cision et ce, dans le but de permettre � notre entreprise de retrouver ses espaces d�exploitation�. Pour M. Abb�s, SG du syndicat d�entreprise de l�EPAL, �c�est une d�cision salutaire qui intervient � un moment o� notre entreprise s�est engag�e dans un v�ritable processus de modernisation. La r�cup�ration de ces espaces permettra � notre entreprise d�assurer au mieux ses prestations�. L�op�ration d�enl�vement des marchandises en souffrance depuis plusieurs ann�es avait �t� timidement initi�e en 2005, puis relanc�e en juin 2008 suite � une directive gouvernementale. Ainsi, une ambiance particuli�re caract�rise le port d�Alger. L�op�ration de �nettoyage� est men�e sous l��il vigilant des autorit�s locales mais �galement sous la houlette de la Direction g�n�rale du port d�Alger. �Nous voulons redonner au port d�Alger sa v�ritable dimension, voire une v�ritable autonomie de gestion de ses activit�s�, explique-t-on. La directive a cibl� �galement les �indus occupants� et autres �personnes n�ayant aucune relation avec l�activit� portuaire. D�s lors, un d�lai d�une quarantaine de jours a �t� accord� �aux indus occupants� pour �vider� les lieux, alors que pour les conteneurs en souffrance, il a �t� d�cid� de les transf�rer �illico presto� vers la zone sous douane sise � Sidi Moussa, en attendant de les �d�truire ou vendre leurs contenants aux ench�res publiques pour le compte du Tr�sor public�. Identifier les containers Mais pour mener � bien cette op�ration, un travail �colossal� est engag� depuis juillet dernier par les responsables de l�enceinte portuaire. Les services des douanes et de police sont parties prenantes de cette op�ration, dont le d�roulement des travaux a mobilis� des �quipes de travailleurs de jour comme de nuit. �L'op�ration de recensement, toujours en cours, a permis de d�couvrir des marchandises abandonn�es sur les quais depuis le d�but des ann�es 90. C�est vraiment incroyable. Le port d�Alger a tendance � changer de vocation. Il n'est plus une aire de transit, il est transform� en d�p�t�, confie un responsable de l�EPAL pour qui �il n�est pas normal qu�on abandonne sa marchandise depuis plus d�une quinzaine d�ann�es sans se soucier de son devenir�. Selon une autre source, �les propri�taires de certains conteneurs sont connus de l�administration des douanes. Tr�s souvent, c�est avec la complicit� de l�administration que l�importateur fixe sa strat�gie�. Et pourtant, ajoute notre source, la r�glementation est claire et ne souffre aucune ambigu�t�. En effet, l�article 71 du code des douanes stipule � ce sujet que �la dur�e maximale de s�jour des marchandises dans les magasins et aires de d�p�t temporaires est de vingt et un jours�. Pass� ce d�lai, la marchandise peut faire l�objet d�une saisie des services des douanes. Sur un autre chapitre, l�article 74 dudit code stipule qu��� l�expiration du d�lai de s�jour dans les magasins et aires de d�p�t temporaires tel que pr�vu � l'article 71, l'exploitant est tenu de conduire les marchandises vers un lieu d�sign� par l'administration des douanes o� elles sont plac�es d'office sous le r�gime du d�p�t en douane conform�ment aux dispositions des articles 204, 205 et 209 du pr�sent code�. Une commission mort-n�e Le principal obstacle rencontr� lors de cette op�ration r�side au niveau de l�identification des conteneurs en souffrance. L�administration portuaire �prouve des difficult�s � situer l�emplacement des conteneurs par cat�gorie de produits. �Des zones enti�res ont �t� �rig�es en v�ritables cimeti�res pour les conteneurs au niveau du port d�Alger�, a-t-on constat� sur les lieux. M�me constat pour des voitures et autres engins saisis par les services des douanes. L'autre probl�matique soulev�e concerne les marchandises pr�sentant des signes d�avarie ou de d�t�rioration. Selon notre source, le contenu de ces conteneurs pourrait constituer un danger pour la sant� et l'environnement. A ce propos, on indique qu�ils sont 300 containers � l'abandon qui pr�senteraient des menaces pour l'environnement, alors qu�en 2001, 200 ont �t� d�truits par les structures concern�es. Notons que cette op�ration n�est pas la premi�re du genre. D�j� en 1999, une commission regroupant l�ensemble des intervenants, en l�occurrence les douanes, l'EPAL, la S�ret� nationale, la Protection civile, la Direction de la sant� de wilaya, la Direction de la concurrence et des prix, l'Inspection de l'environnement et un magistrat du parquet, avait �t� institu�e sur arr�t interminist�riel. La mission principale de la commission est d�assainir les magasins de stockage. Mais selon notre source, cette commission n�a jamais �t� op�rationnelle. �Elle n'avait ni si�ge, ni bureau o� tenir ses r�unions et prendre des d�cisions au sujet de cette marchandise �, explique-t-on. Cela dit, il est important de noter que le port d�Alger est consid�r� comme une v�ritable plate-forme d��changes ext�rieurs. A lui seul, il assure pr�s de 40% des activit�s commerciales avec l'�tranger. Pour preuve, l'Entreprise portuaire d�Alger (EPAL) a r�alis� durant l�exercice 2007 un r�sultat net b�n�ficiaire de 2,774 milliards de dinars. L�entreprise a trait�, durant la m�me ann�e, plus de 10 millions de tonnes de marchandises, soit pr�s de 500 000 conteneurs. Or, si le port venait � recouvrer sa vocation initiale, le nombre de containers trait�s passerait, � court terme, selon un responsable de l�EPAL, � 800 000 containers/an. A. B.