Anarchie, d�sorientation et gestion catastrophique de la rentr�e scolaire 2008-2009. Tel est le constat dress� par le CLA (Conseil des lyc�es d�Alg�rie), lors d�une conf�rence de presse tenue hier au si�ge de l�Unpef. Un regard syndical qui ne se d�tourne pas des pr�occupations p�dagogiques et sociales de la famille de l��ducation. Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Les membres du bureau du CLA sont revenus hier dans le d�tail sur la rentr�e scolaire, caract�ris�e, notamment, par le manque de planification et d�anticipation de la part des responsables de l��ducation nationale pour g�rer les r�formes entam�es et �viter la situation anarchique � laquelle sont confront�s aujourd�hui les diff�rents paliers du secteur. La surcharge des classes que subissent les �tablissements de l�enseignement moyen, selon le CLA, n�est pas une fatalit�, comme le laisse entendre le ministre charg� du secteur. �Les r�formes auraient d� commencer au pr�scolaire et non pas en premi�re ann�e primaire. Si cette d�marche avait �t� entreprise, il n�y aurait pas eu deux promotions d��l�ves, ceux issus de l�ancien syst�me et ceux du nouveau , au moyen�, a soulign� Idir Achour. Pour le CLA, le minist�re de l�Education nationale n�est pas � son premier mauvais calcul. Il y a plus d�une ann�e, le CLA avait mis en garde contre la surcharge des programmes p�dagogiques et la n�cessit� de leur assouplissement. Un m�pris a �t� affich� � l��gard de ce syndicat et ses propositions n�ont jamais �t� prises en consid�ration. Aujourd�hui, le minist�re met en exergue les modifications apport�es aux programmes scolaires et la diminution de la dur�e des cours, mais il a fallu que les lyc�ens sortent dans la rue et protestent durant un mois. �Faut-il passer par la rue pour nous faire entendre ?� s�interrogent les responsables syndicaux. Ces derniers tentent de transmettre un message � la tutelle, l�invitant � �uvrer pour l�int�r�t de l��cole publique, et ce, par l�ouverture d�un dialogue transparent et sinc�re avec les syndicats de l��ducation. Car pour le CLA, la question fondamentale de la plate-forme de revendications des syndicats ne devrait plus �tre � l�ordre du jour. Elle est contenue dans l�article 80 de la loi portant orientation du secteur de l��ducation. �Cet article r�sume toutes les revendications de la famille de l��ducation. Il reste � savoir qui veille � l�application de la loi en question et comment travailler ensemble pour arracher les droits des travailleurs de l��ducation �, signale-t-on encore. Revenant sur les difficult�s rencontr�es en cette rentr�e scolaire, le CLA apporte ses propres chiffres, en contradiction totale avec ceux des responsables du secteur. Pour le pr�scolaire, par exemple, le CLA affirme que 50% des �tablissements primaires ne disposent pas de moyens pour accueillir des classes de ce palier. Concernant la surcharge des CEM, ce syndicat estime que les besoins en infrastructures sont de 20 000 classes. Ce qui fait une moyenne de 1 000 CEM, avec 40 �l�ves par classe. Pour l�encadrement, le secteur de l��ducation a besoin, pour l�ensemble des paliers, de 108 000 enseignants, rendant plus crucial le besoin de recrutement et surtout le maintien des contractuels. Telle est, selon le CLA, la r�alit� du secteur qui augure une ann�e scolaire difficile. Le CLA ne va pas sans marquer le point sur le d�mant�lement de l�enseignement technique et le manque de consid�ration affich� � l��gard des enseignants de cette fili�re. Ils ont �t� orient�s vers des sp�cialit�s qu�ils ne ma�trisent gu�re. En somme, la situation est catastrophique du point de vue de ce syndicat qui r�fl�chit d�ores et d�j� � mettre en place un calendrier de journ�es d��tude pour sensibiliser les citoyens, les parents d��l�ves et les responsables de l��ducation aux diff�rents dangers qui menacent le secteur. Le CLA ne fera pas l�impasse sur les int�r�ts p�dagogiques et sociaux des enseignants et des �l�ves. La mobilisation se fera dans un cadre plus �largi, c�est-�-dire avec l�ensemble des syndicats de l��ducation.