Le CLA, fidèle à ses principes de défense moraux et matériels des enseignants et dans la continuité du combat syndical qu'a mené feu Osmane Redouane, le principal initiateur et animateur du CLA, a donné une conférence, hier, au siège du bureau national de l'Unpef. Cette rencontre a vu la participation de nombreux journalistes qui se sont dépêchés à ce rendez-vous pour s'enquérir des difficultés enregistrées par le secteur de l'éducation, dix jours après la rentrée scolaire. Le CLA parle d'une situation catastrophique dont les enseignants et les élèves font les frais. La rentrée scolaire 2008-2009 est marquée par une crise d'ordre pédagogique et sociale. La réduction du nombre des professeurs a engendré une surcharge des élèves dans les classes. «Le droit à la représentativité réelle des enseignants est bafoué », lit-on dans la déclaration du CLA parvenue à notre rédaction. Les chiffres annoncés par Benbouzid sont loin de refléter la réalité du terrain. En effet, si le ministre de l'Education parle de l'existence de 20 000 CEM et 500 lycées à l'échelle nationale, le CLA estime que 40 000 CEM et 800 lycées sont nécessaires pour répondre aux besoins de ce secteur. Le préscolaire n'est pas suffisamment pris en charge. Le CLA révoque les insuffisances dans le volet formation, il dénonce le fait qu'aucune université d'été n'a été tenue cette année où il était question d'apporter le complément dans la formation des éducateurs. Le calendrier de formation s'est résumé en tout à trois séminaires durant le cursus 2007-2008. «La rentrée 2008-2009 s'est vue consacrer le démantèlement de l'enseignement technique», précise le communiqué du CLA. Les intervenants ont précisé que les enseignants du technique ont été sollicités pour enseigner des matières qui ne répondent pas à leur profil. Sur le plan social, le CLA parle de la détérioration du pouvoir d'achat et dénonce le simulacre dialogue avec les syndicats des pouvoirs publics. Les interlocuteurs ne prévoient aucune promotion de l'enseignant. Il cite les grades des adjoints de l'éducation et du conseil pédagogique auxquelles les grades d'adjoint principal et conseil principal sont prévus. Pour les grades de promotion des PES, ils sont au nombre de 4. Par ailleurs, le CLA parle du chapitre des sanctions dans le nouveau statut particulier des travailleurs qui prévoit que l'enseignant qui s'absente le jour des examens des élèves est considéré en faute et reçoit une sanction du second degré qui expose son auteur au licenciement. Le régime indemnitaire prévu après la promulgation du statut particulier de l'éducation est remis aux calendes grecques. Aucune proposition n'a été encore formulée à cette effet. Devant l'incapacité de rembourser les prêts bancaires contractés pour l'acquisition soit de véhicules ou de logements, les conférenciers ont précisé que beaucoup d'enseignants seront bientôt confrontés à la justice. Ils demandent l'annulation des redevances aux banques. Le CLA souligne dans son communiqué que «le statut particulier est élaboré loin des propositions et préoccupations des travailleurs de l'éducation. Plus d'un million d'élèves voient leur avenir hypothéqué dans le moyen alors que cette catastrophe pédagogique aurait pu être évitée si l'application de la réforme n'était pas tributaire de certains calculs et que les enseignants et les parents d'élèves avaient été associés». Les enseignants restent vigilants et mobilisés pour une action proche, dit-on, dans ce secteur stratégique de l'économie nationale. Par ailleurs le CLA dénonce la marginalisation des commissions paritaires qui ne sont pas associées dans les différentes décisions de la tutelle les reléguant à un rôle de figuration. Il cite aussi les équipes pédagogiques dans les lycées qui ont mis des années à se construire et qui ont été démantelées. Sinon la rentrée 2008-2009 connaît le démantèlement de l'enseignement technique. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition sur l'étude effectuée par le SNAPAP par rapport du pouvoir d'achat des enseignants.