Selon des sources proches du recteur de la basilique Saint-Augustin de Annaba, 10 000 p�lerins en provenance de diff�rents pays d�Europe et des Etats-Unis auraient foul� le territoire alg�rien via la fronti�re terrestre avec la Tunisie au courant l�ann�e 2007. Ils �taient int�ress�s par un p�lerinage dans la ville de Souk- Ahras. Elle a vu na�tre le saint des saints, saint Augustin et o� plusieurs si�cles apr�s, l�olivier qu�il avait plant� fleurit toujours. Int�ress�s aussi par Madaure, localit� de M�daourouche, la l�gendaire, avec son universit� o� saint Augustin ouvrit les yeux sur le savoir. Annaba est la troisi�me �tape o� s��taient arr�t�s les p�lerins hommes et femmes. Ils s��taient ressourc�s au contact de la basilique portant le nom du saint homme. C�est sous ses nombreux oliviers o� il s��tait inspir� pour �crire ses plus belles �uvres sur la foi chr�tienne. Trois �tapes que les agences de voyages occidentales imposent aux p�lerins d�effectuer presque � la vitesse d�un rallye. Comme ils �taient venus, ces p�lerins sont repartis. C�est-�-dire sans avoir vu et sans avoir �t� vus par les autochtones de la quatri�me ville d�Alg�rie ou de Souk- Ahras, ville frontali�re de la Tunisie voisine et encore moins de Madaure. Quelques heures seulement leur sont accord�es pour effectuer le trajet qui s�pare ces lieux d�histoire, de culte et de savoir du territoire tunisien, leur lieu de s�jour de plusieurs jours. A ces touristes fid�les au saint des saints, saint Augustin, une agence de voyages occidentale a vant� les bienfaits de la Tunisie, selon eux, terre d�accueil de saint Augustin. M�me si ces derni�res ann�es, la s�curit� s�est nettement am�lior�e, les responsables du tourisme et les guides tunisiens n'h�sitent pas � parler d�une Alg�rie de 2008 encore � feu et � sang. Tout en pr�venant les touristes dont ils ont la charge que leur p�lerinage � Madaure, Souk- Ahras et Annaba sont plac�s sous haute protection des services alg�riens de s�curit�, les guides s'attardent � pr�senter le pays natal de saint Augustin comme �tant encore soumis � la barbarie des terroristes. �Il nous a �t� r�p�t� que l�Alg�rie est un pays � hauts risques pour les �trangers. On nous a m�me conseill�s de remonter dans l�autocar aussit�t la visite achev�e pour le retour sur la Tunisie�, avait r�pond un des Augustinien � un confr�re. Ce dernier l�avait interrog� sur le pourquoi de leur transit en Tunisie alors que l�Alg�rie dispose de tous les moyens de communication, d'h�bergement et de restauration pour les accueillir. Les touristes augustiniens ont droit � une heure pour prendre des photos ou filmer les ruines de Madaure, l�olivier � Souk-Ahras sous lequel saint Augustin trouvait son inspiration. Le m�me d�lai leur sera accord� pour visiter la basilique Saint-Augustin et pour se recueillir devant le cubitus du p�re des Augustiniens. M�me s'ils �taient int�ress�s par la visite des ruines romaines au pied de la basilique, ce plaisir leur sera interdit. A chaque fois, les guides tunisiens leur rappelleront que l�Alg�rie est toujours � feu et � sang. Ils retourneront en Tunisie sans avoir d�pens� le moindre euro en Alg�rie. Dans la malle de chaque bus, les organisateurs des sorties pour les trois p�lerinages, entassent le n�cessaire en victuailles et boissons pour tous leurs clients. Tout est fait pour qu�aucun ne puisse d�penser le moindre centime sur le sol alg�rien. Cette situation occult�e par les autorit�s alg�riennes porte un s�rieux coup au d�veloppement du tourisme en Alg�rie. Dans les coulisses du Saint Si�ge � Rome, religieux et voyagistes sp�cialistes des p�lerinages, parlent de la Tunisie terre d�accueil pour tout p�lerin d�sireux de se rendre sur les sites de saint Augustin en Alg�rie. Rien n�est fait � ce jour pour sensibiliser ces m�mes agences et religieux sur l�am�lioration de la situation s�curitaire dans notre pays. Alors que leurs homologues tunisiens multiplient les contrats de partenariat et op�rations publicitaires avec les voyagistes de plusieurs pays d�Europe, d�Asie et des Am�riques, les voyagistes alg�riens restent passifs. Ils sont int�ress�s par les seules op�rations de hadj et de omra. Et pour cause, un seul d�part vers les lieux saints de l�Islam leur rapporte dinars et devises. En effet, la moiti� des frais pour une omra doit �tre obligatoirement pay�e en devises. M�me le Touring Club exige le respect de cette obligation. La d�linquance est un autre aspect que les services comp�tents ne semblent pas vouloir prendre en charge. Elle a pourtant un impact n�gatif sur le d�veloppement du tourisme en Alg�rie. Il se pose avec acuit� particuli�rement � Annaba o� se sont multipli�es les bandes organis�es dans les agressions, vols et les rackets. Une visite non organis�e � la mosqu�e de Sidi Boumarouane, la s�culaire, implant�e dans la vieille ville tout aussi s�culaire, � la basilique Saint-Augustin ou au mus�e arch�ologique d�Hippone, tous des sites touristiques, �quivaut � un d�fi tant les risques d�agression sont latents.