Sarkozy, qui pr�side l�Union europ�enne jusqu�� la fin de l�ann�e, r�unira cet apr�s-midi au Palais de l�Elys�e, un sommet des chefs d�Etat et de gouvernement de l�Allemagne, de l�Italie, du Royaume-Uni et de la France ainsi que le Premier ministre du Luxembourg (pr�sident de l�Eurogroupe), le pr�sident de la Commission euro - p�enne et le pr�sident de la Banque centrale europ�enne. Sarkozy a convoqu� ce mini-sommet pour, annonce le communiqu� officiel, �pr�parer la contribution des membres europ�ens du G8 aux prochaines rencontres de cette enceinte consacr�e � la crise financi�re internationale�. De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed En fait, Nicolas Sarkozy tente de sauver les meubles d�une Europe dont chacun des pays membres a sa propre approche de la r�solution de la crise financi�re internationale. Au-del�, l�actuel chef de l�UE veut profiter de la crise, avancent certains analystes, pour marquer sa pr�sidence par l�impulsion d�une gouvernance �conomique europ�enne qui manque cruellement dans la conjoncture actuelle et qui semble, pour l�heure, une utopie. En ces temps de temp�te financi�re internationale, Nicolas Sarkozy n�a cess� de se manifester : � New York d�abord en proposant de sanctionner les responsables du naufrage financier ; � Toulon, ensuite, en appelant � moraliser le capitalisme ; � l�Elys�e, cette semaine, en convoquant une r�union d�urgence qui a sauv� de la faillite la banque francobelge Dexia ; � Paris toujours en r�unissant les plus grands des financiers et experts pour �couter leur diagnostic et �voquer l�impact de la crise sur la France et enfin en invitant pour cet apr�s-midi ce mini-sommet europ�en. Si Nicolas Sarkozy penche vers la mise en place d�un fonds europ�en pour emp�cher toute faillite bancaire, Angela Merkel, la chanceli�re allemande, consid�re que le secteur bancaire de son pays est solide, et partant, elle sugg�re qu�il faut g�rer les crises bancaires au cas par cas et �qu�elle ne peut pas et n�entend pas accorder de ch�ques en blanc aux banques�. Alors que la France veut d�fendre un vaste plan de redressement � l�am�ricaine, l�Allemagne se ferre sur l�orthodoxie budg�taire. Et Angela Merkel n�est pas la seule � �tre r�ticente � toute solution globale europ�enne � la crise. Mercredi dernier, Dublin a pris la d�cision de garantir pendant deux ans tous les d�p�ts de ses six grandes banques. Cette d�cision, qui exclut les banques non irlandaises, a �t� d�cri�e par la Commission europ�enne qui trouve l� une mani�re d�attirer les capitaux dans les seules banques d�Irlande. Dans la foul�e, et selon Courrier International, la banque espagnole Santander, par sa d�cision de racheter � tr�s bas prix (670 millions de ivres ) l�ensemble des succursales d�une banque d�hypoth�ques britannique, Bradford et Bingley d�une valeur de 20 milliards de livres, n�a, elle aussi, provoqu� aucune r�action de Bruxelles, dans le temps si prompte � r�agir � ces arrangements douteux. Ainsi donc, en ordre dispers�, chacun des pays europ�ens a pris, en toute autorit� et comme si l�UE n�existait pas, les mesures qui lui semblaient les plus � m�me de sauver ses banques ou institutions financi�res de la faillite, le plus souvent d�ailleurs par un renflouement provenant des deniers publics. Et dans cette valse de d�cisions rompant avec la sacro-sainte concurrence e t dans de telles circonstances, parler d�une gouvernance �conomique europ�enne para�t des plus illusoires. Au sommet europ�en d�aujourd�hui, Sarkozy ne pourra, dans le meilleur des cas, que rappeler qu�il est toujours et pour moins d�un trimestre au gouvernail de l�UE, un gouvernail sans r�elle gouvernance, un gouvernail � 27 branches, chaque branche tentant de se sortir comme elle l�entend du bourbier du capitalisme financier international.