Incontestablement, la crise financière mondiale a été au cœur des sommets de ces derniers temps entre pays de la planète. Si certaines rencontres, au demeurant annuelles, entre les chefs d'Etat des grandes puissances ont été consacrées spécialement, à cette crise, il n'en demeure pas moins que cette tourmente financière est perçue comme «l'invitée de trop» dans d'autres rendez-vous internationaux. Il ne se passe pas une semaine sans que les agences de presse, les médias et les chaînes de télévision parlent d'un sommet entre pays, soit du même continent, ou dans certains cas, regroupés dans une entité spécifique (G8, G20, l'APEC, le sommet de la francophonie….). Ces rencontres ont, par ailleurs, un dominateur commun, plutôt un ennemi commun : une crise financière qui fait beaucoup de victimes, suivie d'une récession mondiale des plus importantes. Qui, en effet, parmi les analystes, même les plus avertis, ont osé, un jour, imaginer que Lehman Brothers, l'un des piliers de Wall Street, s'écroulerait comme un château de cartes, suivie de 16 autres banques ? Qui, parmi les responsables économiques même ceux de la Banque mondiale ou du FMI, ont accepté l'idée qui consiste à dire que le glas a sonné pour l'actuel système financier ? Personne ! Les exemples ne manqueront certainement pas pour mettre en exergue les dommages collatéraux de ce «Titanic financier». Rien ne peut arrêter cette tourmente, plutôt la saignée. Pris de cours, les responsables des banques, les présidents des grandes puissances économiques, les chefs d'Etat des grands pays exportateurs de pétrole, et surtout ceux qui avaient connu réellement les premiers signes de cette crise, ont multiplié les contacts, quitte à enterrer la hache de guerre entre certains pays, à l'exemple de la France et de l'Allemagne durant les sommets européens. Sur cela, plusieurs décisions et plans de relance ou de sauvetage ont été élaborés. Acte I : les Etats-Unis ont nationalisé l'assureur AIG le 17 septembre dernier. Cependant, les Bourses mondiales continuent de chuter alors que les Banques centrales multiplient les opérations pour apporter des liquidités aux marchés. Que faire ? Washington annonce un plan de sauvetage financier de 700 milliards de dollars juste le lendemain. Le feu est en la demeure…. Rien ne peut arrêter cette crise. C'est l'apocalypse ! En effet, les Bourses replongent, et Wall Street a enregistré sa plus forte baisse depuis 1987. Parallèlement, le Vieux Continent commence à faire les premiers pas vers l'abysse. Entraînés dans la crise, les Européens, sous la présidence française, se sont réunis, en catastrophe à Bruxelles. En effet, le 4 octobre dernier, les chefs d'État et de gouvernement européens du G8, à savoir de l'Allemagne, de l'Italie, du Royaume-Uni et de la France, ainsi que le premier ministre du Luxembourg, président de l'Eurogroupe, le président de la Commission européenne et le président de la Banque centrale européenne se sont réunis pour débattre du plan à suivre et des mesures à prendre. «Nous déclarons, chefs d'Etat et chefs de gouvernement, que chacun d'entre nous prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer la stabilité du système financier, que ce soit par l'injection de liquidités en provenance des banques centrales, par des mesures ciblées sur certaines banques ou par des dispositifs renforcés de protection des dépôts. En prenant ces mesures, nous constatons la nécessité d'une coordination et d'une coopération étroites au sein de l'Union européenne», ont indiqué ces responsables dans la déclaration finale de cette rencontre. Quelques jours plus tard, une baisse concertée des taux directeurs de 8 Banques centrales a été enregistrée en Europe. Le Vieux Continent en alerte Les dirigeants européens, réunis durant le sommet de l'Eurogroupe au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, ont pris (une fois de plus) une série de mesures. En effet, les membres de la zone euro se sont mis d'accord sur différentes mesures largement inspirées de celles mises en œuvre par le gouvernement britannique. Entre autres, la recapitalisation de toutes les banques en difficulté, et la garantie des prêts interbancaires par les Etats afin de permettre à nouveau les crédits entre banques et ainsi remédier à l'assèchement des marchés. «Le G20 est d'accord sur la nécessité d'une relance coordonnée, concertée de l'action économique », a ainsi affirmé le président français, Nicolas Sarkozy. Le groupe s'est fixé des rendez-vous : un premier point devrait être fait d'ici au 31 mars, avant l'organisation d'une réunion de suivi en avril 2009, a priori en Europe, après la prise de fonctions du successeur de George W. Bush à la Maison-Blanche, Barack Obama, le 20 janvier. Mais «il reste du travail à faire», a noté le président Bush à l'issue de la rencontre, jugeant que ce sommet n'allait pas «régler les problèmes du monde». La dernière décision prise dans ce sillage est celle d'Obama qui a annoncé un deuxième plan de relance de 800 milliards de dollars, le 25 novembre dernier. S. B.