Des dirigeants européens, dont le président français Nicolas Sarkozy, le Premier ministre italien Silvio Berlusconi et le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, se disent ce vendredi prêts pour une éventuelle intervention afin d'aider la Grèce dans une sortie de crise. L'Union européenne (UE) est prête à activer son plan de soutien financier à la Grèce "à tout moment", a déclaré vendredi le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy. "Un plan de soutien a été approuvé par l'ensemble des Etats de la zone euro. Nous sommes prêts à l'activer à tout moment pour venir en aide à la Grèce", a indiqué M. Sarkozy, après son sommet avec M. Berlusconi à Paris. La Grèce est en proie depuis plusieurs mois à une crise financière sans précédent. Pour réduire un déficit public beaucoup plus important que prévu, le gouvernement d'Athènes avait adopté un programme d'austérité, sous la pression de ses partenaires européens qui redoutent une déstabilisation de la zone euro. Les pays membres de l'UE, avec l'Allemagne et la France en tête, se sont mis d'accord pour mettre en place un mécanisme d'aide à la Grèce, qui prévoit des prêts financés par la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI). "Il appartient à la Grèce et aux Etats de la zone euro, sur recommandation de la BCE (Banque centrale européenne) et de la Commission européenne, de décider si les conditions sont réunies pour l'activer", a précisé M. Sarkozy. "Je peux vous dire que l'analyse de la France et l'analyse de l'Italie sur ce sujet est exactement la même", a dit le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse conjoitement avec M. Berlusconi. Le Premier ministre italien a fait écho : "Nous sommes d'accord sur le fait que la Grèce appartient à la zone euro. Nous avons l'intérêt d'apporter tout notre soutien, sinon il y aura des conséquences très négatives sur notre monnaie." Cet accord permettrait à la Grèce de se refinancer auprès de ses partenaires de la zone euro à un taux "moins élevé que le taux actuel du marché pour la dette grecque", sans que "ce soit un cadeau pour autant", explique-t-on encore. Le taux exigé de la Grèce pour emprunter, que ce soit sur trois ans ou sur dix ans, est actuellement très élevé, supérieur à 7 %, soit plus du double de l'Allemagne, référence des marchés. Certaines sources assurent que le taux de 6 % tiendrait la corde chez les partenaires européens d'Athènes. Le soutien des Européens se fait d'autant plus pressant que la journée de vendredi a également été marquée par la décision de l'agence de notation Fitch d'abaisser de deux crans la note de la dette à long terme de la Grèce - c'est-à-dire l'évaluation de sa capacité à rembourser.