Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20, qui rassemble pays avancés et émergents, se sont réunis, hier, à Sao Paulo (Brésil) pour préparer le prochain sommet de Washington consacré à la crise économique mondiale. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva ouvrira samedi en début d'après-midi les séances officielles qui réuniront les grands argentiers des pays du G20, ainsi que les dirigeants de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne. Concentrant 85% du PIB de la planète et les deux tiers de sa population, le G20 rassemble les sept pays aux économies les plus avancées (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) plus les principaux pays émergents (Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie et Turquie). La réunion devrait être entièrement consacrée à la préparation du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 à Washington, convoqué d'urgence par le président américain George W. Bush sous la pression des Européens en pleine tempête financière. Lors de discussions vendredi à Sao Paulo, le groupe dit des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) est parvenu “à la conclusion qu'il devait y avoir une réorganisation du système financier mondial”, a déclaré le ministre brésilien de l'économie Guido Mantega. Pour lui, le système mis en place par les accords de Bretton Woods en 1944 est dépassé et a besoin de prendre en compte le poids économique des pays émergents. Les dirigeants européens, réunis en sommet vendredi à Bruxelles, ont quant à eux réclamé des Etats-Unis des résultats dès début 2009, juste après l'entrée en fonction du président américain élu Barack Obama. Le président français Nicolas Sarkozy, qui préside l'Union européenne a assuré que l'Europe avait “une position commune assez détaillée” en vue du sommet et que ses dirigeants étaient “tous d'accord sur la nécessité absolue d'une coordination des politiques économiques” pour faire face à la crise, née aux Etats-Unis. L'Espagne, huitième économie mondiale, participera au sommet de Washington, la France ayant décidé de lui céder l'un des deux sièges dont elle dispose en tant que présidente en exercice de l'UE. Les dirigeants européens ont proposé en outre la tenue d'un nouveau sommet mondial “100 jours” après celui de Washington, soit une fois Barack Obama entré en fonction. Barack Obama, qui ne participera pas au sommet de Washington le 15 novembre, a quant à lui souhaité, vendredi à Chicago (nord), lors de sa première conférence de presse depuis son élection mardi, que le Congrès adopte au plus vite un plan de relance. Si tel ne devait pas être le cas, il a annoncé que “la première mesure” qu'il prendrait en tant que président serait de mettre en place un tel plan. Le sommet du G20 se tiendra à Washington alors que le président George W. Bush est toujours en poste, mais les résultats de ce sommet devraient engager celui qui vient d'être élu pour lui succéder le 20 janvier.