Contrairement � ce qui est commun�ment admis, le parcours terroriste de Hassen Hattab dit Abou Hamza, qui se fera conna�tre comme le principal membre fondateur du GSPC et son premier ��mir national�, n�a pas commenc� au sein du GIA, cr�� en octobre 1992, ni m�me au sein du MEI, cr�� en f�vrier 1992, avant de rallier ce dernier suite � un �pacte d�unification des rangs� en mai 1994 et qu�il avait rejoint en 1993. Son basculement dans le terrorisme remonte concr�tement � 1990 au sein de l�organisation dite Takfir Wa El- Hidjra (T&H) qui avait tent� de s�incruster au sein de l�arm�e alg�rienne en infiltrant des casernes et des �coles militaires (voir encadr� 1). Il venait alors de terminer, l�ann�e pr�c�dente, son service militaire qu�il a effectu� dans la wilaya de Biskra au sein des troupes a�roport�es o� il a connu, entre autres, les tristement c�l�bres parachutistes Amari Sa�fi, dit Abderrezak Le Para, et Abdelaziz Abi, dit Okacha Le Para, qui deviendront ses �lieutenants� au sein du futur GSPC. Son oncle paternel, Abdelkader, dit Mouloud, n�est pas �tranger � son recrutement par cette organisation terroriste � la plus ancienne en Alg�rie dont les premiers groupes arm�s avaient tenu un maquis d�s les ann�es 1970 � � laquelle il a luim�me appartenu avant son ralliement au MIA de Mustapha Bouiali au d�but des ann�es 1980 et au sein duquel il a repris le maquis au d�but des ann�es 1990, entra�nant avec lui plusieurs membres de sa famille dont Hassen et quatre de ses fr�res (voir encadr� 2). D�autant plus que cette organisation avait une forte implantation � l�est d�Alger, dans la r�gion de Rouiba-Bordj El-Kiffan, dont est originaire et o� r�sidait sa famille. Le nom de Hassen Hattab n�a apparu au grand jour qu�� partir de 1996 lorsqu�il a commenc� � signer des communiqu�s en tant qu���mir de la zone II du GIA �. Entre temps, il est pass� du T&H au Mouvement pour l�Etat islamique (MEI) cr�� et dirig� conjointement en f�vrier 1992 par un ancien bras droit de Mustapha Bouiali, Abdelkader Chebouti, et Sa�d Makhloufi, membre fondateur du FIS. Le ralliement du MEI au GIA en 1994 vaudra � Hassen Hattab son affectation � la t�te d�une katibat d�nomm�e El-Feth, bas�e � Khemis El-Khechna, � l�ouest de la wilaya de Boumerd�s, avant de devenir ��mir� d�un �jound� regroupant trois katibats (El-Feth, El-Qods et El-Ansar) dans la m�me wilaya. Il finira par se retrouver � la t�te de toute la �zone II� couvrant l�Est de la wilaya d�Alger et la Kabylie (Boumerd�s, Tizi-Ouzou, B�ja�a et Bouira) en juin 1995 alors que le GIA �tait alors dirig� par Djamel Zitouni depuis l��limination par les forces de s�curit� de son pr�d�cesseur, Cherif Gousmi, en septembre de l�ann�e pr�c�dente. Bien que devant toute son ascension � Djamel Zitouni, Hassen Hattab va, lui aussi, prendre ses distances par rapport � ce dernier, � l�instar de nombre autres responsables centraux et locaux du GIA. Le d�saccord a pour origine certains aspects que ce dernier a commenc� � insuffler � l�organisation terroriste en menant une campagne d���puration des rangs� contre des terroristes jug�s, � tord ou � raison, comme cherchant � le renverser pour des raisons politiques ou de leadership et conduire le GIA selon leurs propres desseins. Au lendemain de l�assassinat de Djamel Zitouni en juillet 1996, son successeur, Antar Zouabri, diffusera l�enregistrement audio de l��interrogatoire� d�un terroriste pr�sent� sous le nom de Radouane Bouzar�ah o� il est r�v�l� que Hassen Hattab, avec d�autres complices, comme son futur bras droit � la t�te du GSPC, Abdelaziz Abi dit Abou El- Hoummam dit Okacha Le Para, a foment� un �complot� pour assassiner Djamel Zitouni. S�il est connu que ce dernier a �t� tu� par un groupe de la Djaz�ara dirig� par Ali Benhadjar qui �tait en guerre ouverte contre lui, il n�a jamais �t� dit comment ni pourquoi Zitouni a �t� attir� dans l�endroit o� il est tomb� dans l�embuscade qui lui a �t� fatale et dont les d�tails sont amplement �tal�s par Radouane Bouzar�ah, mettant en cause exclusivement Hassen Hattab et ses complices. Ali Benhadjar, lui-m�me, dira plus tard dans plusieurs interviews, apr�s sa reddition, que son groupe ne savait pas que Djamel Zitouni �tait parmi les membres qu�il a attaqu�s et ne l�a su que le lendemain. Alors que les �d�rives� de Djamel Zitouni ont pouss� plusieurs groupes terroristes � s�en �carter pour agir de mani�re autonome en cr�ant leurs propres organisations, Hassen Hattab n�a pas �t� tent� de rompre avec le GIA. Il maintiendra la m�me position sous Antar Zouabri, autrement plus sanguinaire et �d�viationniste� que son pr�d�cesseur, jusqu�en juillet 1997 o� il se d�marquera ouvertement et franchement de ses pratiques dans un communiqu�, sans pour autant montrer la moindre intention de se retirer du GIA. . Ce ne sera que lorsqu�il eut la certitude absolue qu�il ne pouvait d�aucune mani�re influer sur lui et son orientation qu�il r�solut de cr�er son organisation, le GSPC, en septembre 1998. Entre temps, depuis la mort de Djamel Zitouni, tout en continuant � s�vir en Kabylie et � l�est d�Alger au nom de la �zone II� du GIA durant plus de deux ans, il a tent� de rallier � lui, par l�interm�diaire de ses �missaires, tout ce qu�il aurait pu �tre possible comme groupes terroristes, sans trop de succ�s. L�annonce de la cr�ation de son organisation n�a pu se faire qu�au nom de la �zone II� qu�il dirigeait lui-m�me et quelques groupes limit�s bas�s dans les Aur�s, dans l�Est alg�rien, notamment � Batna et T�bessa o� il restera confin� pendant longtemps. Cependant, il a h�rit� de la plupart des r�seaux de soutien � l��tranger qui avaient appartenu au GIA et qui l�ont d�sert� au fur et � mesure de sa d�confiture mais qui ne sauront lui �tre d�un grand secours, d�une part du fait de son inconsistance en Alg�rie et, d�autre part, � cause des d�mant�lements successifs qu�ils subissent dans plusieurs pays europ�ens. Port� dans un premier temps � titre �provisoire� � la t�te du GSPC au moment de sa cr�ation, il reprendra sa fonction d���mir� de la �zone II�, � l�organigramme du GIA ayant �t� maintenu par la nouvelle organisation � � partir d�avril 1999, c�dant la place � Abdelmadjid Dichou dit Abou Mos��b, qui a �t� son �officier ex�g�te� (mufti). Mais celui-ci ne tiendra que quatre mois avant d��tre abattu par les forces de s�curit� � Batna o� il tenait un conclave. Hassen Hattab est de nouveau d�sign� au sommet de l�organisation o� il se maintiendra jusqu�en ao�t 2003. Etant la derni�re organisation dissidente issue du GIA, le GSPC rencontrait beaucoup de difficult�s � se �laver� des pratiques que continuait � commettre le GIA. D�autant plus que le bras arm� du FIS, qui s�est donn� pour nom l�Arm�e islamique du salut (AIS) et qui a refus� de se rallier au GIA en mai 1994 avec les autres organisations terroristes qui se sont �unifi�es � sous son �gide, avait d�cid� de se mettre en �tr�ve�, th�oriquement pour laisser voir qu�il n�avait aucune responsabilit� dans les massacres commis au nom du �djihad�. L��mergence du GSPC a �t� �galement mise � mal par la lutte antiterroriste men�e par les forces de s�curit� de plus en plus professionnalis�es et par une forte pr�sence tr�s combative des groupes de Patriotes (voir encadr� 3) aussi bien Kabylie que dans les Aur�s. La politique dite de �concorde civile�, initi�e par le gouvernement dont les mesures permettaient aux terroristes de r�int�grer la soci�t� sans craindre des poursuites, a, de son c�t�, affaibli sa perc�e (voir encadr� 4), surtout qu�elle a �t� soutenue par plusieurs �oul�mas� consid�r�s jusque-l� par Hassen Hattab luim�me comme des r�f�rences du salafisme (voir encadr� 5). Malgr� ces entraves, le GSPC a continu� jusqu�en 2002 � voir d�autres groupes se rallier � lui. Apr�s avoir gagn� la quasi-totalit� de ceux qui appartenait au GIA dans l�est et le sud du pays, il a �t� rejoint par d�autres groupes terroristes. C�est le cas de la katibat El-Khadra de M�d�a, dans le Centre, le Groupe sunnite pour la pr�dication et le djihad (GSPD) et le groupe Jound Allah � A�n Defla, la katibat El-i�tissam de Relizane (centre-ouest), le Groupe salafiste combattant (GSC) de Sidi-Bel-Abb�s (Ouest) qui ont tous �pr�t� all�geance� � Hassen Hattab, compensant la relative �rosion que la �concorde � a provoqu� dans ses rangs. En d�pit du rassemblement de tout ce que les maquis comptent comme terroristes radicaux totalement ferm�s aussi bien aux appels du gouvernement qu�� ceux des �oul�mas� du salafisme, de certains coups d��clats repr�sent�s par certaines embuscades sanglantes contre les forces de s�curit� en Kabylie et dans les Aur�s, le GSPC n�a pu influer d�aucune mani�re sur l��volution de la situation s�curitaire � son profit. Sa faillite manifeste �voluait en se confondant de plus en plus avec de la pure criminalit� contre les forces de s�curit�, doubl�e de banditisme (braquage d�agences postales et bancaires dans les villages et racket des usagers de la route dans des faux barrages) que d�une pseudo �guerre sainte�. Cette situation a amen� certains membres du �commandement� du GSPC � contester les comp�tences de Hassen Hattab � continuer � diriger ce groupe et l�ont contraint � la �d�mission� en ao�t 2003 pour d�signer � sa place l�ancien ��mir� des Aur�s, Nabil Sahraoui, dit Mustapha Abou Ibrahim, qui commencera aussit�t � se rapprocher d�Al- Qa�da devenant progressivement sa branche locale au niveau du Maghreb en janvier 2007. Isol� de la direction du GSPC, il s�est retir� en se mettant en stand-by jusqu�� septembre de la m�me ann�e o� il a d�cid� de se rendre aux autorit�s du pays. Il a vainement esp�r� jusqu�� la derni�re minute rallier � lui au moins une partie du GSPC pour pouvoir n�gocier en force sa d�position. Mohamed Issami Takfir Wa El-Hidjra et Hassen Hattab Un militaire islamiste, qui assume son appartenance id�ologique, aujourd�hui �exil� apr�s avoir fui � l��tranger au milieu des ann�es 1990, l�ancien capitaine Ahmed Chouchane, a donn� un bref aper�u sur la relation entre Hassen Hattab et Takfir Wa El-Hidjra dans ses �m�moires� publi�es en langue arabe sur Internet sous l�intitul� La crise alg�rienne. Un t�moin au c�ur des �v�nements. Il note qu�apr�s la mort de Mustapha Bouiali, l���mir� du MIA, et l�arrestation de ses partisans en 1987, l�id�e de l�action arm�e a connu un affaiblissement durant une courte p�riode avant de r�appara�tre � travers une agitation, qualifi�e de �suspecte�, de membres de Takfir Wa El-Hidjra. Selon lui, leur premi�re initiative a �t� celle qu�a ex�cut�e, en 1990, leur ��mir� pour la r�gion de Boumerd�s, Mohamed Ouret dit Mahieddine Ouarith, quand il a tent� d�impliquer un groupe de sous-officiers d�un bataillon de parachutistes de Laghouat et d�un autre � Biskra dans le but de s�emparer de lots d�armes et de munitions. Il r�v�le que l�interm�diaire entre ce Mahieddine et les sous-officiers impliqu�s �tait un militaire r�serviste qui a effectu� son service militaire chez les parachutistes, nomm� Hassen Hattab. Alors que Hassen Hattab avait lui-m�me affirm� dans une ancienne interview au journal Al- Hayah, paraissant � Londres, qu�il a �t� recrut� par Mahieddine, il est apparu par la suite que ce dernier s��tait � plusieurs reprises investi dans diff�rentes op�rations de d�sertion de militaires dans diff�rentes casernes, dont la plus importante est de Beni-Messous en avril 1992. Pour m�moire, il y a lieu de noter que Takfir Wa El-Hidjra a tr�s t�t tent� d�infiltrer des unit�s de l�arm�e alg�rienne comme cette action du d�but des ann�es 1980, r�v�l�e par des t�moignages publi�s par l�hebdomadaire El-Mohaqiq en janvier 2008, et qui a cibl� la Marine nationale � Tamenfoust, dans la wilaya d�Alger. Une famille terroriste Au sein de sa famille, Hassen Hattab n�est pas le seul � avoir bascul� dans le terrorisme. Un oncle paternel, Abdelkader, dit Mouloud, est d�j� un v�t�ran, quand lui aussi prend le m�me chemin. Ce dernier, n� en 1947 � Bordj El-Kiffan, agriculteur de profession et illettr�, a rejoint le MIA de Mustapha Bouiali, qui a �t� cr�� en 1979, avant de passer � l�action arm�e en 1982 alors qu�il �tait d�j� un partisan du mouvement Takfir Wa El-Hidjra. Rescap� en 1990 apr�s l�amnistie accord�e aux Bouyalistes, il a repris le maquis en entra�nant avec lui, progressivement, plusieurs membres de sa famille alors que lui-m�me est assassin� par un groupe rival en 1994 pr�s de Boudouaou (Boumerd�s). Les fr�res a�n�s de Hassen Hattab, � savoir Djamel, n� en 1953 � Rouiba, cadre du complexe des v�hicules industriels de Rouiba (SNVI), et Tewfik, n� en 1963 dans la m�me ville o� il occupait la fonction de technicien sup�rieur de la sant� � l�h�pital, n�ont pas r�sist� au chant des sir�nes. Le premier, qui sera abattu par les forces de s�curit� en 1995, ouvrira la voie � son fils Mustapha, qui tombera � son tour en 1996 � Zemmouri (Boumerd�s), alors que le second est �limin� d�s 1994 dans la r�gion de Dergana dans la wilaya d�Alger. L�ann�e pr�c�dente, c��tait Ali, n� en 1958 � Rouiba, qui a �t� abattu � Benzerga, tout comme le sera dans la m�me localit� en 1995 son cadet, Zoheir, qui est n� en 1975 dans la m�me ville que ses autres fr�res. De tous ses fr�res qui sont tomb�s dans le m�me aveuglement que lui, Hassen Hattab est le seul survivant. Il est n� en f�vrier 1967 � Rouiba. Ayant �chou� au baccalaur�at, il a effectu� son service militaire � l��cole des Troupes a�roport�es de Biskra vers laquelle il a �t� orient� sans doute du fait qu�il �tait un sportif qui excellait dans les arts martiaux, notamment le karat�. D�mobilis� en 1989, il est recrut� comme m�canicien � l�h�pital de Rouiba avant de basculer dans le terrorisme d�o� il ne sortira plus jusqu�� sa reddition en 2007. Cette mal�diction qui s�est empar�e de cette famille a trouv� son prolongement parmi ses beaux-fr�res. Son �pouse n�est autre que la s�ur d�un infirmier dont il fera plus tard son responsable des questions m�dicales au sein du GSPC, Sa�d Rabi� Cherif abattu en 1999, dans la r�gion de Mizrana (Tizi Ouzou). De m�me, il se r�v�lera (pour ce qui est rendu public comme informations) qu�une de ses s�urs avait un mari terroriste, ing�nieur de formation, et qui a �t� artificier d�un groupe terroriste. Le premier communiqu� de Hattab Le premier communiqu� du GSPC, juste apr�s celui annon�ant sa cr�ation, que signera Hassen Hattab, le 25 septembre 1998, est adress� aux Patriotes. Il consid�re que lorsque les dirigeants du pays qu�il qualifie de �tyrans� ont �chou� dans leur �r�sistance contre les valeureux moudjahidine qui leur ont donn� des le�ons inoubliables en mati�re de sacrifice �, ils ont tent� de �porter la guerre entre nous et le peuple musulman�, en recourant, par la contrainte, � l�armement des villages et douars afin de pousser les membres de la communaut� musulmane � devenir un peuple combattant Dieu et son Proph�te et le d�pouiller de sa religion �. Aussi appelle-t-il � la vigilance contre ce �plan terrifiant �, soulignant qu�il ne s�agit que d�une preuve suppl�mentaire qui r�v�le �la faiblesse du r�gime� et sa �chute imminente�. Il avertit, toutefois, �ceux qui ont �t� contraints de porter les armes� de ne pas s�aventurer � combattre leurs �fr�res moudjahidine et t�cher leurs mains du sang pur des jeunes�, leur rappelant qu�ils auront la paix et qu�ils continuent � �tre consid�r�s par lui et les siens comme � des fr�res pour eux tant qu�ils ne s�impliquent pas dans la guerre contre l�islam et les musulmans �. Ce communiqu�, o� Hassen Hattab n�omet pas de mettre sur le dos des forces de s�curit� les massacres commis par le GIA, sera le d�but de retours r�currents o� il tentera de distinguer son organisation terroriste en rappelant qu�elle ne s�attaque pas � la population. Une autre fa�on de dire que celle-ci n�a pas � s�armer pour se d�fendre puisqu�elle n�est pas cibl�e. Mais, dans les faits, les civils sont loin d��tre �pargn�s par le GSPC. Si les douars ne connaissent pas les massacres collectifs du temps du GIA, il n�en est pas de m�me pour les usagers de la route, qu�ils soient dans leurs propres v�hicules ou dans des transports collectifs, qui sont syst�matiquement d�trouss�s de leurs biens, aussi minimes soient-ils, dans des guets-apens sous forme de �faux barrages�. En fait, ses efforts pour innocenter son organisation des attaques contre la population n�ont �t�, finalement, qu�une astuce pour tenter d�isoler les forces de s�curit� dans leur lutte contre le terrorisme. Car au moment o� il clame et r�clame qu�il ne s�en prend pas aux populations civiles dans nombre d�autres communiqu�s, il n�omet jamais d�appeler ces derni�res � entourer de leur sollicitude les �moudjahidine� et leur apporter aide et soutien. Contre toute id�e de d�poser les armes Alors qu�il �tait encore l���mir de la zone II� du GIA et que le GSPC n�est pas encore cr��, Hassen Hattab diffuse un communiqu� dat� d�avril 1998 o� il fustige la �tr�ve� d�cid�e par l�AIS, le mois d�octobre pr�c�dent, la consid�rant comme un acte de �trahison�. Le mois de juillet suivant, la �commission l�giste� de cette m�me �zone II� qu�il dirige, revient sur le sujet en le traitant d�un point de vue �th�ologique� dans le but de l�invalider et de d�montrer sa nullit� sur le plan religieux sous le titre �Dhiyae essobh fi er-rad ��la doua�te el-hodna wa es-solh� (R�ponse aux partisans de la tr�ve et de la r�conciliation). Tout en puisant ses arguments dans les avis de �savants religieux� anciens comme Ibn Taymiyya et en recourant � des exemples dans l�histoire des premiers temps de l�islam, elle n�h�site pas � mettre en exergue le slogan du GIA qu�elle reprend � son compte : �Ni dialogue, ni tr�ve, ni r�conciliation avec les apostats�. L�ann�e suivante, � la suite du r�f�rendum sur la �concorde civile�, initi� par le nouveau pr�sident de la R�publique, le GSPC, � la t�te duquel est revenu Hassen Hattab apr�s un court interm�de occup� par Abdelmadjid Dichou Abou Mos��b, fait publier sur Internet une brochure d�une quarantaine de pages, dat�e de d�cembre 1999 et sign�e par un Abou Ishaq sous le titre intraduisible �Ed-der el-menthour fi nasrat menhaj eth-thoughour � dont l�id�e s�articule autour d�une argumentation pour asseoir une th�se d�fendant une vision ancr�e dans l�authenticit�. La derni�re partie de ce document revient sur la �concorde pr�tendue � consid�r�e comme un signe de faiblesse du �tyran� qui, incapable de battre les partisans de l�islam par le fer et le feu, a entrepris de les avoir par les sentiments et le pardon. En se r�f�rant aux th�ses de l�int�griste �gyptien Sayyid Qotb dont se nourrit le courant Takfir wa el-hidjra, il assimile ceux qui ont accept� de d�poser les armes � des �jahilite� (des ignorants de l�islam). En mars 2000, la �Concorde� est de nouveau brocard�e, mais cette fois � travers un communiqu� de la �commission information� du GSPC qui brandit une s�rie de revendications d�attentats sanglants dans plusieurs wilayas, tout en maltraitant la presse accus�e de faire dans la d�sinformation. En septembre de cette m�me ann�e, c�est Hassen Hattab lui-m�me qui signe un communiqu� o� il d�nonce les �oul�mas� du Moyen-Orient qui soutiennent la �concorde� par des fatwas d�cr�tant la �nullit� du djihad� en Alg�rie. Et jusqu�� sa �d�mission� � la fin de l��t� 2003, il va multiplier, de mani�re cyclique, et par s�ries, les attentats de son organisation comme r�ponse � la main tendue qui l�invite � la �r�conciliation � en s�accrochant � son slogan �Ni dialogue, ni tr�ve, ni r�conciliation avec les apostats�. La doctrine wahhabite de Hassen Hattab Quatre mois avant l�annonce de la cr�ation du GSPC, Hassen Hattab signe un communiqu�, le 3 avril 1998, sous le titre �La doctrine des moudjahidine dans la zone 2 et leur voie pour la compr�hension de la religion� dans lequel il s��tale, pour la premi�re fois, sur ses penchants id�ologiques. Ce document est en fait un r�sum� d�un enregistrement audio qui sera repris et diffus� plus tard, en 2002, sous forme d�une brochure sign�e de Abou Mos��b Abdelmadjid Dichou intitul�e �Quelques mots � propos des h�r�tiques et les horsla- loi�. Dans ce communiqu� sur la �'�qidat � des �moudjahidine� d'avril 1998, �num�rant les vingt-quatre points de l'assise id�ologique du futur GSPC, Hassen Hattab r�affirme sa r�f�rence aux �pieux anc�tres sans la vision desquels l'islam ne peut �tre compris� tout en s�effor�ant de se distinguer du GIA en se r�f�rant � des fetwas d'Ibn Taymiyya pour se laver les mains de la pens�e �des khawarej (h�r�tiques, entendre : GIA) qui ont permis de r�pandre leur sang et la destruction de leurs biens en accord avec le groupe Takfir Wa El-Hidjra qui a excommuni� les musulmans en gros et en d�tail�. Poursuivant son discours, il note que ses partisans et lui �ne combattent que les apostats et personne d'autre parmi les innovateurs sauf dans le cas o� il n'y a pas d'autres moyens que de les tuer pour s'en d�fendre�, tout en pr�cisant que �le djihad ne s'arr�tera que lorsque la parole de Dieu sera la plus �lev�e�, qu'il n'est question �ni de si�ges au Parlement ni du retour d'un parti, du fait que cela n'est pas permis en islam, mais uniquement de l'application de la chari'� selon les pr�ceptes salafistes�. Le tout est ponctu�, inlassablement, par des retours incessants, en plus du Coran, � des ex�g�tes et des jurisconsultes parmi les plus anciens et les oul�mas contemporains o� pr�dominent nettement des hanbalites qui constituent la principale r�f�rence du socle doctrinal du wahhabisme. Au m�me moment, force est de constater que Hassen Hattab a montr�, dans la pratique, que m�me en s'appuyant sur le wahhabisme comme doctrine de base de son organisation terroriste, il ne fait pas dans l'�imitation aveugle� des ma�tres � penser auxquels il se r�f�re, comme il a pris soin de le souligner dans ce communiqu� d'avril 1998. Car en tant que wahhabite qui se respecte, sa doctrine devait l'inciter (le GIA et le groupes des HDS l'ont fait) � s'attaquer aux mausol�es des marabouts et � profaner leurs tombeaux. Il a pris la libert� de tordre le cou au wahhabisme en �vitant de s'attaquer aux familles �maraboutiques� dans la �zone II� et ailleurs et de les avoir sur le dos. Il a pr�f�r�, tactiquement, m�nager leurs traditions pour ne pas en faire des ennemis esp�rant sans doute gagner �� et l� des sympathies. Cette m�me libert� l'am�nera, deux ans plus tard, � s'attaquer vertement � ses plus importantes r�f�rences en mati�re de wahhabisme, dont son idole le mufti saoudien El-Otheymine (aujourd'hui d�c�d�), quand elles �dicteront des fatwas pour d�clarer la nullit� du point de vue de la chari'� du �djihad � en Alg�rie, allant jusqu'� les m�priser avec des mots du genre �quelques ex�g�tes du Hidjaz�, sans h�siter � les taxer d'�tre tomb�es � la solde des moukhabarates (services secrets).