En effet, selon des sources sûres, «aucun jeune de la région n'a tenté de rejoindre les maquis depuis déjà une année». D'ailleurs, les habitants de cette wilaya ont fait preuve, ces derniers mois, d'un grand courage en faisant face à toute tentative criminelle notamment en coopérant aux côtés des services de sécurité. L'affaire du groupe terroriste éliminé, il y a quelques mois, dans la localité de Ouled Sidi Brahim sise entre Bouira et Bordj Bou-Arreridj, en est la preuve. Une opération de ratissage effectuée par les forces de l'ANP a permis de «nettoyer» efficacement les lieux, et ce, suite à la mobilisation des villageois ayant fait face à la présence criminelle en la dénonçant aux services de sécurité. Ces derniers n'ont à aucun moment baissé le rythme imposé à la lutte antiterroriste même si la situation s'est nettement améliorée. Nul n'ignore que Bouira a beaucoup souffert des actes criminels durant de longues années depuis les années 1980 avec la naissance du MIA (Mouvement islamiste armé) inspiré des «Frères musulmans égyptiens», puis le GIA (Groupe islamiste armé) au début des années 1990 suivi du GSPC (Groupe salafiste pour la paix et le combat). Des organisations terroristes ayant fait des centaines de victimes dans le pays mais qui ont toutes fini par être éliminées l'une après l'autre au fil des années grâce à la mobilisation de toutes les forces de sécurité ainsi que de la population qui a vite pris conscience de la gravité de la situation et a efficacement coopéré permettant le retour de la paix dans les régions les plus affectés par ce phénomène. Les quelques groupes criminels toujours actifs dans le Centre et l'Est du pays n'ont plus le même impact qu'ils avaient durant les années 1990 et surtout ne trouvent plus de candidats à recruter parmi des citoyens qui se mobilisent davantage dans une lutte courageuse et ce, malgré cette main criminelle qui continue à travers des actes isolés à faire des victimes. De la lutte antiterroriste à la lutte contre le crime ordinaire Pour la wilaya de Bouira fortement affectée par l'activité terroriste, l'amélioration de la situation sécuritaire est nettement ressentie. Tout en maintenant le rythme de la lutte contre toute éventuelle menace, les services de sécurité dont la Gendarmerie nationale, retournent progressivement à leur mission traditionnelle de lutte contre la criminalité de droit commun et la délinquance juvénile. Des comportements délinquants et violents ont été hérités des années du terrorisme, menaçant l'avenir d'une société juvénile qui est déjà victime de plusieurs maux sociaux dont la pauvreté, le chômage et la déperdition scolaire en attendant une réelle amélioration des conditions de vie. Pour faire face à des comportements délinquants qui peuvent menacer la sécurité difficilement retrouvée, les services de la Gendarmerie nationale assurent une présence permanente sur le terrain et dans un cadre dissuasif et surtout préventif. En effet, des opérations de descentes inopinées dans les lieux suspects sont constamment planifiées permettant d'arrêter des personnes recherchées en vertu de mandats de justice et d'autres délinquants pouvant nuire à la quiétude des habitants de Bouira. L'une de ces opérations de grande envergure, à la quelle nous avons assisté, a été effectuée jeudi dernier. L'ensemble des unités territoriales du groupement de gendarmerie renforcées par la section de sécurité et d'intervention (SSI) et des groupes cynophiles, a été mobilisé le long de la journée. Une dizaine de personnes ont été interpellées notamment pour ivresse publique et consommation de drogue. A Oued Timezra, réputé il ya quelques années par le passage de groupes terroristes, un groupe de jeunes ont été appréhendés pour ivresse publique et autres pour commercialisation clandestine de boissons alcoolisées. Malgré cela, la menace d'insécurité n'est en aucun moment ressentie notamment à la vue de plusieurs personnes faisant du footing et d'autres activités sportives au cœur d'une verdure splendide. La présence des services de sécurité et de la presse nationale sur les lieux a été appréciée par ces habitants de Bouira qui n'ont pas hésité à exprimer leur satisfaction quant à l'amélioration de la situation sécuritaire. Une satisfaction encore plus démontrée par plusieurs familles rencontrées à la forêt Riche (Sisckilo) où elles passent des moments agréables durant les week-ends et les vacances dans une nature paradisiaque. Selon des témoignages acquis sur place, cette forêt était durant les années 1990 inapprochable et un point noir de la menace terroriste. Actuellement, elle est devenue l'un des lieux les plus prisés par les familles. L'autre coin réputé par la présence des criminels est Ras Bouira (le sommet de la wilaya) qui était selon les mêmes témoignages un point noir de l'insécurité, retrouve sa quiétude en dépit des comportements délinquants qu'éprouvent quelques jeunes impliqués notamment dont la consommation de stupéfiants, le port d'armes blanches prohibées et les vols. La sécurité routière, l'autre problème de Bouira L'opération a ciblé, par ailleurs, la sécurité routière en mettant en place un dispositif renforcé au niveau des axes routiers réputés par les accidents et les atteintes au code de la route. Nul n'ignore que les routes de Bouira font des centaines de victimes chaque année d'où son classement en troisième position en matière des accidents à l'échelle nationale. Rencontré au point de contrôle routier de Aïn-Cheriki où la plupart des accidents de la route s'enregistrent à la sortie d'un tunnel de l'autoroute Est-Ouest, le capitaine Makhfi, comandant de l'escadron de la sécurité routière (ESR) de Bouira, nous a fait savoir que l'excès de vitesse en traversant le tunnel qui prend fin par un virage dangereux est à l'origine de plusieurs catastrophes. Alors que la vitesse est limitée à 60 km/heure, sont rares les véhicules qui roulent à moins de 100 km/ heure. En effet, un dispositif de radar a été mis à la sortie dudit tunnel suivi d'un barrage à quelques kilomètres où des dizaines de conducteurs subissent le retrait du permis de conduire avec une amende à payer de 2 000 DA à payer avec l'entrée en vigueur du nouveau code de la route. Selon le capitaine Makhfi, bien que certains conducteurs continuent à ne pas respecter le code de la route, le nombre d'accidents a reculé de près de 50% durant la période de janvier et février cette année par rapport à la même période de l'année dernière et ce, «suite aux nouvelles mesures prises dans la loi 09-03 du code de la route». malgré cela, la situation demeure inquiétante, à savoir, qu'en janvier dernier, 37 accidents ont eu lieu à Bouira causant la mort à 6 personnes et des blessures à 77 autres. Puis en février, 21 accidents ont été enregistrés faisant 5 morts et 33 blessés suivi de quatre autres morts et 12 blessés depuis le début du mois de mars en cours. Pour faire face à ce problème de l'insécurité routière, les dispositifs sont renforcés en outre de la compagne de sensibilisation qui se poursuit sur les ondes de la rédio locale. Bouira : l'après-terrorisme commence De manière générale, la wilaya de Bouira retrouve sa vie normale après des années de terrorisme, tourne la page et entame efficacement son développement local. Il s'agit, entre autres, de plusieurs projets économiques structurants qui ont vu le jour et promettent une vie meilleure pour les habitants de la région. Accompagnés du chef du cabinet du wali et son attaché de presse, nous avons visité quelques points stratégiques du développement local. A la sortie Ouest de Bouira vers Alger au niveau de la RN5, un grand hypermarché est en cours de réalisation sur une superficie de 7,5 hectares dont 15 000 m2 bâtis pour l'hypermarché et la galerie commerciale et l'autre espace sera destiné à trois parkings d'une capacité de 700 véhicules. Ce projet de Cevital qui devra être réceptionné en octobre prochain prévoit plus de 350 postes d'emploi. La même entreprise a lancé un autre projet de chambres froides (plate-forme logistique régionale) à Nessis à la sortie sud de la wilaya et ce, sur un terrain de 16,5 hectares dont huit hectares bâtis. Selon le directeur technique du projet, le projet est en cours d'achèvement créant des centaines de postes d'emploi. S'ajoute à cela un troisième projet d'unité de fabrication de plastique qui est en phase d'étude géotechnique pour le compte de la même entreprise qui prévoit 1 000 autres postes d'emploi au profit des jeunes de Bouira. Ces derniers profitent, par ailleurs, d'autres réalisations effectuées par les collectivités locales dont le complexe sportif «Rabeh Bitat» sur une superficie de 54 hectares dont un terrain de foot de 22 hectares avec 10 000 places pour les supporteurs, une terrain annexe, une piscine semi-olympique et un pavillon d'hébergement des équipes sportives de 40 lits en plus d'une salle de formation et un salon d'honneur. Par ailleurs, les habitants de Bouira ainsi que les visiteurs venant d'autres régions du pays profitent pleinement des hauteurs de Tikjda qui a totalement retrouvé son charme avec le retour de la sécurité. D'ailleurs, elle abritera dès juillet prochain la première édition de son festival qui devrait, dès l'année prochaine, profiter d'un classement national au même titre que le festival de Timgad (Batna) et celui de Djemila (Sétif). De notre envoyée spéciale