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A FONDS PERDUS
Entre consentement et r�signation Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 10 - 2008

L�ordre dominant continue � produire des d�membrements se r�clamant d�un pluralisme politique alt�r� par la violence et inscrit dans la loi organique de 1996. Celle-ci instaure un r�gime de l�autorisation pr�alable renforc� pour asseoir l�encadrement administratif de la vie politique, avec des excroissances d�pourvues de moyens de communication et des financements opaques.
Elle maintient une configuration du champ politique marqu� par un appareil du FLN qui semble avoir d�finitivement rat� l�occasion de passer �de la lib�ration aux libert�s�, une administration du RND �machine �lectorale� et un faire-valoir islamiste destin� � canaliser vers le jeu institutionnel la n�vrose fondamentaliste. Cette derni�re demeure le n�ud gordien de toute la construction. L�int�gration de l�islam politique dans les rouages du syst�me, �tal�e de 1994 � 2008, est-elle l�expression d�une �mod�ration�, au sens d�absorption positive de son potentiel de nuisance, ou d�une �compromission�, au sens d�abdication � son projet, comme le sugg�rait r�cemment notre confr�re Yassin Temlali dans Alg�rie News (lundi 29 septembre 2008, page 13) ? L�auteur recense � cet effet certaines cooptations r�ussies de personnalit�s en vue, par ailleurs tr�s respect�es audel� de leur sph�re d�appartenance du MSP, dans les rouages de l�Etat : �Charg� du secteur florissant des travaux publics, Amar Ghoul g�re des milliards de dollars, et c'est un autre ministre MSP, El Hachemi Dja�boub, qui n�gocie l'adh�sion de l'Alg�rie � l'OMC.� Il associe �galement � ces cooptations l�accentuation du caract�re autoritaire de l�Etat : �La responsabilit� du mouvement est �galement �vidente dans la politique muscl�e du r�gime, de la r�pression sanglante des manifestations du �Printemps noir� en Kabylie (2001-2002) � celle des contestations sociales et syndicales au rythme desquelles vit l'Alg�rie depuis 2001.� Un tel processus n�est toutefois pas sans cons�quence sur les �islamistes du MSP� eux-m�mes : �Le MSP avance, pour justifier sa ligne participationniste, plusieurs arguments r�alistes� : �ne pas pratiquer la politique de la chaise vide �vite au mouvement islamiste d'�tre marginalis� � ; s'allier aux franges conservatrices du r�gime �emp�chera les la�cs de prendre possession du pays�, etc. Toutefois, la constance de cette orientation s'explique par un autre facteur : l'int�gration grandissante de ses �lites dans les rouages du syst�me. L'acc�s de dizaines de cadres du MSP � des postes minist�riels et � des si�ges de d�put�s a cr�� en son sein une aristocratie militante, b�n�ficiant de privil�ges qu'elle ne voudrait pas perdre en se montrant critique envers le syst�me. La litt�rature du mouvement reconna�t ce fait. Sur le site internet du MSP, un article intitul� �Bilan de la participation au gouvernement alg�rien� avoue que celle-ci �a provoqu� le refroidissement du militantisme de certains cadres, qui se consid�rent comme une partie du pouvoir en place�. Le nouvel Islam politique semble vouloir se replier sur la sph�re associative. Il implique depuis peu les congr�gations religieuses que constituent les zaouias sur fond de divergences r�currentes avec la tradition r�formiste. Le diff�rend opposant les zaouias aux r�formistes de l�Association des oul�mas, par exemple, ne date pas d�aujourd�hui. A ce sujet, on lira avec int�r�t l�article de Cheikh Bachir El-Ibrahimi �Mou�tamar a�zawaya ba�da mou�tamar al�aima� (Le Congr�s des zaouias apr�s celui des oul�mas) paru dans le n� 31 d�Al Bassa�r en 1948 dans lequel l�auteur �d�voile la face cach�e des zaouias� assimil�es � des �fonds de commerce � (d�j�) et coupables de �ne pas s�parer le politique et le religieux� (!). Quoique historiquement contest�es et entach�es de la pr�somption de collaboration et de servitude � l�endroit des pouvoirs successifs en place, elles n�en repr�sentent pas moins un interlocuteur privil�gi� des int�r�ts dirigeants autour d�un enjeu de taille qui est l�occupation des espaces de sociabilit�, d�essence n�orurale. Il se c�toie, dans l�ensemble, des associations de collaboration et d�all�geance qui peinent toutefois � assurer l�encadrement souhait� de la soci�t�, et encore moins � faire �merger une soci�t� civile. Contrairement � des pr�suppos�s id�ologiques, nous sommes loin d��tre plus altruistes que les autres. Bien au contraire, les rares statistiques disponibles indiquent d�abord un d�sint�ressement pour les associations, ensuite une r�gression du b�n�volat : 5% en Alg�rie, contre 39 � 43 % en France et 11 % au Maroc. Le politicien avis� reste alors sceptique : �Le champ politique est jonch� de victimes consentantes ou r�sign�es. Les militants des partis politiques et des organisations sociales connaissent parfaitement cet �tat de choses. Ils constatent, d�sarm�s, que la sph�re politique est r�duite, en d�pit des qualit�s et des m�rites des hommes qui s�y activent, � fonctionner comme un produit d�riv� de la gestion administrative et non comme �manation de la dynamique sociale. Ils constatent aussi que cette sph�re politique ne traduit pas les r�alit�s de la soci�t� alg�rienne, ni ses capacit�s � s�imbriquer, positivement, dans l�action politique�, selon Abdelhamid Mehri. La sph�re syndicale est marqu�e par l�h�g�monie de l�UGTA qui se manifeste dans le droit d�organisation, de gestion (pour la S�curit� sociale), de participation, de n�gociation et de gr�ve. Le �syndicalisme� buvard qui se met en place est cons�cutif d�une �rosion des effectifs syndicaux induite par un d�mant�lement du secteur public et d�une plus grande pr�carit� du travail. Les syndicats se trouvent, malgr� eux, au centre de la th�orie des jeux, d�j� classique, que la pluralit� des �quilibres est la r�gle et l'unicit� l'exception, d�une part, et que le probl�me pos� au d�cideur est de s�lectionner parmi eux ceux qui lui sont les plus favorables. Dans ce jeu, aux int�r�ts multiples, repr�sentativit� et l�gitimit� ne sont que des cat�gories subjectives, voire affectives. Il en est de m�me de l�autonomie syndicale. Le march� syndical tend � se polariser entre deux options strat�giques : une logique r�formiste, qui vise � faire du syndicat un partenaire privil�gi� du patronat ou du gouvernement � celui qui signe les accords, qui n�gocie �utile�, en quelque sorte, et participe effectivement aux d�cisions dans le cadre de la tripartite � et une strat�gie de surench�re contestataire, qui r�colte le soutien des m�contents. Si le poids du premier se r�duit comme une peau de chagrin, le second n�arrive tout de m�me pas encore � s�imposer comme partenaire incontournable dans sa phase actuelle de maturation � l��preuve de ses bras de fer �pisodiques, notamment avec l�employeur public. Pour sa part, l'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep) peine � assurer la protection des cadres dirigeants en raison, tout autant, de la baisse du poids du secteur public dans l'ensemble de l'�conomie que du mode de cooptation des cadres dirigeants � la t�te des entreprises. La revendication majeure tourne autour du statut des entreprises publiques, le respect de leur autonomie et le champ d'action de leurs cadres gestionnaires. C'est du moins ce qui ressort des derni�res interventions publiques de M. Benyoun�s, son pr�sident, qui d�nonce la �suspicion �touffante � dont souffrent les chefs d'entreprises publiques et le poids des tutelles qu'ils subissent : �Les Soci�t�s de gestion des participations (SGP) doivent agir normalement par le biais de l�assembl�e g�n�rale de l�entreprise. Or, entre une assembl�e g�n�rale et une autre, il y a des interventions directes via les SGP ou le minist�re. L�autonomie n�a pas �t� exerc�e compl�tement.� Ce qui est particuli�rement en cause ici, c'est l�ordonnance n�07-01 du 1er mars 2007, relative aux incompatibilit�s et obligations particuli�res attach�es � certains emplois et fonctions ou de l�extension des missions de l�IGF (Inspection g�n�rale des finances), un texte qui oblige les dirigeants d'EPE � �s'entourer de mille pr�cautions�, selon le pr�sident de l'Unep. Du fait de sa vitalit� apparente, le syndicalisme patronal semble faire exception � cette r�gle : client�liste et atomis� dans le secteur priv�, il peine � d�voiler son projet historique. �Bourgeoisie d�affaires� et �bourgeoisie bureaucratique � ont souvent �t� �voqu�es comme les deux seins d�une m�me poitrine, celle de l�Etat distributeur de rentes, quelles que soient les formes que cela prend historiquement : acc�s aux march�s publics, assistanat politico-syndical (en direction des franges les plus contestatrices), etc. Le pantouflage, n� � la faveur de l�ouverture politique, a enrichi les passerelles entre les deux. Quelle place peut revenir � une bourgeoisie industrieuse dans une �conomie pr�bendi�re ? De quelles opportunit�s d�accumulation historique peut-elle disposer � l�int�rieur de l�encadrement administratif �troit de l��conomie (acc�s au cr�dit, fiscalit�, foncier, etc) ? A d�faut, ne doit-on pas privil�gier le vocable de �grosses fortunes� � celui de bourgeoisie ? Une formulation plus heureuse au regard du poids des activit�s informelles, estim�es � 30% du PIB ; l��vasion fiscale qu�elles occasionnent est �valu�e � 100 milliards de dinars pour la seule ann�e 2004, alors que le taux d��vasion fiscale atteint les 40 %.

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