La d�cision de l�Opep de r�duire sa production de 1,5 million de barils par jour n�a pas r�ellement influ� sur les cours de l�or noir qui ont poursuivi hier leur d�gringolade � 61,5 dollars � Londres et � 62,85 dollars � New York, lors des �changes de la mi-journ�e. R�unis hier en urgence � Vienne, les onze pays membres de l�Organisation des pays exportateurs de p�trole (Opep) ont d�cid� de r�duire leur offre de 1,5 million de barils par jour � partir du 1er novembre. Une option m�diane entre les partisans d�une baisse massive de deux millions de barils et ceux d�une r�duction de un million. Il s�agissait pour le cartel de tenter d�enrayer la chute des prix p�troliers en pleine crise financi�re. Des prix qui ont perdu plus de la moiti� de leur valeur depuis juillet, tombant du record de 147,50 dollars � moins de 65 dollars mercredi. L�offre officielle de l�Opep passe � 27,3 mbj Les 11 membres de l'Opep soumis au syst�me des quotas (l'Irak en est exclu) vont donc r�duire leur cible de production commune de 28,8 millions de barils par jour actuellement � 27,3 mbj. L�Opep a justifi� cette d�cision par le fait que �la crise financi�re a d�j� un impact manifeste sur l'�conomie mondiale, r�duisant la demande d'�nergie en g�n�ral et de p�trole en particulier �, dans un march� �d�j� trop approvisionn�. Ainsi, �l'Opep a assist� � un effondrement spectaculaire des prix sans pr�c�dent (...) qui met en danger l'existence de nombreux projets p�troliers et am�ne � en annuler d'autres, ce qui pourrait causer des p�nuries d'offres � moyen terme�, est-il mentionn� dans un communiqu�. La baisse de production de l'Opep sera r�partie proportionnellement entre les pays membres en fonction de leur niveau de production. Le communiqu� publi� � l'issue de la r�union les r�ductions de production par pays. Vers d�autres r�ductions ? A ce propos, le ministre alg�rien du P�trole, Chakib Khelil, actuel pr�sident de l'Opep, a soulign� que les membres du cartel soumis aux quotas allaient se montrer disciplin�s et mettre en �uvre la baisse promise, m�me si cela doit dans l'imm�diat r�duire leurs revenus p�troliers. �Quel autre choix ont-ils ? Voir les prix baisser � des niveaux encore plus bas�, a-t-il fait valoir en pr�cisant que le cartel ne s'�tait pas fix� de fourchette ou de cible de prix � d�fendre. Dans cet ordre d�id�es, le pr�sident de l�Opep a d�clar� hier que la d�cision d'op�rer une coupe dans la production de l'organisation va �r��quilibrer et stabiliser � le march� dans six mois, en tenant compte de la constante �volution des march�s dont la capacit� de paiement des acheteurs de p�trole. Cette d�cision pourrait aussi, selon Chakib Khelil, constituer le d�but d'un cycle de r�ductions des quotas. �Si une nouvelle d�cision doit �tre prise, elle le sera et nous n'attendrons pas forc�ment la r�union d'Oran (17 d�cembre prochain). Cette baisse sera-t-elle suffisante ? Pour autant, Chakib Khelil a soulign� que la baisse d�cid�e n'�tait pas �seulement de 1,5 mbj� mais de �1,8 mbj� d'ici �la fin de l'ann�e� car �300 000 barils/jour sont d�j� en train d'�tre� retir�s du march� par les pays membres. La veille, Chakib Khelil avait estim� qu�une r�duction de la production p�troli�re de l�Opep ne saurait �tre suffisante � elle seule si elle n�est pas soutenue par une hausse de la demande en 2009 et un effort de contribution � cette baisse de la part des pays producteurs non membres de l�organisation (tels la Russie, le Mexique ainsi que la Norv�ge). Et d�autant que cette d�cision ne s'est pas traduite par une hausse des prix, alors qu'ils avaient l�g�rement rebondi la veille, et prendra du temps pour �tre mise en �uvre. Le baril d�gringole � 61 dollars Cependant, le prix du brut a continu� sa d�gringolade apr�s l'annonce de l'Opep. Vers 9h GMT, le prix a d�gringol� � 61,08 dollars le baril � Londres et � 63,05 dollars le baril � New York. Vers 11h30 GMT, il perdait plus de quatre dollars, tombant � 61 dollars � Londres et 62,85 dollars � New York. Vers 13h20 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude, pour livraison en d�cembre, s��changeait � 63,84 dollars, en baisse de 4 dollars par rapport � son cours de cl�ture de jeudi. Rassur� par la d�cision de l�Opep de ne baisser sa production que de 1 million de barils par jour, le march� craint cependant que la baisse ne soit pas suffisante pour compenser le ralentissement de la demande. Le dollar se renforce, la r�cession crainte De fait, la persistance de la tendance baissi�re reste confort�e par le regain du billet vert qui a marqu� de nouveaux plus hauts impressionnants face � l'euro et � la livre sterling. La force retrouv�e de la monnaie am�ricaine, qui est pass�e sous 1,25 dollar pour un euro hier, �loigne les investisseurs des mati�res premi�res, libell�es en dollars, vers lesquelles ils s'�taient pr�cipit�s en d�but d'ann�e. Les mouvements de retrait des mati�res premi�res depuis le d�but de la crise financi�re, en ao�t, s'expliquent par le d�sir des investisseurs de revenir vers les valeurs les plus r�sistantes (dollar, yen, bons du Tr�sor am�ricain) et le besoin de liquidit�s en raison des tensions persistantes sur le march� du cr�dit. Du c�t� de la demande de p�trole, les perspectives moroses sur la croissance mondiale font craindre aux investisseurs qu'elle ne flanche fortement, non seulement dans les pays d�velopp�s mais �galement dans les �conomies �mergentes. Les craintes de r�cession continuent de hanter le march� alors que les conditions difficiles sur le march� du cr�dit mettent en p�ril les projets de d�veloppement �nerg�tique et pourraient � terme soutenir les prix. C. B./Agences de presse R�partition de la baisse des quotas de production de l'Opep : L�Organisation des pays exportateurs de p�trole (Opep) a d�cid� de r�duire hier de 1,5 million de barils par jour sa production � partir du 1er novembre, lors d'une r�union extraordinaire � Vienne. Voici la baisse de production de brut pour chacun des 11 pays membres soumis aux quotas, l'Irak �tant exclu du syst�me de quotas. Pays Reduction (b/j) Alg�rie 71.000 Angola 99.000 Equateur 27.000 Iran 199.000 Kowe�t 132.000 Libye 89.000 Nigeria 113.000 Qatar 43.000 Arabie Saoudite 466.000 Emirats arabes unis 134.000 Venezuela