Une option qui fait trembler d'ores et déjà les grandes puissances mondiales, notamment à l'approche de l'hiver. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), commence à ressentir les retombées néfastes de la chute des prix de l'or noir. En trois mois, les cours ont perdu la moitié de leur valeur, tombant à moins de 70 dollars. Après avoir atteint 147 dollars le baril, en juillet et août derniers, les prix du pétrole enregistrent une baisse. Ils tournent aujourd'hui autour des 70 dollars. La situation est d'autant plus préoccupante qu'elle a fait réagir les membres de l'Opep. «Il y aura une réduction de la production lors de la prochaine réunion extraordinaire de l'Opep, et il faut qu'elle soit importante pour établir l'équilibre entre l'offre et la demande», a déclaré avant-hier le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, en marge d'une visite de travail à Tamanrasset. La décision pourrait être prise lors de la réunion extraordinaire que prévoit l'Opep, le 24 octobre à Vienne. «Si la réduction de la production de pétrole doit être de 1,5 million de barils par jour, ce sera 1,5 million de barils, si c'est 2 millions de barils par jour, ce sera 2 millions de barils», a ajouté M.Khelil. Les experts estiment que les dernières dégringolades des cours du pétrole font perdre des sommes astronomiques aux membres de l'Opep, dont l'Algérie. Selon des spécialistes, la baisse des prix de l'or noir au-dessous de la barre des 70 dollars peut avoir des répercussions catastrophiques sur l'économie des pays exportateurs de pétrole. Cette donne, combien redoutée, fait frémir plus d'un. Certains commencent déjà à ressentir ses retombées, à l'instar du Venezuela, dont les chantiers budgétivores risquent de connaître des jours difficiles. Et si la situation actuelle persiste, l'Algérie risque à son tour de se trouver dans la même situation que le pays de Chavez. C'est justement pour cette raison que les membres de l'Opep estiment bon de réduire leur production afin de stabiliser les prix. Cette position est appuyée par les «faucons» du cartel pétrolier, l'Iran et le Venezuela, réputés pour leur opposition farouche à toute augmentation de la production pétrolière, de même que par le Qatar également favorable à une réduction substantielle. «Il semble qu'une baisse du plafond de production d'un à trois millions de barils par jour sera discutée lors de la réunion du 24 octobre» à Vienne, a déclaré hier le représentant de l'Iran auprès de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Mohammed Ali Khatibi. «Je crois, personnellement, qu'il pourrait s'agir d'un million de barils ou plus. Au moins un million de barils, mais je ne peux pas confirmer», a, de son côté, déclaré le ministre qatari de l'Energie, Abdallah Al-Attiyah, à la chaîne Al-Jazeera. Le cartel, rappelle-t-on, est censé produire actuellement 28,8 millions de barils de pétrole par jour. Si la proposition de l'Iran fait l'unanimité au sein de l'Opep, la production pourrait alors revenir à 25 millions de barils par jour. Une option qui fait trembler d'ores et déjà les grandes puissances, notamment à l'approche de l'hiver, qui provoquera sans coup férir une augmentation des prix du pétrole. La décision a d'ailleurs provoqué le «courroux», vendredi dernier, du Premier ministre britannique, Gordon Brown. «Je crois qu'il est absolument scandaleux que l'Opep envisage de se réunir dans les prochains jours pour réduire sa production afin de faire remonter les prix et nous allons certainement tenter d'empêcher cela», a déclaré M.Brown, devant des responsables économiques à Nottingham. En perte de popularité dans son propre pays, le Premier ministre britannique pourra-t-il réellement tenir parole et empêcher le cartel pétrolier de réduire sa production pétrolière? Mais peut-on encore en 2008 brandir, de cette façon, la «trique» contre une organisation groupant des pays souverains? That is the question!