Rien ne semble arrêter désormais la dégringolade des cours du baril de pétrole. Après s'être stabilisé à la fin de la semaine dernière autour des 46 dollars, les cours ont concédé, hier, quelque 2 dollars à l'ouverture des marchés, frappés par un regain d'inquiétudes sur l'économie mondiale et les banques, et, par là, sur l'état de la consommation pétrolière. Après l'annonce, vendredi, d'une contraction de 6,2% de l'économie des Etats-Unis au quatrième trimestre, les inquiétudes économiques ont été nourries, dès lundi matin, par une moisson d'indicateurs désastreux en Asie, entraînant à la baisse les cours des Bourses et de l'or noir. Ainsi, le Brent de la mer du Nord pour livraison en avril perdait 1,79 dollar sur l'InterContinental Exchange de Londres, par rapport à la clôture de vendredi, à 44,56 dollars le baril. A New York, le baril de “light sweet crude” pour livraison en avril perdait 2,10 dollars à 42,66 dollars. A mesure que les cours reculent les inquiétudes grandissent au sein des pays producteurs. La prochaine réunion de l'Opep, prévue le 15 du mois à Vienne, se présente déjà comme annonciatrice de nouvelles coupes dans la production de pétrole. A ce propos, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a annoncé, dimanche à Oran, qu'”il est fort possible que l'Opep décide de procéder à une nouvelle réduction de sa production en raison de la baisse de la demande sur le marché, induite par les effets de la crise économique mondiale». Celui-ci a expliqué que la crise économique mondiale a entraîné la chute de la demande sur les matières premières, y compris le pétrole avec une baisse structurelle estimée à 1,2 million de barils/jour. Et d'ajouter que le recours à cette option d'une coupe supplémentaire sur la production, dans le but de stabiliser les prix du pétrole, sera débattu lors de la réunion de l'Opep. M. Khelil a fait savoir, en outre, que les décisions ayant sanctionné la réunion extraordinaire de l'Opep le 17 décembre à Oran sont aujourd'hui appliquées à 100% par les pays membres de l'Organisation. Néanmoins, l'hypothétique réduction de la production fait débat. Le ministre iranien du Pétrole, Gholam-Hossein Nozari, a déclaré que l'Opep ne réduirait pas leur production en mars, affirmant ne pas penser que l'Opep se dirige vers une nouvelle réduction. “ Au lieu de cela, un mécanisme devrait être défini pour fixer les prix sur le marché pétrolier”, a indiqué M. Nozari. Afin de stabiliser le prix mondial du pétrole, l'Opep avait accepté en décembre dernier de “réduire la production de 2,2 millions de barils par jour (bpd), portant à 4,2 millions de barils par jour les coupes totales depuis septembre dernier, soit l'équivalent de 5% de l'approvisionnement mondial de pétrole”. Le cartel, composé de 12 pays riches en pétrole, et qui pompe près de 40% du pétrole mondial, devrait se réunir d'urgence le 15 mars dans la capitale autrichienne Vienne afin de soutenir les prix en chute libre dans le contexte actuel de crise économique mondiale. Dalila T