�L�Alg�rie se d�bat dans une crise de l�gitimit� du pouvoir depuis 1962. Ce 12 novembre, elle bascule dans un aveuglement politique et une h�r�sie constitutionnelle qui ont pourtant marqu� les grandes r�gressions historiques�, ainsi appr�cie le groupe parlementaire du RCD l�amendement constitutionnel que le Parlement est appel� � voter le 12 novembre prochain. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - D�duction logique d�une telle appr�ciation, le groupe parlementaire du RCD rejette le projet de r�vision constitutionnelle, pour des raisons, �crit-il dans un communiqu� rendu public hier, � la fois �thiques, politiques et institutionnelles. Et ce n�est pas l�argument qui manque � l�entit� parlementaire pr�sid�e par Boubekeur Derguini. Celle-ci bat en br�che les arguties avanc�es par le pouvoir pour l�gitimer ce que le RCD a eu d�j� � qualifier de �coup de force constitutionnel. � D�entre les v�rit�s rappel�es, opportun�ment, au demeurant, cette salutation que le pr�sident Bouteflika a eu � adresser au pr�sident Zeroual pour avoir �t� respectueux de l�ordre constitutionnel. �Les Alg�riens se souviennent du jour o� l�actuel chef de l�Etat a salu� publiquement la position de son pr�d�cesseur qui avait respect� l�ordre constitutionnel en quittant le pouvoir�, rappelle le groupe parlementaire du RCD, avant de relever que �aujourd�hui, la loi fondamentale est amend�e pour une pr�sidence � vie. L��thique et le sens de l�Etat auraient voulu que l�auteur de la proc�dure n�en soit pas le b�n�ficiaire�. Le groupe parlementaire du RCD porte �galement la contradiction au pouvoir et au Conseil constitutionnel, en particulier, sur les consid�rants qui ont �t� mis en avant pour valider le recours au vote du projet de loi par un congr�s parlementaire. �Sur le plan politique et contrairement aux arguments officiels, le projet actuel attente bien � l��quilibre des pouvoirs�. Les nouvelles fonctions ex�cutives examin�es, les parlementaires du RCD notent qu�effectivement les pouvoirs n�en seront que d�s�quilibr�s. �Jusque-l�, le chef du gouvernement proposait son programme � l�Assembl�e qui le tenait pour responsable de l�ex�cution de son engagement. D�sormais, cette attribution est supprim�e. Seul le chef de l�Etat a vocation de pr�senter un programme ; le Premier ministre �tant r�duit � mettre en �uvre un �plan d�action�. Le groupe parlementaire du RCD pose, � juste titre, l�hypoth�se o� la configuration parlementaire d�gagerait une majorit�, et donc, un Premier ministre qui n�appartiendrait pas � la majorit� pr�sidentielle. Que fera cette majorit� parlementaire ? Dans la logique du pouvoir, elle devrait appliquer le programme du chef de l�Etat, alors qu�elle le combat. Beau sc�nario de crise ! �Comment garantir un minimum de stabilit� dans un r�gime th�oriquement parlementaire lorsqu�il est grev� par des amendements qui caricaturent le r�gime pr�sidentiel ?� Mais, fondamentalement, le groupe parlementaire du RCD estime qu�il n�est pas dans la vocation du Parlement, encore moins de son droit, de se prononcer sur les amendements propos�s au texte constitutionnel. Il consid�re aussi que le Conseil constitutionnel a failli � sa mission et �le Parlement qui validera un texte constitutionnel endosse une lourde responsabilit� en ouvrant la voie � une d�rive de plus qui ne manquera pas d�aggraver le discr�dit de l�Etat�. Le groupe parlementaire du RCD ass�ne, en sus, une salve de critiques au pouvoir coupable, � ses yeux, de nombreuses violations du texte constitutionnel. Et en mati�re de violation de la Constitution, il cite la concentration des pouvoirs, la contradiction des formes et la constitutionnalisation de la confiscation du patrimoine symbolique de la nation. Il note �galement que le multipartisme est vid� de son sens v�ritable par le maintien et l�abus de l��tat d�urgence, qui, selon le groupe parlementaire, sert d�alibi pour r�tablir de fait le syst�me du parti unique. Le groupe parlementaire du RCD estime en conclusion que �le passage � l�acte du Parlement alg�rien pr�cipite la crise syst�mique, qui hypoth�que l�avenir de la nation�.