La r�vision de la Constitution a �t� accomplie comme s�il s�agissait d�un banal rafistolage d�une loi ordinaire, dans une proc�dure incroyablement acc�l�r�e. C�est donc vite et avec la mani�re qu�on sait que le pr�sident Bouteflika a broy� le principe de l�alternance au pouvoir. Essentiellement, car le reste des amendements qui a accompagn� cette pr�sidence � vie n�est qu�habillage subtil brod� aux couleurs du populo-nationalisme. Si l�abolition de la limitation des mandats, n�cessaire pour une suppl�mentaire repr�sentation de Bouteflika, relevait vraiment de l�urgence, il n�en est pas de m�me du chapelet des nouvelles dispositions dont le texte de la loi fondamentale se trouve garni depuis hier. Du moins celles qui ne sont pas des corollaires de la pr�sidence �ternelle et du r�gime, pr�sidentiel, s�entend, qu�elle pr�tendra, pour s�r, � asseoir. C�est donc dans une maladroite tentative de diluer le choc que produirait in�luctablement l�amendement de l�article 74 de la Constitution que le pr�sident Bouteflika et ses �g�ries ont fait appel � ce qu�un confr�re a d�sign� par la �cosm�tique �. Pour ce faire, ils ont puis� dans ce qu�il y a de sensible : les symboles de la R�volution. Opportun�ment, en sus, puisqu�il y eut auparavant, en f�vrier 2005, la loi fran�aise glorifiant le colonialisme et, toute proche, la pol�mique qu�a soulev� la d�claration du d�put� du RCD Noureddine A�t Hamouda sur le nombre des martyrs de la R�volution. Mais qu�il se veuille d��tre une r�plique � la loi fran�aise du 25 f�vrier 2005 ou qu�il postule � d�finitivement trancher la toute derni�re pol�mique, il reste que le chapitre de l�amendement constitutionnel relatif � la protection des symboles de la R�volution n�est pas frapp� du sceau de l�urgence. D�autant que le pr�sident de la R�publique n�a pas exclu, annon�ant cette r�vision partielle, une r�vision plus large et plus en profondeur de la Constitution. En effet, la cons�cration constitutionnelle de ce que �l�embl�me national et l�hymne national sont des conqu�tes de la r�volution du 1er Novembre 1954�, que �l�hymne national est Qassamen dans l�int�gralit� de ses couplets et, plus loin, que �l�Etat garantit le respect des symboles de la R�volution, la m�moire des chouhadas et la dignit� de leurs ayants droit et des moudjahidine� pouvait bien s�ins�rer dans l�autre chantier de r�vision constitutionnelle. Car il n�y a pas de menace pesante sur l�hymne national et l�embl�me national. Ceci m�me s�il demeure vrai qu�il a exist� une p�riode, les ann�es 80, o� l�hymne national ne s�ex�cutait pas dans son int�gralit�, amput� qu�il fut, on se rappelle, du couplet o� la France est cit�e. L�amputation n��tait pas, il faut aussi le dire, dispos�e constitutionnellement. Mais on est bien revenu � l�ex�cution de l�hymne national dans l�int�gralit� de ses couplets, avant, bien avant que n�intervienne cet amendement constitutionnel qui le dispose d�sormais pr�cis�ment. Les voix qui se sont oppos�es � cette r�vision constitutionnelle ont, � travers des lectures profondes et lucides, not� en cela une �manipulation du patrimoine national� aux fins de p�renniser le syst�me.