Ali Taibi, directeur de la culture et commissaire du 3e Festival national des A�ssaoua, a, dans un point de presse tenu � quelques jours de l�ouverture de cette importante manifestation culturelle qui se d�roulera comme pr�vu du 23 au 27 novembre en cours, au niveau de la maison de la culture de Mila, d�voil� le th�me et le programme de cette 3e �dition dont il est, pour la premi�re fois, le commissaire, en remplacement du chanteur Zineddine Benabdellah, limog� par la tutelle au mois de juillet pass� pour des raisons qu�on ignore toujours. Ainsi donc, apr�s �Rectification des concepts dans la confr�rie A�ssaoua� et �Sur les traces de la tariqa�, th�mes, respectivement, du premier (2006) et du deuxi�me (2007) festival, cette troisi�me �dition aura pour th�me �Les zaou�as de la science� afin de mettre en relief, en quelque sorte, le r�le de ces institutions dans la transmission du savoir, au sens large du terme. Pour la circonstance, une riche exposition a �t� concoct�e, appuy�e par des communications de haut niveau et des troupes Aissaoua venues des quatre coins d�Alg�rie et une d�barqu�e sp�cialement d�Egypte ont �t� convi�es. A cet effet, la manifestation proprement dite verra la participation de pas moins de 17 troupes repr�sentant 14 wilayas, � savoir Mila, Biskra (2 troupes), Souk- Ahras (2 troupes), Oum-El- Bouaghi, A�n-Be�da, Skikda, Collo, Annaba, Constantine, Guelma (2 troupes), B�char, Adrar, Tizi Ouzou, M�d�a, Mostaganem et Tlemcen ; en plus de la troupe �gyptienne �videmment. Le programme comprendra, toujours selon M. Ta�bi, en plus de l�exposition et des conf�rences, une imposante hadra(assembl�e ou s�ance) pour l�ouverture, qui sera anim�e conjointement par les deux troupes de Biskra et de Mila. Les autres troupes se succ�deront au fil de la manifestation pour donner ga�t� et couleurs aux soir�es mileviennes. Il faut dire que tout est mis en �uvre par les membres du commissariat du festival pour une totale r�ussite. A titre de rappel et pour revenir � la philosophie de cette confr�rie, le mot A�ssaoua tient ses origines du nom du fondateur Sidi Mohamed Ben A�ssa, surnomm� El-Kamel, confr�rie soufiste qu�il a fond�e au XVIe si�cle � Mekn�s, au Maroc, o� il est enterr�. Quant au chef spirituel des A�ssaoua d�Alg�rie, il n�est autre que le cheikh Abdelkrim Djazouli (que Dieu lui accorde longue vie), originaire de la wilaya de A�n- T�mouchent. Les adeptes de cette tar�qa s�adonnent � des rituels collectifs anim�s par des instruments de musique. Le rituel comporte des litanies et des po�mes chant�s, notamment le dikhr et la hadra qui donnent lieu � des danses et des transes extatiques. Le principal instrument qui accompagne le rituel est le tambourin cylindrique ( bendir). Le d�roulement d�une hadra comprend au moins deux temps : le hizeb qui est la r�citation des louanges, pri�res et litanies (dikhr), l�orchestre est dispos� en demi-cercle, il y a plusieurs bendir, une ou deux guesba (fl�te) ; deux ch�urs qui se font face et r�p�tent en g�n�ral les m�mes versets. Le texte est form� de versets coraniques, de pri�res et d�invocation, r�p�t�s souvent plusieurs fois et qui culminent en une grande litanie fortement assonanc�e et rythm�e. Ensuite, l�Ijdeb ou danse extatique. En r�alit� ces deux temps sont s�par�s par une pause qui peut servir, conjoncturellement, � des manifestations spectaculaires pendant lesquelles on utilise les sabres, les charbons ardents, les ch�ches... Il faut signaler que les zaou�as (centre spirituel) sont impr�gn�es de soufisme, qui est la voie mystique et �sot�rique de l�islam. Le croyant cherche � dissoudre son �go par le rappel constant de Dieu ; ce rappel ( dikhr) se fait notamment par les longues litanies qui conduisent � la transe, la r�p�tition des noms de Dieu, ses louanges et celles des saints. Il est utile de savoir, enfin, que le soufisme est un concept qui regroupe plusieurs confr�ries dont la Tar�qa El A�ssaouia, Rahmania, Qadiria, Chadeliya, Cheikhiya, El Alawiya, Senoussia, Tidjaniya, Zianiya, Taibiya, Gnaoui... En tout, une quinzaine de tar�qa. Quant au madjless, il est compos� comme suit : el mokadem (chef spirituel) ; el khalifa(son assistant) ; cheikh el a�mel (responsable des travaux), cheikh etta�m (intendant) et enfin les adeptes.