Le Festival national du chant aïssaoui ne se tiendra pas à Constantine. Il y aura bien Khardjat Sidi Rached dans sa 4e édition, mais ce n'est pas la même chose. Le festival d'envergure nationale aurait pu redonner un second souffle au genre aïssaoui, dont Constantine n'en est pas moins un berceau. Le commissaire qui avait la tâche de mener à bon port le festival a dû rendre le tablier et se prépare à se déplacer à Mila qui a bien voulu couvrir les lacunes constantinoises en accueillant le festival. Celui-ci aura fait couler beaucoup d'encre bien avant sa tenue. Il faut dire que dès la nomination de Zineddine Benabdellah en tant que commissaire du festival, un tollé s'est manifesté parmi les chanteurs du genre. Si on avait nommé un autre Constantinois, y aurait-il cette même levée de boucliers ? On aurait aimé bien voir cela. Les 500 millions alloués au festival ont fait jaser beaucoup dans les chaumières, et ont même été « détournés » bien avant leur réception. Et quand Benabdellah a déclaré qu'il attendait un supplément des autorités locales, c'était le branle-bas de combat. APC et wilaya ont fait la sourde oreille aux doléances d'un commissaire nommé par l'Etat. Un Etat qui refuse de rallonger financière et qui ne contrôle pas la destination de ses deniers. Néanmoins, rien n'empêchait les autorités locales d'avoir un droit de regard sur les futures dépenses pour le festival, et de révoquer Benabdellah si celui-ci se serait avéré un tocard. Mais rien de tout cela n'a eu lieu. Le festival, et par ricochet Zineddine Benabdellah, ont été les victimes d'une guéguerre que se livrent depuis plusieurs mois le ministère de la Culture et la wilaya de Constantine, dont le pic a été atteint lors de la visite du président de la République à Constantine et les divergences qui sont apparues entre Mme Khalida Toumi et la wilaya concernant le tombeau de Massinissa. Résultat des courses : Constantine a perdu son festival et son aura s'est flétrie. Au prochain fiasco d'un autre festival institutionnalisé par l'Etat algérien !