L�gislation inadapt�e, taxes douani�res sur les intrants tr�s �lev�es et beaucoup de producteurs hors de tout contr�le. Tel �tait le constat dress� hier matin par les experts en finance et en management qui ont �t� invit�s � la rencontre-d�bat organis�e � l�h�tel Sofitel d�Alger par l�Association des producteurs alg�riens de boissons (Apab). Ly�s Menacer - Alger (Le Soir) - Sur les 1 627 producteurs de boissons officiellement inscrits au Centre national du registre du commerce jusqu�au 15 mai 2008, il n�y aurait qu�entre 500 ou 600 entreprises qui m�riteraient d��tre prises en consid�ration, selon des experts. �Le reste constitue un maquis, hors de tout contr�le et o� chacun fait ce qu�il peut et comme il veut�, lit-on dans le document �tabli par l�Apab. Dans un secteur d�activit� en pleine expansion, il n�est pas difficile de remarquer la multitude des marques de boissons qui se disputent les �tals des magasins, � travers tout le territoire national. Selon M. Hemani, le pr�sident de l�Apab, il y a plus de 240 producteurs de boissons tous types confondus, uniquement au niveau de la wilaya d�Alger. Mais combien sont-ils parmi ces producteurs ceux qui respectent les normes d�hygi�ne et qui font dans la qualit� ? Personne n�est apte � donner des chiffres. L�absence de contr�le de l�Etat est � l�origine d�une anarchie qui pr�sente un v�ritable risque sur la sant� publique. �J�ai vu des producteurs utiliser une baignoire comme �quipement pour fabriquer leurs boissons. Certains ne disposent m�me pas de laboratoires de contr�le et utilisent des intrants interdits. Cela sans compter ceux qui ne respectent pas le dosage des diff�rents composants utilis�s�, explique M. Messaoud Merzougui, consultant en finance et en management aupr�s des PME. Le conf�rencier a alert� aussi sur la contrefa�on et l�imitation qui touchent certains produits, notamment � l�int�rieur du pays. Ces pratiques discr�ditent les producteurs s�rieux qui d�sirent investir dans cette fili�re � long terme. Les professionnels de la boisson disent aussi �tre confront�s � une superposition des taxes et affirment que les taxes douani�res sur les intrants sont excessives. �La taxe douani�re appliqu�e sur les intrants, et qui est de 5%, est la m�me pour toute mati�re premi�re. Or, il se trouve que certains intrants servant � la fabrication des boissons sont tax�s entre 15 et 30%, ce qui est injuste d�autant que leur importation ne repr�sente aucune menace pour une industrie locale inexistante. Ceci sans oublier les autres taxes ordinaires que nous devrions payer�, s��tonne M. Hemani qui r�unit autour de lui des producteurs de jus et nectar de jus, ceux des eaux embouteill�es et des boissons gazeuses et alcoolis�es. A cet effet, les producteurs sont unanimes � proposer une r�vision du dispositif fiscal concernant leur domaine d�activit� qui emploie plus de 17 000 personnes, selon les chiffres du Meda fournis pour l�ann�e 2007. Les effectifs employ�s augmentent de l�ordre de 6% annuellement, selon toujours le Meda qui estime le chiffre d�affaires de cette fili�re � plus de 40 milliards de dinars. Ce sont surtout les producteurs des eaux min�rales embouteill�es qui se plaignent le plus de la pression fiscale. Ces derniers demandent � ce que l�administration fasse de sorte � encourager les divers producteurs pour qu�ils puissent r�aliser d�autres investissements. Ils demandent aussi un all�gement de la taxe sur le prix de vente moyen national qui est actuellement de l�ordre de 15,93% alors qu�il ne d�passe pas les 4,87% en France qui reste, elle, �galement loin des 0,2% appliqu�s en Italie et des 0,00012% pour le Liban. L�ambigu�t� des textes de proc�dure fiscale a �t� mise en relief par les diff�rents intervenants � la rencontre d�hier. L�encadrement de cette fili�re s�av�re donc urgent et n�cessaire, juge M. Messaoud Merzougui qui pr�ne la politique du dialogue et de la concertation entre les pouvoirs publics et les producteurs de boissons, afin de moraliser cette activit� et en faire un v�ritable fleuron de l�industrie agroalimentaire nationale. Pour les membres de l�Apab, qui veulent �tre une vraie force de proposition, les pouvoirs publics doivent participer au travail de sensibilisation et de protection des consommateurs qui se situent au centre de tout int�r�t.