Insalubrité n «J'ai vu moi-même du jus fabriqué dans une baignoire. D'autres utilisent des intrants interdits, ne respectent pas les dosages…». Outre l'arrivée massive d'opérateurs non professionnels, le poids de l'informel, la concurrence déloyale, la filière boissons souffre au même titre que les autres filières industrielles d'une forte pression fiscale.Tel a été, hier, le constat fait lors d'une conférence de presse tenue à l'hôtel Sofitel par l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab) en présence de représentants d'Ifri, Pepsi, Coca-Cola, Hamoud Boualem, Nestlé Waters et Vitajus. L'association tire la sonnette d'alarme quant à l'anarchie qui caractérise le marché des boissons en Algérie. «Selon les chiffres du Centre national du registre du commerce (Cnrc) ,il y aurait 1 627 producteurs de boissons. Les experts estiment que seulement 500 à 600 de ces entreprises sont dignes d'être prises en considération. «Le reste constitue un maquis hors de tout contrôle et où chacun fait ce qu'il peut et comme il veut», a indiqué le président de l'Apab, Ali Hamani, qui s'est dit révolté de voir la menace sur la santé du citoyen consommateur de boissons (jus et boissons gazeuses). «J'ai vu moi-même du jus fabriqué dans une baignoire. D'autres utilisent des intrants interdits, ne respectent pas les dosages ou encore ne possèdent même pas un laboratoire de contrôle de qualité.» A une question d'InfoSoir sur la contrefaçon et l'imitation frauduleuse, M. Hamani a déclaré : «Le ministère du Commerce a fait un travail qu'il faudrait encore conforter pour mettre fin à ce genre de situation. D'abord pour protéger la santé du consommateur et mettre fin à la production malsaine. En tant qu'association dès que nous constatons un problème, nous saisissons immédiatement le ministère du Commerce qui réagit.» Notre interlocuteur se désole de voir que le consommateur ne sait pas toujours ce qu'il boit. Un pur jus, un jus de fruits, un nectar ou une boisson aromatisée. «Il faut d'abord réglementer tout cela. Nous sommes en train de voir avec le ministère du Commerce pour essayer de codifier chaque produit pour que le consommateur sache exactement ce qu'il boit. Sur les produits importés.» M. Hamani évoque également la question de la tromperie. «Nous serons obligés de mener des campagnes en tant qu'association auprès des producteurs», nous a-t-il répondu. A la question de savoir où est l'Association de la protection du consommateur dans tout cela, M. Hamani nous a répondu : «Il faut qu'elle fasse quelque chose. Nous sommes en train de lancer des appels pour qu'elle bouge, tout en sachant qu'elle n'a pas de moyens, ainsi nous appelons à l'implication nécessaire du ministère de la Santé qui devrait organiser des campagnes de sensibilisation au même titre que d'autres instances, tels les opérateurs qui devraient s'y mettre et jouer le jeu, eux aussi.» En outre, il a tenu à passer un message au consommateur en déclarant : «Quand le consommateur n'est pas sûr d'un produit, il ne doit pas l'acheter et ne pas regarder uniquement le prix.» De son côté, le commissaire aux comptes et membre de l'association, Messaoud Merzougui, a dénoncé la présence massive de produits contrefaits notamment dans les villes de l'intérieur. l La secrétaire générale de l'association, Meriem Bellil, évoque le souci de mobilisation de l'ensemble des opérateurs dans le domaine des boissons. «Taxés à 30% comme produits finis, les produits destinés à la transformation (intrants) qu'utilisent les industriels devraient être taxés à 5%. Nous essayons de sensibiliser les ministères des Finances, du Commerce et l'APN pour essayer d'introduire une notion d'adaptation de la tarification douanière comme c'est le cas pour la farine et l'huile par exemple», a-t-elle souligné insistant sur «le premier objectif de l'association, celui de développer, de promouvoir et de défendre les intérêts de la filière». Il est nécessaire, selon elle, d'arriver à «une démarche tripartite – Association des professionnels, Association de la protection du consommateur et les pouvoirs publics – où nous nous retrouvons en tant que maillon entre ces parties. Nous essayons de relever et d'exposer toutes les anomalies d'ordre juridique ou qualitatif à qui de droit pour arriver à des mesures de régulation. Mais nous n'avons pas toujours l'écoute qu'il faut par manque de moyens.» Saïd Barkat de Tipaza : «Les médecins devront assurer les accouchements» «Tous les chirurgiens généralistes vont se mettre à pratiquer des césariennes quitte à se faire accompagner par des gynécologues, puisqu'ils ont déjà suivi ce module (la césarienne) dans leur cursus», a annoncé, hier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat, lors de d'une visite de travail dans son secteur effectuée dans la wilaya de Tipaza. «Ils ne doivent pas me tromper et tout laisser à la charge du gynécologue», a-t-il dit aux médecins lors d'une halte pour inaugurer les Urgences médico-chirurgicales (UMC) de Koléa. Idem pour les médecins généralistes qui doivent, selon lui, savoir assurer un accouchement qui d'ailleurs entre dans leur cursus. «Même s'ils n'ont pas eu cette formation, ils peuvent travailler et assister les sages-femmes qui ont plus d'expérience dans ce domaine», a-t-il repris en rappelant aux médecins de ne jamais renvoyer une femme qui vient pour accoucher quelles que soient sa région ou ses conditions car elle représente un cas d'urgence «Le 1er dossier que j'ai ouvert au ministère de la Santé, ce sont les urgences», a-t-il fait remarquer. Le ministre qui a parcouru plusieurs structures qui relèvent de son secteur à Tipaza allant jusqu'à l'extrême ouest de la wilaya, a insisté sur l'hygiène dans les hôpitaux pour éviter les maladies nosocomiales. Pour leur part, les représentants du secteur de la santé à Koléa ont revendiqué l'ouverture d'une école paramédicale car la wilaya, selon eux, présente un grand manque dans ce sens,et qui va, selon eux, répondre aux besoins de la wilaya de Tipaza. En outre, ils ont également appelé à doter Tipaza d'un Samu social qui sera très bénéfique pour la population et l'hôpital. «Le Samu viendra, à partir de 2009, avec l'achèvement d'autres structures médicales. Cette expérience sera généralisée à toutes les régions», a-t-il promis. Enfin, le directeur de la santé de la wilaya s'est félicité de voir la visite fructueuse du ministre à Tipaza qui va bénéficier de 2 nouveaux scanners, l'inscription d'une nouvelle UMC au profit de Cherchell, d'un futur hôpital de 80 lits pour Bou Ismaïl et l'équipement de l'UMC de Koléa pour un montant de 40 millions de dinars.