Ali Hamani a été réélu pour un mandat de trois ans à la tête de l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab). Le dirigeant de l'établissement Hamoud Boualem, M.Temassine, a été très en colère, jeudi dernier, lors de l'assemblée générale de l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab) qui s'est tenue à l'hôtel Mercure d'Alger. Il estime que les marques étrangères de boissons sont privilégiées au sein de cette organisation, et de ce fait, il n'a pas accordé sa voix au nouveau président. Les 30 autres membres de l'association n'ont pas suivi l'avis de Temassine et ont, au contraire, jugé que cette distinction n'a jamais été à l'ordre du jour. Selon eux, la défense des intérêts de tous les producteurs est prise en charge par l'association. Une fois ce différend réglé, la place a été donnée à l'adoption du plan d'action de 2009. Ali Hamani a souligné, lors d'un point de presse, que sa priorité sera la sensibilisation des consommateurs afin d'attirer leur attention sur la désorganisation du circuit commercial. Selon lui, certains importateurs continuent d'ignorer la réglementation sur l'étiquetage. Invité à donner plus de détails, il précise que certaines boissons ont été mises sur les étals des magasins sans que leur origine ne soit spécifiée. D'autres informations passent aussi à la trappe. Le consommateur n'est pas en mesure de déterminer les ingrédients entrant dans la composition de la boisson comme il ignore la date de fabrication et celle de péremption. Les adresses des fabricants et des importateurs ne sont pas également portées sur certains produits. Pour couronner le tout, les étiquettes, lorsqu'elles existent, ne sont pas imprimées en arabe, comme l'a décrété le ministère du Commerce. Même la langue française, la plus accessible, est absente des étiquettes. La seule satisfaction de l'association est que le ministère du Commerce intervient à chaque fois qu'il est alerté pour retirer ces marchandises du marché. Ces démarches ne sont pas suffisantes selon Ali Hamani qui appelle les associations des consommateurs à se rapprocher des producteurs pour échanger les informations et adopter un plan d'action de sensibilisation du consommateur. Ces initiatives doivent conduire à s'assurer de l'application des règles d'hygiène et de sécurité. Une certaine forme de régulation du marché est déjà adoptée par l'Etat comme le montre l'exemple de la distinction entre les eaux minérales et les eaux de source. Il reste néanmoins à normaliser le cadre juridique pour l'appellation de la sous-filière jus (jus, pur jus, nectar). Le deuxième axe que l'association compte mettre en avant est celui des taxes, car ses responsables estiment que le taux appliqué en Algérie est supérieur à celui d'autres pays desquels pourraient provenir les importations. Dans les pays arabes, les taxes sont moins élevées pour certains produits comme l'eau embouteillée. Elle est de 15,93% en Algérie, 0,8% en Egypte, et 0,12% en Jordanie. Pour les autres boissons, les droits de douane frappant les intrants, comme le sucre, sont de 30%, soit le maximum. Ali Hamani a évoqué la question de l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange. Il demande que les produits subventionnés dans le pays d'origine ne soient pas éligibles aux avantages douaniers prévus par l'accord instituant cette zone et ce afin de protéger la production nationale. Des propositions seront adressées au ministère des Finances pour solliciter une révision de ces taxes dans le cadre de la prochaine loi de finances. L'association veut aussi parvenir à la création d'un comité avec les douanes afin de déterminer le prix minimum des marchandises et lutter contre la sous-facturation. D'autres propositions seront soumises au ministère du Commerce pour exclure de l'importation certains autres produits dont la liste n'a pas encore été révélée. Le nombre de producteurs est de 376 mais les 31 membres de l'association représentent 80% du marché.