C�est le pourrissement au tribunal criminel de Constantine ! La crise qui secoue cette juridiction depuis deux semaines, opposant la cour au barreau de cette r�gion, n�est pas pr�s de conna�tre son d�nouement. Si le pr�sident de la cour et le procureur g�n�ral ont opt� pour le silence, le pr�sident du conseil de l�Ordre des avocats, lui, crie au scandale et d�nonce le �pi�tinement� de la loi. Selon ses dires, ces responsables abusent du fameux article 271 du code des proc�dures p�nales pour briser la gr�ve des avocats qui, d�ailleurs, campent sur leur position. Si le juge ayant si�g� hier dans l�affaire d�escroquerie qui a secou� en mai 2008 l�agence 50 de la BEA de Constantine (lire Le Soir du 19 mai 2008), a report� le proc�s pour absence de la d�fense, ses conf�res ayant pr�sid� aux audiences de lundi et mardi derniers, ont, eux, fait appel aux parents des accus�s pour les d�fendre, ce qui est contraire aux r�gles proc�durales, selon le b�tonnat de Constantine. Le pr�sident du conseil de l�Ordre des avocats de Constantine pr�cisera que l�article 271 du code des proc�dures p�nales, permet, il est vrai, au juge dans des situations exceptionnelles, comme la gr�ve des avocats, de faire appel � un parent ou un ami de l�accus� pour le d�fendre, mais devra imp�rativement demander l�avis de l�accus�, et ce, huit jours avant la tenue de la s�ance de jugement tout en consignant sa demande sur un proc�s- verbal. Ce qui n�a pas �t� le cas, selon le m�me syndicaliste. La s�ance de lundi a vu, en effet, la condamnation d�un accus� � une ann�e de prison ferme dans une affaire de viol apr�s que le repr�sentant du minist�re public eut demand� une peine de cinq ans. L�accus� avait �t� d�fendu par son p�re, �g� et sans instruction, qui a �t� d�sign�, s�ance tenante, par le juge en question. Dans la journ�e de mardi, le pr�sident de la s�ance, affirme le pr�sident du b�tonnat de Constantine, a �promis au p�re d�un accus� jug� pour appartenance � un groupe terroriste arm� � d�acquitter son fils s�il se constituait pour le d�fendre, et ce, avant m�me d�entamer la proc�dure d�usage dans les affaires criminelles (lecture du verdict de la chambre d�accusation, questionnement de l�accus�) �. �Le juge l�vera ainsi la s�ance, accordant une heure au p�re de l�accus� pour se pr�parer. Ce dernier, un vieillard sans instruction, est venu me voir pour consultation et je ne pouvais lui d�conseiller de d�fendre sa prog�niture. Je lui ai recommand� plut�t de voir son avocat �, a indiqu� ce b�tonnier qui trouve que ce juge �devrait �tre sanctionn� pour avoir prononc� un verdict avant les d�lib�rations �. Il est � signaler que l�affaire a �t� renvoy�e. Le p�re de l�accus� qui, lui, a demand� au juge de lui signer un papier dans ce sens, a fini par refuser l�offre de ce dernier. Jusqu�ici, huit affaires sur neuf inscrites sur le r�le du tribunal criminel de Constantine ont �t� renvoy�es � des dates ult�rieures.