�Le peuple chinois est m�content�, a d�clar� le porte-parole des affaires �trang�res chinois, lors d�un point de presse. Plus que m�contents, les autorit�s chinoises sont exc�d�es et montent au cr�neau. De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed La Chine a, en effet, menac� jeudi le devenir des int�r�ts commerciaux fran�ais en Chine, si le pr�sident Nicolas Sarkozy maintenait toujours la rencontre qu�il doit avoir aujourd�hui (samedi 6 d�cembre) avec le Dala� lama. Le chef de l�Etat fran�ais et le moine tib�tain doivent, en effet, assister tous les deux ce samedi en Pologne aux c�r�monies du 25e anniversaire de l�attribution du prix Nobel de la paix � Lech Walesa. Cette rencontre programm�e a relanc� en Chine la campagne de boycott des produits fran�ais et d�s hier, sur les ondes de radios fran�aises de nombreux op�rateurs fran�ais d�j� install�s en Chine ou projetant de le faire ou de commercer avec �ce march� potentiel colossal�, exprimaient leurs craintes de voir leur business compromis. Il faut rappeler que lors du voyage de fin novembre 2007 de Nicolas Sarkozy en Chine, pas moins de 20 milliards d�euros de contrats commerciaux ont �t� sign�s. Il n�est pas dit que dans ces contrats ne figurent pas des dispositions pouvant remettre en cause, en partie, leur ex�cution. Il faut �galement noter que 2000 entreprises fran�aises, employant 300 000 personnes, sont �tablies en Chine. Pour les autorit�s chinoises, le chef spirituel bouddhiste tib�tain est un s�paratiste qui revendique l�autorit� d�un territoire � le Tibet � partie int�grante de la Chine. P�kin consid�re �galement que sous ses appels � la non-violence, le moine tib�tain ne d�savoue jamais ceux qui, autour de lui, pr�nent la violence. Les derni�res menaces chinoises ont suivi leur derni�re d�cision, peu m�diatis�e et qui, pourtant, �tait de taille : la Chine a, en effet, fait reporter le 11e sommet Union europ�enne - Chine qui devait se tenir le 1er d�cembre dernier. Elle a justifi� ce report par le fait que le Dala� lama devait se trouver au moment de ce sommet en visite dans plusieurs pays europ�ens et qu�il devait y rencontrer de nombreux chefs d�Etat et de gouvernement et de responsables d�institutions europ�ennes. Le sommet UE-Chine (qui se tient tous les ans) n�a donc pas eu lieu et aucune date n�a �t� fix�e pour son report, l�Union europ�enne estimant que la �balle est dans le camp chinois� pour fixer une nouvelle date. Le pr�sident fran�ais pourra- t-il, face aux nouvelles menaces, r�it�rer les d�clarations qu�il avait faites en juillet dernier lorsqu�il �tait question de recevoir le Dala� lama � Paris (re�u finalement par son �pouse, Carla Bruni) et qui affirmait devant le Parlement europ�en que personne ne pouvait lui interdire de voir le chef spirituel des Tib�tains, avertissant : �Ce n�est pas � la Chine de fixer mon agenda et mes rendez-vous.� Pourra-t-il tenir ce m�me discours apr�s les derni�res menaces chinoises, et ce, au risque de compromettre la concr�tisation de juteux contrats, v�ritables bols d�air en ces temps moroses de crise et pas seulement pour la France mais pour toute l�Europe.