Le livre intitulé Algérie : janvier 1992, le jour où est tombé le masque du Front islamique du salut(FIS), est un ouvrage collectif cosigné par des juristes, Leïla Aslaoui, Ali Haroun, Abderrahmane Boutamine, Kamel Rezzag Bara, Zoubir Soudani, Khaled Bourayou et des généraux, Mohamed Touati et Khaled Nezzar, concepteurs, à la base d'un mémoire traitant de la situation de l'époque et destiné à la justice. Un ouvrage se voulant, selon Khaled Nezzar, un document traitant du contexte politique des événements qui se sont déroulés entre 1988 et 1992. Le cadre juridique et la richesse de ses annexes, sont une contribution personnelle, une publication nécessaire à l'écriture de l'histoire de demain. « Seize longues années de silence se sont égrenées avant que l'ancien président, Chadli Bendjedid, daigne enfin infirmer les allégations selon lesquelles il aurait été ‘'poussé vers la porte de sortie'' par les militaires. Ce silence complice fut la brèche dans laquelle s'engouffrèrent les tenants du ‘'qui tue qui ?'' et qui semèrent le doute dans l'esprit des Algériens en jetant le discrédit, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, sur tout une institution de l'Etat. A l'époque, malgré notre insistance auprès de lui, afin qu'il s'adresse à tous les Algériens, par le biais de la télévision, pour leur annoncer sa démission, Chadli préféra le faire par le biais du Conseil constitutionnel, le 11 janvier 1992. Cette manière de procéder accrédita aux yeux d'une certaine opinion — qu'elle soit interne ou externe — l'idée du « coup d'Etat militaire... Le 28 novembre 2008, le président Chadli est sorti de son mutisme pour affirmer publiquement qu'il était parti de son plein gré, battant en brèche totalement l'idée selon laquelle l'armée se serait emparée du pouvoir. Face au vide juridique de l'époque, nous avions, certes, dû y remédier, mais avec la participation de l'ensemble des pouvoirs administratifs et législatifs. Suite à cette dernière déclaration du président Chadli Bendjedid, j'ai jugé utile de procéder à une réédition du livre en arabe, en y adjoignant un épilogue traitant de cette péripétie dont je joins ci-après le libellé, celui en français sous le titre Arrêt du processus électoral, qui profitera de cet épilogue, une fois le moment venu de sa réédition », commentera Khaled Nezzar. Réda Malek, ancien Premier ministre et membre du Haut comité d'Etat, dans son introduction déclarera : « Le 12 janvier, une institution constitutionnelle, et c'est le Haut conseil de sécurité, annoncera l'arrêt du processus électoral. cette décision d'une portée historique sauvera in extremis le pays qui a failli sombrer. Aussi, cette procédure sera mal comprise et se verra même attaquée par certains, et surtout dans les pays occidentaux... Ce qu'il faudra noter, c'est que la décision de janvier 1992 annulant le processus électoral et la dissolution du FIS est une discussion toujours récurrente. Et les accusations fusent à l'endroit du haut commandement de l'armée. Une confusion entre l'arrêt du processus électoral comme étant une décision sauvant la démocratie et la prétendue dictature militaire que nul ignore la popularité chez la communauté internationale... » De front, dans l'épilogue de cet ouvrage, l'on lit : « L'arrêt du processus électoral : acte républicain de sauvegarde ou coup d'Etat anti-démocratique ? C'est en parfaite connaissance de l'importance des enjeux et des périls menaçant l'Etat national et la voie démocratique, que l'Armée nationale populaire a souscrit, à l'instar du gouvernement et d'autres forces politiques et syndicales, à l'arrêt du processus électoral en janvier 1992. S'agissant de l'interruption du scrutin avant le second tour, certains l'ont salué comme un sursaut républicain, tout à fait conforme à l'idéal du mouvement nationaliste ; d'autres, au contraire, l'ont dénoncé et décrié comme un coup d'Etat fomenté par une junte militaire assoiffée de pouvoir et opposée à tout mouvement de progrès et d'émancipation ».