L�A�d El-Adha, une des grandes dates du calendrier h�girien. Un des symboles de l�unit� de la famille. Symbole �galement de fr�n�sie et de cupidit� Wassila Zegtitouche - Alger (Le Soir) - Deuxi�me jour de l�A�d. 13 heures. L�odeur des g�teaux, de l�avant-veille de l�A�d, a vite laiss� place � celle de la viande r�tie. Traditionnellement, les grillades sont de la partie. L�odeur envahit litt�ralement tous les foyers. Tous les quartiers. La capitale se transforme en journ�e nationale du barbecue improvis�, augmentant les �missions de carbone. Dans le quartier populaire de Belcourt, les boulangeries et les magasins d�alimentation g�n�rale �taient toujours ferm�s en ce deuxi�me jour de l�A�d. Rares �taient les commer�ants qui ont pens� � leurs clients, nombreux � sillonner les art�res de ce quartier � la recherche d�une baguette de pain, devenue denr�e rare dans le coin. Apr�s le d�part des employ�s des boulangeries dans tout Alger, ce qui a entra�n� sa p�nurie. Ils ont rejoint leurs familles pour passer la f�te de l�A�d avec elles. Une situation v�cue � chaque f�te, religieuse ou nationale soit-elle. La plupart des boulangeries ont baiss� rideau. Des �tals de fortune proposant du pain ont �t� d�un grand �secours� aux citoyens. Les restaurants �taient aussi ferm�s au m�me titre que les marchands de fruits et l�gumes. Profitant de la f�te, des jeunes ont install� de petites tables sur certains axes pour vendre des friandises aux enfants. En bas des immeubles longeant la rue Belouizdad, des jeunes sont adoss�s aux murs � d�faut de trouver une caf�t�ria ou un cybercaf� ouverts. Place du 1er-Mai. Autre d�cor et quasiment le m�me sc�nario. A 13h 30, seules quelques baguettes sans sel �taient soigneusement align�es sur les �tals de quelques boulangeries ouverts en la circonstance. Selon les t�moignages des riverains, les boulangeries ont �t� prises d'assaut par les habitants de la capitale. Et l'ambiance aurait atteint son comble � l'int�rieur des quartiers populaires. On se bousculait dans un joyeux d�cor pour acheter un pain. Si l'ambiance est encore � la f�te, des citoyens sont sur le qui-vive. La raison ? �J�ai fait le tour des boulangeries pour trouver un pain. C�est inconcevable ! Il suffit qu�il y ait un jour feri� pour que les commerces baissent rideaux�, s�offusque ammi Mohamed, un sexag�naire. Il continue �c�est pareil l� o� vous vous rendrez : les gares, les stations de taxis�� Effectivement, pour beaucoup, les f�tes sont synonymes de l�thargie et de cupidit�. On se voit appliquer des conditions tarifaires sp�cifiques. Celles-ci varient en fonction des services et produits propos�s. C'est quasiment le m�me d�cor � chaque p�riode de l'A�d. Si certains trouvent en ces deux jours de f�te une occasion pour profiter d�une d�tente, pour d�autres, c�est l�occasion r�v�e pour faire des gains. �Le jour de l�A�d est le jour o� je travaille le plus�, nous confie Fateh, jeune p�tissier. Certains vendeurs ont improvis� des �tals pour y vendre du pain. Ils scandent quelques phrases � la vue de clients potentiels. Ils guettent des citoyens �d�sarm�s� de courage, et leur proposent des �baguettes� au noir � des prix �lev�s. Eh oui ! Du pain � 15 DA. De plus, il est expos� � l�air libre dans une absence d�hygi�ne totale. La rue Hassiba, grande art�re d�Alger, l�ambiance est meilleure. Des magasins sont ouverts : des KMS, drogueries, beaucoup de p�tisseries et des magasins de pr�t-�-porter. Les cybercaf�s et taxiphones sont les plus fr�quent�s. Beaucoup de restaurants et caf�s sont rest�s ouverts dans cet axe. La M�hiba, une tradition qui r�siste. P�tisseries confectionnant les g�teaux traditionnels sont en plein rush pour pr�parer et ��couler� les �stocks� et pouvoir r�pondre � la demande. La tradition veut que l�on se rende chez ses proches avec des douceurs. Aussi bien pour de simples visites familiales que pour d�autres raisons. Au grand bonheur des p�tissiers. En effet, avec l�A�d, la bonne et belle habitude de la �M�hiba� est l�occasion de se rappeler sa future femme ou bru se maintient. A chacune des f�tes religieuses, le fianc� et sa famille ne manquent pas d�observer le rite de � la M�hiba � en pr�sentant � l��lue de son c�ur des cadeaux somptueux. Modernit� oblige, m�me si les traditions r�sistent encore, elles ont bel et bien chang�. Une �vidence : autres temps, autres m�urs. Les �toffes et savons offerts autrefois ont laiss� place � d�autres pr�sents. Les futurs maris choisissent d�offrir des services de table ou des appareils �lectrom�nagers. Un bijou, une robe ou un parfum sont choisis par la future mari�e, ou par les parents du fianc�. Aussi comme nous l�explique cette future belle-m�re �la future bru a droit � sa part de g�teaux, de cadeaux, et bien s�r du traditionnel gigot�.