Les visiteurs qui se sont rendus à Mascara avant dix heures où les lève-tôt ont découvert une ville presque déserte en cette deuxième journée de l'Aïd El Adha, marquée par une absence totale de toutes les activités. En effet, hormis quelques boulangeries qui ont fonctionné à un rythme réduit, tous les autres commerçants n'ont pas ouvert leurs boutiques préférant consacrer cette journée, ou du moins la matinée, à la dégustation de la viande dans l'ambiance familiale. Même les éléments de la Sûreté censés réguler la circulation ou assurer la sécurité, brillaient par leur absence. Signe distinctif de la grillade de la viande est la fumée qui se dégageait des barbecues au-dessus des habitations. Certes, tous les chefs de ménage ne sont pas logés à la même enseigne car tous ne jouissent pas de la même situation sociale, mais certains moins aisés ont dû consentir des sacrifices pour relever la tête de leurs enfants. Mais selon un sondage effectué par la presse locale à Mascara, plus de 50% des pères de famille n'ont pas eu la chance d'offrir un mouton à leurs familles faute de moyens financiers liés à leur statut de chômeurs, pauvres ou employés,, mais n'arrivant pas à joindre les deux bouts. Néanmoins, comme toujours en pareilles circonstances l'esprit de solidarité a prévalu et c'est logiquement que les riches ont eu un regard vers les pauvres. Cet élan de générosité exercé par les plus aisés, les associations caritatives et les pouvoirs publics par le biais de l'APC a eu pour effet d'offrir aux ménages en panne quelques kilos de viande fraîche en guise de consolation. À Mascara, la tradition a été respectée même si la société reste divisée sur un point relatif à la consommation de la viande. Certains chefs de famille découpent le mouton le même jour, alors que d'autres par respect aux us et coutumes de leurs tribus, ne le font que le deuxième jour de l'Aïd. Les avis à ce sujet sont diversifiés mais aucun n'est convaincant. À noter qu'exceptionnellement cette année, la wilaya de Mascara n'a pas enregistré une flambée du prix du mouton et ceux qui ont acheté bien avant la date de l'Aïd l'ont amèrement regretté car la différence était grande et, la veille de l'Aïd, les bêtes ont été carrément bradés. A. B.