L��conomie mondiale a connu une longue p�riode de prosp�rit� dans un contexte de plus grande int�gration et globalisation des �conomies. Il faut cependant souligner que cette p�riode de prosp�rit� s�est accompagn�e aussi, comme le soulignent les �conomistes du Cr�dit agricole (France), de d�s�quilibres financiers lourds, marqu�s notamment par un exc�s d�endettement des USA et des surplus d'�pargne de la Chine qui s�expliquent eux-m�mes par une consommation am�ricaine dynamique financ�e par �mission de dollars et un mod�le de croissance asiatique bas� sur les exportations. L��conomie mondiale a alors �t� marqu�e par des taux d�int�r�ts mondiaux faibles, une abondance de liquidit�s internationales, des prises de risques exag�r�es. Ces dysfonctionnements ont agi dans le sens du d�clenchement de la �plus grave crise financi�re de l�histoire contemporaine � (op. cit). Les analystes s�accordent aujourd�hui � souligner que la phase d�ajustement s�annonce violente et douloureuse. �L�arr�t brutal de la prodigalit� du consommateur am�ricain qui doit maintenant restaurer ses finances, pose un s�rieux d�fi pour une croissance mondiale qui s�est nourrie de ses largesses� (Cr�dit agricole - Eclairages n� 127, novembre 2008). Aux Etats-Unis, en effet, la croissance a �t� port�e � bout de bras par la consommation qui a repr�sent� ces dix derni�res ann�es 70% de la richesse nationale. Bien �videmment, cette consommation am�ricaine a tir� vers le haut, aussi, les �conomies du monde. La crise actuelle se traduit par une baisse de la consommation qui va entra�ner une r�cession qui s�annonce �profonde et longue� (contraction du PIB am�ricain de 1,8% attendue. � La Grande-Bretagne va traverser �galement une r�cession s�v�re (contraction de l�activit� de 1,3% en 2009). � L�Union europ�enne, pour sa part, s�attend � une croissance z�ro en 2009 m�me si, ici, la contraction de l�activit� sera moins forte. Le monde esp�re que la zone des pays �mergents att�nue la r�cession mondiale en jouant le r�le de moteur de la croissance mais, ici aussi, ce nouveau moteur a du mal � d�marrer. La Chine, pour laquelle on pr�voyait un taux de croissance de 9%, ne fera que 6% en 2009. Les canaux de contagion de la crise aux pays �mergents sont multiples. Le plus durable est la contraction de la demande des pays d�velopp�s qui affectera les principaux exportateurs et les producteurs de mati�res premi�res (notamment �nerg�tiques) dont les prix vont baisser. De plus, l'ass�chement de la liquidit� internationale va toucher les pays � d�ficit financier courant. Enfin, les capitaux vont s�inscrire dans une tendance lourde de sortie (et non pas d�entr�e), (voir la note �l��conomie mondiale � la recherche du nouvel �quilibre � Isabelle Job et J. L. Martin in Eclairages, op. cit.). Il est cependant admis par tous les analystes que le potentiel de croissance reste nettement plus �lev� dans les pays �mergents que dans les pays d�velopp�s. Les BRIC (Br�sil, Russie, Inde et Chine), les quatre dragons (Cor�e, Ta�wan, Hong Kong, Singapour) tirent structurellement la croissance vers le haut et ont r�ussi � r�unir une s�rie de facteurs favorables : une population jeune dont le niveau moyen de formation progresse ; des taux d��pargne �lev�s ; d�importants besoins en investissements (ces facteurs existent en Alg�rie), une gouvernance qui s�am�liore globalement (qui progresse mal en Alg�rie), des ressources abondantes en mati�res premi�res dont les prix sont et seront meilleurs en moyenne que par le pass� (comme en Alg�rie). Question : pourquoi l��conomie alg�rienne n�at- elle pas la progression de ces pays ? La part des pays �mergents dans l'�conomie mondiale va continuer � progresser : 25% en 2009, 45% en 2015 ! Et c�est la Chine, l�Inde, la Russie et le Br�sil qui progresseront le plus avec l�arriv�e d�autres pays �mergents (Turquie, Mexique, Pologne...). En conclusion, pour 2009 et 2010, le directeur g�n�ral du FMI le Fran�ais Dominique-Strauss Kahn vient de souligner que les mesures de relance adopt�es jusque-l� sont insuffisantes pour �viter la r�cession globale qui se profile. �La possibilit� d�une r�cession globale est r�ellement devant nous�, a d�clar� le DG du FMI, et �2009 sera une ann�e difficile. Nous faisons face � un d�clin (de la production) sans pr�c�dent... La reprise interviendrait au mieux d�but 2010�. Le DG du FMI a aussi exprim� des craintes quant aux risques r�els d�explosion sociale avec flamb�es de violence telles que celle que conna�t actuellement la Gr�ce. Ainsi, la crise actuelle va restructurer l��conomie mondiale et la placer tout � la fois sur un nouveau sentier de croissance et un nouvel �quilibre internations. La triade Etats- Unis-Japon-Union europ�enne aura � se red�ployer � la fois en interne et en international, l�Asie, notamment Chine, Inde et Cor�e du Sud, se forgera un statut �conomique mondial plus pr�sent. Les autres pays devront tirer profit de la crise et des potentialit�s internes pour se repositionner � la fois en termes de comp�titivit� et d�int�gration positive � l��conomie mondiale. A. B. * Pour ceux qui veulent approfondir la r�flexion = cf. Eclairages, n� 127 de novembre 2008 - publications Cr�dit agricole - France.