Les amis d�Isra�l de Sarkozy lui ont dit non. Non au cessez-le-feu et pas (tout au moins pas encore, au moment o� l�on met sous presse) de validation de la proposition �gyptienne invitant Isra�liens et Palestiniens � venir discuter de la s�curit� � la fronti�re palestino-�gyptienne et examiner un plan de cessez-le-feu imm�diat. De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed Non donc � l�arr�t des attaques d�Isra�l qui ont fait 660 victimes palestiniennes, dont celle de mardi soir avec une quarantaine de victimes civiles r�fugi�es dans une �cole administr�e par l�ONU. Et pourtant, le chef de l�Etat fran�ais n�a pas manqu� de d�clarations tonitruantes, partiales, rappelant, sans �quivoque aucune, son camp et condamnant : �L�attitude irresponsable du Hamas� estimant, comble de l�amn�sie, �que le Hamas portait une lourde responsabilit� dans la souffrance des Palestiniens de Ghaza�. Si l�on voulait qu�Isra�l poursuive et m�me intensifie ses attaques sur la bande de Ghaza, on ne se serait pas pris autrement. Seule d�cision d�hier, annonc�e par le Premier ministre isra�lien Ehud Olmert et que l�on veut faire passer pour une concession d�Isa�l : l�ouverture d�un corridor humanitaire 3 heures par jour et le reste de la journ�e, les massacres de Palestiniens pourront continuer en toute impunit�. Lamentable conception de l�humanitaire qui, tous les jours, l�espace de trois heures, tranquillisera et donnera bonne conscience aux gendarmes du monde. Certains r�gimes arabes pourront aussi, en toute qui�tude, s�en laver les mains d�une situation qu�ils ont favoris�e parce qu�elle pr�serve leurs int�r�ts et ceux de leurs protecteurs. Chaque jour, le corridor humanitaire pourra faire transiter vivres et m�dicaments et � l��ch�ance de trois heures, on fera place aux massacres pour enfin faire place nette des populations palestiniennes. Ainsi, la population de Ghaza assi�g�e ne voit aucune solution dans l�agitation diplomatique de Sarkozy et des envoy�s de l�UE. Mais il y a encore pire : le blocage de toute r�solution du Conseil de s�curit� de l�ONU qui, jusqu�� hier soir, n�a entrepris aucune initiative pour assurer la fin des massacres. L�espoir de voir la demande libyenne (seul pays arabe membre du Conseil de s�curit� de l�ONU) mise au vote hier (mercredi) aboutir est bien hypoth�tique. Abderrahmane Chalgham, le ministre des Affaires �trang�res libyen, a pourtant pris soin, dans son projet de r�solution qui appelle � un cessez-le-feu imm�diat et permanent dans la bande de Ghaza, de mentionner : �La cessation de toutes les activit�s militaires et les violences, y compris les op�rations militaires isra�liennes et les tirs de roquettes.� Mais l�aveuglement de ceux qui se sont �rig�s en gendarmes du monde consiste � ne pas voir ce que peut entra�ner comme d�veloppement de l�extr�misme la poursuite des attaques isra�liennes dans la r�gion et la partialit� des jugements. Isra�l a beau tenter de faire sa guerre � huis clos, sans la pr�sence des m�dias, les massacres de la population palestinienne, spoli�e dans sa terre et ses droits, finiront par se retourner non seulement contre Isra�l mais contre tous ceux qui ne cherchent que la s�curit� d�Isra�l, comme si celle des Palestiniens ne valait rien.