L��lection pr�sidentielle d�avril prochain ne se pr�sente pas sous les meilleurs auspices, en termes notamment de mobilisation et d�engagement �lectoraux. Des bastions �lectoraux, � l�instar de la Kabylie, ne pr�tendront pas, assur�ment, � �paissir le taux de participation, apr�s les d�fections affirm�es et politiquement justifi�es du RCD et du FFS. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - C�est pour la premi�re fois, depuis les premi�res �lections locales pluralistes, en 1990, que les deux partis politiques, aux assises plus que pr�pond�rantes en Kabylie, le RCD et le FFS, se rejoignent dans une m�me attitude de boycott d�un scrutin. L�abstention �lectorale, d�j� l�gendaire dans cette r�gion du pays, ne sera, logiquement, que plus forte cette fois-ci. A lui seul, le pouvoir, qui a �puis� ses tours de ruse sans parvenir toutefois � soigner son image vis-�-vis de l��lectorat de la r�gion, �prouvera pour s�r les pires peines � renverser la tendance, voire m�me ne serait-ce qu�� sauver l�apparence. En l�absence du RCD et du FFS qui, traditionnellement, attisent les ferveurs �lectorales, on voit mal, en effet, la Kabylie r�pondre pr�sente le jour du scrutin pr�sidentiel. D�j� que, lorsque l�un des deux partis s�inscrivait en comp�tition, il �tait rare que les taux de participation volaient r�ellement au-dessus des 40%. A quoi s�attendre alors cette fois-ci que les deux partis politiques agissants dans la r�gion non seulement affichent un d�sint�r�t total de l��lection pr�sidentielle mais surtout travaillent, par leurs positions respectives, � la disqualifier, sinon � une immense d�saffection �lectorale. D�autant que le pouvoir n�est pas parvenu � s�am�nager des voies de secours, en d�pit d�un lourd investissement, consenti notamment depuis 2002. D�aucuns ont certainement encore en m�moire la vaine tentative du pouvoir � reconfigurer la sc�ne politique en Kabylie en for�ant sur la courtoisie � l��gard des animateurs des Arouch. Ces derniers furent, l�on se rappelle, �lev�s au rang d�interlocuteurs de la chefferie du gouvernement, exerc�e alors par Ahmed Ouyahia, � l�exclusion, bien entendu, du RCD et du FFS. Peine perdue, puisque les derni�res �lections l�gislatives, auxquelles, il est vrai, le FFS n�a pas pris part, ont rendu leur cinglant verdict : la liste des Arouch n�aura au final qu��prouver la d�pense en mati�re d�affiches et autres posters. Le vote lui a �t� plus d�favorable. Elle a r�colt� l�insignifiant 1% pr�s des suffrages. Les autres partis politiques, qui r�ussissaient tant bien que mal � scorer petitement dans la r�gion, auront beau �tre besogneux, auront du mal � vaincre les r�ticences �lectorales. Cela, le pouvoir ne l�ignore pas. Aussi �prouve-t-il d�j� le malaise par anticipation. Le cri de d�tresse de Belkhadem sur les ondes de la Radio Cha�ne III en est la meilleure illustration.