L'alliance présidentielle et les comités de soutien du président candidat pallieront-ils les défections du RCD et du FFS en Kabylie, une région où les deux partis politiques jouissent d'une forte représentativité ? Réussiront-ils (la coalition et les comités de soutien, ndlr) leur campagne électorale et, partant, à convaincre l'électorat à se rendre aux isoloirs le jour « J » pour exprimer son choix ? Peu probable, soutient-on sur la place publique. Oui, affirme-t-on côté partis politiques dits de l'alliance présidentielle, le FLN, le RND et le Hamas. « A nous de prouver, sur le terrain, le bien-fondé du choix politique, le programme du président de la république, de nos directions respectives », pour reprendre des cadres du FLN et du RND de Tizi Ouzou. Des réunions organiques se tiennent depuis quelques temps déjà, en vue de peaufiner une stratégie de campagne à même de mobiliser les foules des grands jours. Une stratégie où les regroupements de proximité seront à coups sûr privilégiés au détriment de meetings et autres conférences débats où les animateurs risquent fort bien de se retrouver face à des tribunes vides comme cela a été le cas dans le passé, pour certains candidats aux législatives, contraints d'annuler leurs interventions faute d'auditoire. A Tizi ville comme partout ailleurs en Kabylie, et, hormis les grands posters publicitaires placardés ça et là avec des slogans « ne laissez pas quelqu'un décider à votre place. Inscrivez-vous sur les listes électorales et exprimez vos choix », en trilingue, arabe, français et tamazight, rien absolument rien n'indique qu'on est à la veille d'un rendez vous politique. La rue, a, pour ainsi dire, du moins jusque-là, tourné le dos à cette échéance électorale. La fébrilité qui s'emparait des esprits à la veille d'une élection a laissé place à l'indifférence. « Un non événement » pour beaucoup de jeunes. « L'élection présidentielle d'avril 2009 ? Une mascarade comme toutes celles qui ont eu lieu jusque-là. A quoi bon s'impliquer si d'avance le futur locataire d'El Mouradia est tout désigné en la personne du président candidat, Abdelaziz Bouteflika », soutient, Samia, une étudiante en fin de cycle, 5ème année Génie civile, à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Sa copine, Nawel, également étudiante en fin de cycle abonde dans le même sens. « J'ai longtemps milité dans un parti politique et les idéaux pour lesquels je menais le combat se sont vite transformés en chimère. Nos politiques ont tous un point commun, les promesses électorales sans lendemain. Avec des mots magiques et des formules simples, tous, sans exception aucune, ont promis monts et merveille et à l'arrivée, une fois confortablement installés, que du vent », a-t-elle dit. Une chose est sûre, la prochaine élection présidentielle d'avril 2009 ne se présente pas sous un bon signe, en Kabylie, en termes de mobilisation notamment. Avec la défection du RCD et le boycott du FFS, le scrutin risque d'être sanctionné par une abstention massive. A moins que l'alliance présidentielle, le FLN et le RND, notamment, qui ont réussi jusque-là des percées plus ou moins significatives dans une région réputée être le fief traditionnel du RCD et FFS réussit un tour de magie à même de réaliser un score « honorable », en terme de participation de l'électorat Kabyle.