Pendant qu'Isra�l cognait sur les Palestiniens, les pays arabes offraient au monde un spectacle de division que le dernier sommet de la Ligue arabe � Koweit-City n'a fait que consacrer. Apr�s deux tentatives infructueuses, le Qatar, qui abrite un bureau commercial isra�lien mais aussi des bases US � partir desquelles furent lanc�es les raids a�riens contre l'Irak de Saddam, et qui, via l'un de ses prestigieux citoyens, Youssef al-Qaradawi, soutient le Hamas, a finalement r�ussi � organiser un minisommet avec 12 pays arabes (plus l'Iran) sur les 22 que compte la Ligue arabe. Et c'est ainsi que le 16 janvier, ce qui devait �tre � l'origine un sommet de la Ligue arabe s'est transform� en une r�union � laquelle a pris part le Hamas. Ce dernier en a �t� le principal b�n�ficiaire : c'est la premi�re fois qu'il participait en tant que tel, au nom du peuple palestinien, � une rencontre de chefs d'Etat. Et de ce fait, on peut estimer qu'il a �t� adoub� par les pays pr�sents � Doha. Que le Qatar ait des liens avec le Hamas n'a rien d'�tonnant. Cela ne date pas d'aujourd'hui. Il faut savoir que lors de la premi�re guerre du Golfe, le parti de Khaled Mecha�l avait choisi de se ranger du c�t� des p�tromonarchies contre l'Irak de Saddam, alors que feu Yasser Arafat �tait du c�t� irakien. A cette �poque, le fondateur du Hamas, Cheikh Yassine, opportun�ment lib�r� par Isra�l, avait effectu� une tourn�e dans les pays du Golfe lui ayant permis d'amasser plusieurs centaines de millions de dollars pour son mouvement. En revanche, ces m�mes pays, le Kowe�t en t�te, avaient suspendu leur aide financi�re � l'OLP d'Arafat et expuls� massivement des milliers de travailleurs palestiniens coupables d'�tre rest�s fid�les au d�funt leader palestinien. Finalement, cette rencontre de Doha, boycott� par l'Arabie saoudite, l'Egypte et l'Autorit� palestinienne, mais aussi par le Maroc et d'autres Etats de la r�gion, s'est born�e � l'adoption d'un document appelant au gel de l'initiative arabe de paix. Adopt�e en 2002 � Beyrouth, en pleine Intifadha, et relanc�e en 2007 � Riyad, cette �initiative arabe� proposait la normalisation avec Isra�l en �change du retrait isra�lien de tous les territoires occup�s depuis 1967 et la cr�ation d'un Etat palestinien avec Jerusalem- Est pour capitale. Initiative qu'Isra�l n'a d'ailleurs ni accept�e ni rejet�e. Le 19 janvier, en revanche, � Koweit-City, tous les chefs d'Etat arabes �taient pr�sents. Consacr� initialement � la crise financi�re � les riches pays arabes ont perdu des centaines de milliards de dollars sur les places boursi�res � ce sommet, qui s'est pench� sur Ghaza, a �t� une nouvelle illustration des divergences arabes. L'appel de Mahmoud Abbas au Hamas pour former un gouvernement d'entente nationale n'a pas fait l�unanimit�: il est sorti plus fragilis� que jamais de ce sommet. L'appel � l'unit� arabe par l'Arabie saoudite, qui, dans cette crise, a montr� qu'elle restait l'alli�e loyale des Etats-Unis, n'a pas non plus fait bouger les lignes d'un iota. Sans attendre la fin du sommet, Hosni Moubarak est reparti au Caire. C'est dire ! L'Egypte, � l'origine du plan de cessez- le-feu � Ghaza avec le soutien de l'Arabie saoudite, de Washington et de l'Union europ�enne (UE), veut avoir les mains libres: �Oum dounia � tient � garder la main sur la gestion du dossier palestinien. Pour leur part, les adversaires de l'Egypte, toujours plus palestiniens que les Palestiniens, caressant le Hamas dans le sens du poil, escomptant ainsi s'attirer la sympathie de leurs peuples qui les ont conspu�s dans la rue pour leur inaction, n'ont � aucun moment �lev� la moindre critique contre le soutien unilat�ral de Washington � Isra�l. Pourtant, chacun sait qu'il suffit que les Etats-Unis, qui tiennent les cordons de la bourse � pr�s de 20 milliards de dollars d'aide par an � Isra�l � frappent du poing sur la table pour que Tel-Aviv s'ex�cute. N'ont-ils pas contraint Isra�l en 1990 � n�gocier avec l'OLP !