C�est quoi ce mal qui vous ronge en silence � partir de votre orteil ? Quand vous �tre diab�tiques, avez-vous souvent le r�flexe d�aller consulter votre sp�cialiste, notamment quand votre pied est atteint d�une l�g�re l�sion ? En fait peut-on mourir de son pied ? La r�ponse est malheureusement positive. Rosa Mansouri - Alger (Le Soir)- R�unis jeudi dernier � l�h�tel Mouflon d�or, des diab�tologues, des chirurgiens vasculaires, m�decins g�n�ralistes et internistes ont d�battu, � l�initiative du laboratoire pharmaceutique Lad Pharma et du laboratoire cubain Heber Biotic, la probl�matique de la prise en charge du pied diab�tique. Dans le monde, une amputation du pied est r�alis�e toutes les 30 secondes, � cause du diab�te. Aussi, le nombre de personnes atteintes du diab�te est en nette progression. Il est de 150 millions actuellement et les pr�visions sont de 300 millions de diab�tiques d�ici 2020. Concernant l�Alg�rie, le nombre de personnes atteintes de cette maladie d�passe deux millions, dont 70,% d�pendent de l�insuline et 7% sont amput�es du pied � cause de la maladie. C�est la premi�re fois que les sp�cialistes alg�riens jugent important de mener une r�flexion pluridisciplinaire pour la mise en place d�un programme national de pr�vention et de prise en charge de l�ulc�re du pied diab�tique, car le constat est grave et les amputations causent des ravages chez la population diab�tique. ` Selon les sp�cialistes, les atteintes du pied constituent entre 10 et 20% des motifs d�hospitalisation dans les services de diab�tologie, 15% des cas pr�sentant un ulc�re du pied. Par ailleurs, 50% des personnes amput�es du pied subissent une seconde amputation au bout de cinq ann�es et d�c�dent dans les trois ann�es qui suivent. La cause de cette maladie est profonde et sa n�gligence constituerait donc un crime envers le malade. La pr�vention est de mise. Les intervenants lors de cette journ�e de sensibilisation sont unanimes pour dire que la concertation entre les diff�rents acteurs de la sant� est primordiale pour la pr�vention du risque d�amputation. Le Pr Bouayed, chef de service chirurgie vasculaire du CHU d�Oran, a pr�sent� les r�sultats d�une enqu�te r�alis�e sur un �chantillon de 302 malades, hospitalis�s dans son service. Il ressort de celle-ci que 176 cas d'infection provenaient d�un ou deux orteils. Ce qui repr�sente 57% des malades hospitalis�s. 82 cas souffraient d�une infection g�n�ralis�e de plusieurs orteils, voire toute la partie de l�avant-pied. Le professeur a d�nonc�, en cette occasion, le recours de beaucoup de chirurgiens � l�amputation sans consultation d�un chirurgien vasculaire. Selon lui, il s�agit d�une erreur � �viter � l�avenir. Il a mis l�accent sur la n�cessit� d�instituer des commissions multidisciplinaires pour le suivi des malades pr�sentant des risques d�ulc�re du pied diab�tique. Car, pr�cisa-t-il, les complications sont souvent le r�sultat d�un diagnostic tardif et d�une prise en charge inad�quate. Evoquant, par ailleurs, le volet pr�vention, le Pr Fouzia Sekkal, chef de service de diab�tologie au CHU de Bab-El-Oued, a appuy� les propos du Pr Bouayed, en insistant sur le manque de structures d�accueil des malades diab�tiques et l�absence d�une prise en charge efficace. �Dans la majorit� des cas, a-t-elle poursuivi, le malade amput� n'accepte pas sa situation et n�glige son traitement. Or, ce dernier, insista-telle, n�cessite des examens approfondis, notamment des reins et du c�ur et un examen neurologique, vasculaire et orthop�dique. � Il convient de signaler que l�ulc�re du pied diab�tique �volue par plusieurs degr�s. Il peut se pr�senter sous forme d�une simple l�sion ouverte (grade 0), � un ulc�re (grade 2), puis � une gangr�ne (grades 3 et 4).