Frustr�s et en col�re. Les pr�sidents d�associations des sinistr�s de la wilaya de Boumerd�s qui ont frapp� � la porte de notre bureau le sont. Cela se d�c�le � leurs propos. Et pour cause, ils ont vainement demand�, pas moins de 5 fois, audience au wali de Boumerd�s �pour lui expliquer et lever des malentendus sur nos dol�ances�. Ils ont remis � un membre de l�APW un dossier expliquant leur probl�me �vite jet� aux oubliettes�, s�insurgent-ils. Ils ont �t� longtemps ballott�s par un d�put� du FLN qui, disent-ils, leur a promis de trouver la solution �par la suite ce repr�sentant a pris un air m�prisant et nous a envoy� balader�, dira l�un de nos visiteurs. Bien pire, ils nous ont relat� les p�rip�ties qui ont conduit 6 d�entre eux, menott�s, dans des cachots de la police �comme des malfrats�. Ils ont simplement essay� de voir le wali. Fort heureusement, par deux fois, le juge les a innocent�s. M�me la lettre envoy�e au pr�sident de la R�publique est rest�e lettre morte. Ce sont des sinistr�s victimes du tremblement de terre de 2003. Ils ont �t� attributaires de logements sociaux locatifs (LSL). Selon les responsables de ces associations, dans la seule wilaya de Boumerd�s, plus de 8 000 familles sont concern�es par cette prise en charge. Nos visiteurs ne nient pas que l�Etat les a aid�s. Mais il y a comme une injustice dans cette formule. Anciens propri�taires ayant perdu leurs habitations lors de la catastrophe de 2003, ils sont d�sormais somm�s de payer le loyer pour les logements attribu�s. A leur grand �tonnement, ces loyers sont plus chers que ceux des logements sociaux. Ils refusent donc de les payer et ce, depuis 2006. Effectivement, pour un F4 ou un F3 attribu� dans le cadre du programme pour les sinistr�s de la commune de Boumerd�s, par exemple, le prix du loyer est respectivement de 3 500 et 2900 DA (3100 et 2700 dans la commune de Boudouaou). Dans la m�me agglom�ration (Boumerd�s) et � quelques centaines de m�tres de la cit� r�serv�e aux sinistr�s, les b�n�ficiaires des logements sociaux versent 2700 DA pour un F4 et 2100 DA pour un F3 pour des logements affect�es en 2003. La diff�rence est de taille. Ces pr�sidents d�asso-ciation revendiquent une solution qui leur ouvre droit � la propri�t�. En clair, ils veulent que les pouvoirs publics leur d�falquent un million de dinars sur le co�t de leur logement. Ensuite, ils sont dispos�s � payer la diff�rence pour en devenir les propri�taires. Cette sollicitation �mane du fait que l�Etat a aid� les sinistr�s, qui en ont fait la demande de 1 million de dinars pour l�achat d�un logement ou de la construction. Les relog�s se sentent quelque peu l�s�s par rapport � cette derni�re cat�gorie. Pour rappel, sollicit�s, le chef du gouvernement et le minist�re de l�Habitat ont renvoy� ces sinistr�s aux d�cisions des autorit�s locales. Celles-ci peuvent donc prendre une d�cision qui touchera des milliers de familles. Comment ? L�APW de Boumerd�s a la latitude de d�lib�rer, dans un cadre exceptionnel et sp�cifique, pour la cession de ces logements. Comme elle l�a d�j� fait pour l�affectation des parcelles de terrain aux indus occupants des domaines autog�r�s de la wilaya de Boumerd�s. Cette action visait �, � l��poque, � �liminer l�habitat pr�caire. Pour s�curiser la formule contre des vell�it�s de trafic et autres abus, l�APW pourra joindre, � la d�lib�ration, la liste des familles qui ont r�ellement perdu en 2003 leurs logements, en possession de la fameuse fiche rouge d�livr�e par le CTC. Cette liste existe au niveau de la cellule de la wilaya, de la Dlep, de l�OPGI et de l�ADL. En second lieu, l�APW pourra d�lib�rer �galement sur le d�gr�vement de 1 million de dinars du co�t des logements en question. Ce serait une d�cision qui honorera davantage l�Etat alg�rien pour sa prise en charge compl�te de tous les sinistr�s et ce, de mani�re �galitaire.