Inquiétudes n Beaucoup d'opérateurs économiques et d'entreprises nationales ont exprimé leur appréhension, voire leur préoccupation, quant à l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange. Pour le ministre du Commerce, il n'y a pas de consultation à faire pour un acte d'adhésion. «Il n'y a pas de négociations pour l'adhésion à la Zone arabe de libre-échange. On y rentre ou on n'y rentre pas. La date d'entrée de l'Algérie à la Zale a été décidée par le chef de l'Etat», a-t-il affirmé, poursuivant qu'en vue de débattre d'une façon «responsable et objective» de la question de l'adhésion de l'Algérie à la grande Zone arabe de libre-échange, une rencontre est prévue jeudi prochain entre le ministère du Commerce et l'ensemble des organisations patronales ainsi que les Chambres de commerce. «Notre objectif n'est pas de pousser l'entreprise algérienne à la fermeture, cela ne nous intéresse pas du tout. Mais tout simplement, d'œuvrer intelligemment de manière à faire gagner l'Etat algérien», a fait savoir M. Djaâboub qui a tenu à rappeler que ses services ont «beaucoup de problèmes» dans leurs concertations avec le patronat. «J'ai le regret de dire qu'au niveau des Chambres de commerce réunies (il y en avait 38 que nous avons élargies à quarante-huit), nous n'avons que 2% des opérateurs qui en sont membres. J'aurais préféré avoir une Chambre de commerce représentative avec l'ensemble des opérateurs.» M. Djaâboub, qui intervenait jeudi après-midi sur les ondes de la Chaîne 3, reconnaît que quand bien même les craintes émises par les producteurs, étaient censées, les importateurs ne sont pas pour autant concernés par l'accord. «Il ne faut pas dire qu'un monsieur X qui importe le produit Y de l'Union européenne va émettre des réserves parce qu'il tient une concurrence de produits similaires importés du monde arabe» a rappelé le ministre, faisant observer que parmi les techniques de mise en œuvre de cette zone de libre-échange, il y a l'article 15 qui prévoit la possibilité à tout pays membre de demander une liste négative des produits à ne pas importer, pendant une période déterminée et avec une quantité fixée. Toutefois, cet article 15 ne peut être exploité avant l'adhésion. Ce qui, par ricochet, veut dire qu'il faut être membre, commencer à faire du commerce intra-arabe, et une fois sur le terrain, et après avoir étudié la réaction du marché, formuler des demandes justifiées et fondées pour dire que telle ou telle filière est menacée par l'importation de tel ou tel produit, avec des études approfondies, a indiqué M. Djaâboub qui précise que son ministère compte contacter les opérateurs (la Caci, les associations patronales) et le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements (Mipi) pour essayer de dresser une liste de produits à ne pas importer et qu'il se chargera lui-même de transmettre et ensuite défendre, au Caire, devant ses pairs au niveau du Conseil économique et social de la Ligue arabe.