Baisser de rideau aujourd�hui sur une campagne �lectorale o�, de bout en bout, le vaudeville a ravi la palme � l�exercice politique v�ritable. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Trois semaines durant, six candidats, dont le chef de l�Etat sortant qui brigue un troisi�me mandat cons�cutif, ont soumis � l��preuve leurs cordes vocales. Chacun y est all� de son discours, de sa promesse. Distinctement, sauf lorsqu�ils ont eu � ferrailler contre leur adversaire commun : l�abstention. L�, ils se sont rejoints pour appeler les �lecteurs � voter massivement. Mais, par ailleurs, point d�entrechoquement des programmes. Ce qui a fait que leur campagnes �lectorales ont loup� d��tre enthousiastes. Un jeu de r�les ? Les p�r�grinations des candidats aux quatre coins du pays n�ont pas drain� les foules, tant il �tait entendu, y compris chez l��lecteur lambda, que les d�s �taient pip�s. Mohamed Sa�d, un des cinq li�vres dans cette course dont Bouteflika a programm� qu�il sortirait vainqueur, a avou� m�me qu�il ne s�attendait pas � �tre �lu pr�sident mais qu�il a la satisfaction d�avoir pu propager ses id�es. Electoralement incorrect, l�aveu de Mohamed Sa�d reste n�anmoins sens�. Bouteflika s�est donn� les moyens de sa reconduction : l�implication ouverte de l�administration et des institutions dans sa campagne. Moussa Touati, le pr�sident du FNA, a eu l�audace d�en commettre une d�nonciation. �Bouteflika est le candidat du pouvoir et de l�argent�, avait-il d�nonc� lors de l�un de ses meetings �lectoraux. Louisa Hanoune, la secr�taire g�n�rale du PT, n�a pas am�lior� sa prestation discursive. En terme de contenu surtout. Elle est rest�e sur ses dogmes de toujours : l�unit� nationale, la souverainet� nationale et la r�partition �quitable des richesses. Elle n�a pas eu la promesse farfelue. Fawzi Reba�ne, pr�sident de Ahd 54, n�a pas fait myst�re de sa crainte de voir la fraude entacher une nouvelle fois l��lection du 9 avril. Djahid Younsi, le secr�taire g�n�ral d�El Islah, a �t� tout juste moyen dans son r�le de figurant islamiste dans cette campagne, en l�absence de Djaballah. Il a surf� sur deux th�mes : la r�conciliation nationale et la jeunesse. Pas de quoi g�ner Bouteflika, en somme. Bien au contraire. �a devait bien le r�jouir de voir les cinq autres candidats pagayer dans une m�me direction politique que lui. La r�conciliation nationale, c�est sa propre entreprise. Une entreprise qu�il a entendu parachever par une amn�sie g�n�rale pour peu que les terroristes d�posent les armes. Pour le reste, pas vraiment de quoi habiller la chronique. Hormis que les populations �coutent plus le borborygme de leur estomac vide que les s�r�nades �lectorales. La pomme de terre a co�t� 80 dinars le kilo aux derniers jours des joutes.