Des roses, des parfums et quelques autres g�teries seront offertes aux femmes aujourd�hui, � l�occasion de la c�l�bration de la Journ�e mondiale qui leur est d�di�e. Les plus chanceuses d�entre celles qui occupent un emploi auront m�me droit � une demi-journ�e de repos. C�est tout ce que l�homme et la soci�t� leur conc�dent pour le moment. Sofiane A�t-Iflis - Alger Le Soir) - L��mancipation v�ritable de la femme poursuit, elle, d�inspirer le discours politique. Uniquement. La probl�matique de la femme en Alg�rie, de son statut et de sa place dans la soci�t� reste enti�re, quand bien m�me aient �t� formul�es quelques promesses engageantes. D�entre ces promesses, l�on peut citer le paragraphe en pr�ambule de la Constitution r�vis�e en novembre 2008 qui statue sur la promotion politique de la femme. Deux ann�es apr�s la promulgation du nouveau texte constitutionnel, force est de constater que rien de substantiel n�est venu donner un brin de concret � la promesse. Le pr�sident de la R�publique, l�artisan du remodelage constitutionnel qui, lui, a permis de se maintenir ind�finiment � la t�te de l�Etat, avait pourtant plus d�une opportunit� de traduire le pan de pr�ambule de la loi fondamentale consacr� � la femme en actes concrets. Le renouvellement partiel, en d�cembre 2009, de la Chambre haute du Parlement, le S�nat, en fut la derni�re en date. En nommant � la fonction s�natoriale, dans le cadre du tiers pr�sidentiel, le pr�sident Bouteflika a, pour le moins que l�on puisse dire, manqu� � l�engagement constitutionnel qu�il a lui-m�me �dict�. Les femmes n�ont pas �t� nombreuses, en effet, � �tre promues s�natrices. C�est � croire que cette �fleur� faite aux femmes � un moment crucial de la vie politique nationale proc�dait plus de la ruse �lectorale que de la conviction. Il semble, en effet, que le pr�sident Bouteflika, int�ress� � l��poque par rallier le maximum � sa cause, en l�occurrence briguer un troisi�me mandat cons�cutif, a us� de cette op�ration de charme � l�endroit de la femme comme d�un app�t �lectoral. Parvenu � son but, il a agi comme s�il n��tait redevable d�aucun engagement. Mais tout n�est pas perdu pour la femme alg�rienne. Aujourd�hui 8 mars, elles ont droit au folklore d�un c�r�monial haut en couleurs. Le pr�sident Bouteflika y sera, annonce-t-on. Finis ces instants de convivialit�, les femmes, celles qui auront eu le privil�ge de figurer parmi les invit�es du pr�sident, retourneront � leur statut de mineures. Un statut dans lequel les maintient le code de la famille superficiellement amend�. A partir de mardi, elles couleront des jours ordinaires de citoyennes rel�gu�es au second plan. Car ce n�est , certainement pas, l�am�nagement pour elles d�une tribune sp�cifique � l�occasion d�un match de l��quipe nationale de football qui changera leur statut. Les �pisodiques chouchouteries auxquelles elles ont droit n�am�liorent pas leur position sociale. Et la politique reste, pour elles, une voie pas suffisamment explor�e. Les partis, � l�exception des formations d�mocratiques, philosophent sans discontinuer sur la place de la femme dans la vie sociale, �conomique et politique. Sans plus. Lorsqu�il �tait question de savoir de quelle mani�re l�engagement constitutionnel allait �tre traduit concr�tement dans le v�cu politique, beaucoup de partis se sont montr�s piteusement timor�s quant � structurer une r�solution allant dans le sens de l��panouissement de la femme. Certains, du bout des l�vres, ont �voqu� le principe de la parit� dans les listes �lectorales. Vite, ils se sont vu contredire par d�autres qui estiment que la question des quotas pour les femmes dans les listes �lectorales portera un coup fatal au sacro-saint principe du m�rite et de la comp�tence. Voil� o� en est le d�bat autour de la femme. Et si seulement la femme jouissait de son statut de citoyen ? L� est tout le d�bat.