La s�r�nit�, la magnanimit� et l�humour �l�gant de Sir Alex Ferguson s��vaporent � mesure que son �quipe de Manchester United, qui re�oit Porto ce soir en quarts de finale aller de la Ligue des champions, perd sa ma�trise. Quand Rafael Benitez l�attaquait bille en t�te d�but janvier et que son �quipe �tait �tincelante, Ferguson, 67 ans, avait beau jeu de �refuser la pol�mique� et de demander � son homologue �perturb� de Liverpool de reprendre ses esprits. Aujourd�hui, c�est � l�Espagnol de se montrer suave, relevant la �pression� qui p�serait sur les champions d�Angleterre et d�Europe. Apr�s leur victoire renversante sur Aston Villa dimanche (3-2), les Red Devils restent leaders du championnat d�Angleterre et comptent parmi les favoris en Ligue des Champions. Mais leur aura d�invincibilit� s�est �croul�e, leur d�fense est d�sormais perm�able avec des Nemanja Vidic, Edwin Van der Sar et autres Patrice Evra en perte de vitesse. Ses joueurs, les m�dias, le calendrier : plus grand-chose ne trouve gr�ce aux yeux de Sir Alex, monument du football mondial, en poste � Manchester depuis 1986. La d�faite sans gloire � Fulham 2-0), une semaine apr�s la correction administr�e � domicile par Liverpool (1-4), a �t� la goutte de trop. Ce revers �nous d�barrasse de toutes ces sornettes dans la presse, sur le fait que nous sommes imbattables, intouchables�, fulmine Ferguson qui a bien �essay� de minimiser� tout cela dans l�esprit de ses joueurs. Mais �chacun aime lire des articles positifs sur son compte..� �On va pouvoir se concentrer sur le football et arr�ter de lire les journaux�, grince l�Ecossais qui somme ses troupes de �se sortir les doigts�. L��l�gance syntaxique n�est plus de mise. Sir Alex a pris l�initiative de �quelques discussions� avec son �quipe. Ce qui en langage commun des connaisseurs de la psychologie �fergusonienne� se traduit par �grosse soufflante �. Gare aux journalistes qui s�aviseraient toutefois d��voquer un diff�rend avec l�attaquant Wayne Rooney, que celui-ci a reconnu en le minimisant. Ce n�est que �nonsens �, dit l�Ecossais. Ceux qui affirment le contraire �sont pr�occup�s par leur propre promotion�. Il est temps de passer � un bouc �missaire traditionnel, la Premier League anglaise, accus�e d�avoir �tabli un calendrier �fou, compl�tement fou�, en pr�voyant le match contre Aston Villa deux jours avant la r�ception de Porto. Peu importe si l�Ecossais a rejet� une proposition de jouer samedi midi... Quant aux Portugais, ils sont pr�venus: Ferguson n�a pas appr�ci� qu�ils �volent� Manchester en venant se qualifier en 2004 � Old Trafford. Depuis un an, l�inimitable atrabilaire s�emploie � se b�tir une image de vieux sage, faisant m�me la paix avec son vieil ennemi d�Arsenal Ars�ne Wenger.Tout cela vole en �clats et m�me une qualification pour les demi-finales n�emp�chera pas �Fergie� d�aller contre son naturel. Il suffira de l�interroger en conf�rence de presse sur les rumeurs persistantes de d�part de Cristiano Ronaldo au Real Madrid, cette �mafia� � qui Ferguson ne vendrait �m�me pas un virus�.