Abdelaziz Bouteflika a eu ce qu�il voulait depuis 2004 : se maintenir � la t�te du pays, sans doute jusqu�� la fin de ses jours. L�homme qui, en 1999, disait ne pas �tre �un trois quarts de pr�sident�, s�offre un troisi�me mandat qui l�installe d�finitivement � la t�te d�un pouvoir sans partage, unifi� et ne devant plus rien � personne. Kamel Amarni - Alger (Le Soir)- Entam� le 12 novembre 2008 , le processus de la p�rennisation de Bouteflika � la t�te de l�Etat s�est donc achev� jeudi 9 avril avec ce score assommant de 90,24% dans une �lection � sens unique engag�e sans concurrents, men�e et achev�e exactement comme le voulait �le candidat�. Bouteflika �esp�rait� une participation massive? Zerhouni annonce 74,11%. Il �exigeait� une majorit� �crasante ? Son inamovible ministre de l�Int�rieur ne le d�cevra pas ! L��lection pr�sidentielle de 2009 exprime en fait, mieux que tout autre indice, la coh�sion et l�alliance retrouv�es des clans au pouvoir. C�est simple : la campagne �lectorale de Bouteflika, conjointement pilot�e par le fr�re conseiller du pr�sident, Sa�d Bouteflika, et le plus proche collaborateur du Premier ministre, Abdesselam Bouchouareb, �tait celle de l�Etat alg�rien ! Alignant un v�ritable rouleau compresseur sur la ligne de d�part, comprenant rien moins que le FLN, le RND, le MSP, l�UGTA, l�ONM, l�UNPA, l�UNFA, l�UNJA, l�ONEC, la CNEC, les Scouts, et tant d�autres organisations nationales, le gouvernement, le Parlement, l�administration, des organisations patronales, �des puissances financi�res�, la candidature de Bouteflika, qui �quivalait d�j� r��lection, n�aura �t� que la r�sultante du pacte pass� entre les deux grands p�les du pouvoir en Alg�rie. Un pacte tellement solide que Bouteflika, qui a d� batailler dur en 1999 et surtout en 2004, s�est permis cette fois une campagne des plus paisibles. Ses sorties dans les wilayas durant la campagne �lectorale, l�homme les menait comme il le voulait, parlant seulement l� o� il le souhaitait, se contentant de simples bains de foule quand il le voulait et, premi�re dans l�histoire des campagnes �lectorales dans le monde, se permettant m�me un jour de repos � la veille de la cl�ture de cette m�me campagne ! Tellement confiant du r�sultat final, Bouteflika a, par ailleurs, repris avec ses discours �agressifs� � l��gard du peuple avec lesquels il avait surpris les Alg�riens en 1999 ! Retour aux r�flexes d�antan chez le citoyen ! Cet �tat de fait s�est traduit par le retour aux r�flexes d�antan chez les citoyens : � quoi bon voter puisque, de toutes les mani�res, le r�sultat est connu d�avance ! C��tait en tout cas l�ambiance g�n�rale constat�e jeudi dans les centres et bureaux de vote � Alger. D�El-Biar � Bab-el-Oued, en passant par les Tagarins, le topo est identique : en milieu d�apr�s-midi, l� o� nous sommes pass�, seuls les agents pr�pos�s � l�organisation du scrutin occupaient les lieux ! Peu ou prou d��lecteurs dans tous ces centres, il �tait en plus vraiment rarissime de rencontrer sur ces m�mes lieux les repr�sentants des candidats, � l�exception de ceux de Bouteflika. �Mais pourquoi voulez-vous que je vote !� nous r�pondra tout simplement l�un d�entre eux. �Si je suis l�, c�est uniquement pour avoir �a !� explique-t-il en brandissant un billet de 1000 DA !