Merad rencontre le Secrétaire d'Etat à la politique territoriale du Royaume d'Espagne    L'Algérie plaide à Genève pour l'application de l'accord de cessez-le-feu à Ghaza et pour le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination    Algérie-Niger : des perspectives prometteuses pour l'avenir de la coopération bilatérale    Zaalani: la lutte de l'Algérie pour la défense des peuples colonisés découle de la Déclaration du 1e Novembre    Ramadhan: vif engouement pour les marchés de proximité dans les wilayas du Sud    HCI: Colloque sur la Finance islamique    Batna: mise en exergue des contributions du feu moudjahid Hadj Lakhdar durant la Révolution    L'Algérie compte moderniser sa stratégie nationale de développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique    Le président de la FIFA félicite Walid Sadi pour sa réélection à la tête de la FAF    Accidents de la circulation: 34 morts et 1641 blessés en une semaine    Bouira : une caravane médico-sociale dans les zones rurales en prévision du mois de Ramadhan    Le Parlement panafricain condamne tout plan de déplacement forcé des Palestiniens de leur terre    Le président de la République reçoit le ministre des Affaires étrangères de la République du Niger    CAN-2026 féminine/Algérie-Soudan du Sud: la sélection nationale boucle sa préparation    Le Conseil de sécurité tient mardi une réunion sur la situation en Palestine    L'Algérie attire l'intérêt de 37 entreprises pour investir dans les hydrocarbures    «La décision reflète la fidélité au message de Novembre et aux martyrs pieux»    Celui que l'on surnomma «le Kenyan Blanc»    Ligue 1 Mobilis : Le MCA s'impose face au PAC et conforte sa place de leader    Nouveau record d'Algérie pour Souad Azzi    Rencontre entre le nouveau wali et la société́ civile    Candidat des néonazis à la présidence en Ukraine    L'auteur du vol des portables dans les mailles de la police    Deux dealers en possession de 377 capsules de psychotropes arrêtés    Une route impraticable    Merad visite le siège de la Direction générale du trafic du Ministère espagnol de l'Intérieure    Zelensky se dit prêt à démissionner s'il le faut pour la paix ou pour l'adhésion à l'Otan    Le bloc conservateur CDU/CSU remporte les élections anticipées au Bundestag    « La consécration constitutionnelle de tamazight a porté ses fruits sur le terrain »    Mas Puro Verso à Montevideo, le paradis des lecteurs    Ballalou réaffirme l'intérêt de l'Etat pour La Casbah d'Alger    APN : le ministre de la Culture présente l'état et les perspectives du secteur devant la Commission de la culture, de la communication et du tourisme    Le ministre des Sports appelle la presse nationale à faire front face aux attaques extérieures    Chanegriha salue la dynamique diplomatie    Le ministre de l'Intérieur installe Kamel Berkane en tant que nouveau wali    Un Bastion de l'Élite        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



LETTRE DE PROVINCE
La presse et l��loge du prince Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 05 - 2009

Sommes-nous s�rs de la bonne interpr�tation que nous faisons des propos du pr�sident de la R�publique ? Lorsqu�il �voque �son� projet d�mocratique et qu�il fait la part belle � la libert� de la presse doit-on � notre tour nous satisfaire d�une rh�torique de circonstance - (un discours d�investiture en l�occurrence) -, pour nous croire �pargn�s, dor�navant, du harc�lement ? Bien �videmment que non.
Et, pire encore, l�allusion porte en elle tous les signes de l�inqui�tude l� o� l�on croit d�celer une volont� de d�tente. Car, enfin, comment un pouvoir peut-il aborder la question des libert�s publiques et ignorer superbement dans son discours le r�le central des partis politiques ? Une presse libre et respect�e ne peut exister que dans l�humus d�un multipartisme r�el et immunis� gr�ce � la loi. Que le journalisme se d�cline sous la forme informative ou qu�il se veuille le relais de certaines opinions, dans tous les cas de figure, il ne peut sainement s�exercer que si les courants de pens�e, autres qu�officiels, occupent l�espace public et �noncent sans entrave leurs d�saccords. Le bin�me presse-partis est indissociable dans un v�ritable �projet d�mocratique � que n�importe quel pouvoir pr�tend promouvoir. Cela signifie que l�une sans les autres n�est qu�un proc�d� oblique tendant � r�duire ces fameuses libert�s dont on se gargarise. Sans un solide viatique pour les partis d�exister, il n�y a pas de journalisme ind�pendant dans ses �crits. En l�absence de d�bat contradictoire, celui-ci n�est-il pas r�duit � se nourrir des seules r�f�rences officielles pour �clairer l�opinion ? C�est par cons�quent de ce subtil distinguo discursif qu�il faut se m�fier. A moins de croire que la parole univoque du pouvoir est la seule � m�riter nos commentaires. La presse est justement seule � s�inqui�ter de la lente d�rive qui tend � segmenter le champ des libert�s afin de contr�ler s�par�ment les vecteurs qui le constituent. Aujourd�hui, le journalisme ind�pendant est dans une tragique solitude qui, � terme, le fragilise jusqu'� le pousser � renoncer � ce �pour quoi� il a exist� � partir d�octobre 1990. Sans soutien efficace de la part des relais politiques, il en est r�duit � la question existentielle se demandant comment il peut riposter � la sc�l�ratesse des lois qui encadrent son fonctionnement et � quels saints politiques qui plaideraient sa juste cause il doit se tourner. En somme, il s�interroge sur la mani�re d��viter les mesures p�nales sans pour autant perdre son �me. Une r�sistance qui lui devient trop lourde � assumer seul au fur et � mesure que le multipartisme perd de son agressivit�. Une mission bien au-dessus des capacit�s des seuls journaux qui, pourtant, continuent � ferrailler pour la d�fense de la libert� d�expression. Digue fragile pour contrer par ses propres moyens le totalitarisme rampant d�un r�gime qui travaille � soudoyer l�opinion gr�ce � ses m�dias officiels. D�sormais dans l�impasse, la presse ind�pendante en est tent�e � solliciter les relais de la soci�t� pour lui pr�ter main-forte. C�est-�-dire lui demander de mettre la pression sur le pouvoir afin de l�obliger � d�p�naliser le d�lit de presse. Un appel qu�elle sait, par avance, qu�il ne sera pas entendu tant les institutions en furent r�duites � des appendices du pouvoir. En v�rit�, la question ne r�side m�me plus dans la possibilit� de convaincre le r�gime pour qu�il abroge une insoutenable loi mais simplement de parvenir � briser ce t�te-�-t�te �presse-pouvoir� en permanence ponctu� par des proc�s. Mais comment s�y prendra-t-on si ce n�est qu�en impliquant dans une large mesure les acteurs de la vie sociale et politique et leur faire prendre conscience que cette cause est aussi la leur et qu�elle conditionne leur propre existence. En d�autres termes, qu�il y va de leur ind�pendance ou de leur domestication. Car, par une sorte de narcissisme, entretenu � ses d�pens, la presse a longtemps accept� de tenir le r�le gratifiant de dernier sanctuaire des libert�s quand tous les autres espaces ont, lentement, �t� rogn�s. Une anesth�sie pratiqu�e par le pouvoir qu�a fini par corrompre tout ce qui pense diff�remment. Les partis politiques ne furent-ils pas les premi�res victimes, souvent consentantes, de ce travail d�agr�gation par le biais de la carotte de la repr�sentation institutionnelle et par la subvention ? A leur tour, les associations dites �civiles� se virent offrir des r�les surdimensionn�s par rapport � leur v�ritable vocation afin d�en faire une masse de man�uvre qu�il actionna souvent contre les �lots r�fractaires du champ politique. Enfin, il recourut � la distribution des honneurs � des personnalit�s pour rehausser son propre prestige et en m�me temps en faire des tristes hochets sur l��chiquier qu�il a model�. La patience avec laquelle il mit dix ann�es pour normaliser � son profit l�espace public a justement d�bouch� sur l�isolement des journaux qu�il priva de leurs relais naturels que sont, d�abord, les appareils politiques, ensuite le mouvement associatif. Cette mise en quarantaine explique pr�cis�ment le harc�lement subi par les journaux dans une tragique indiff�rence de l�opinion. Cet �tat de fait est d�autant plus v�rifiable que chaque fois que la presse tente de se justifier dans ses colonnes, il s�en est toujours trouv� des cercles pour d�livrer des r�quisitoires contre ses pseudo-exc�s. Qu�ils soient censeurs autoproclam�s ou aux ordres, ils oublient que les museli�res qu�ils brandissent finiront bien par leur �tre impos�es le jour o�, � leur tour, ils d�couvriront qu�ils se sont tromp�s d�adversaires. Aujourd�hui, plus que par le pass�, il faudra se m�fier des �loges et des promesses d�un pouvoir qui vient de prouver qu�il pr�f�re l�immobilisme au changement m�me pour d�signer ses propres intendants. En un mot comme en cent, il est fonci�rement inamendable.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.