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L�ire des hospitalo-universitaires, un cauchemar qui vire � l�enlisement
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 05 - 2009

�Comment diable un bougre d�illettr�, �lu � la suite d�un pl�biscite assez douteux, peut-il percevoir trente fois le SMIC alors qu�un professeur ayant consacr� toute sa vie � un dur labeur n�en a que pour des miettes !�
�Avec un air de m�lancolie, des pens�es glauques, je me r�veillai aux aurores, d�un sursaut dont l�imp�tuosit� fit m�me sombrer mon L�o � chat de goutti�re � dans une torpeur horrifiante�( j�avais m�me �valu� sa �troponine �� il avait bel et bien fait un IDM !), je le pris alors dans mes bras, l�installai dans mon giron� je crus d�abord, na�vement, qu�il allait se mettre � ronronner� il ne fit rien de tel puis un instant plus tard, il se mit sur ses pattes, se dressa fi�rement et prof�ra : �Fiston ! Qu�as-tu donc � me fixer ainsi ?! Aurais-tu perdu la raison ?� Je ne sus si je devais le sermonner ou crier ma joie en clamant son surnom ! Et comme si mon r�ve ne pouvait prendre fin de la sorte, mon f�lid� pr�f�r� se mit sur une chaise ; prit un verre d�eau plate ; ing�ra une g�lule dont je ne puis vous sp�cifier la nature puis me regarda et dit : �Allons mon enfant ! Conte-moi ce qui te turlupine ? Tu m�as l�air bien pr�occup� ces derniers mois� serait-ce donc une autre de tes idylles qui te taraude ?�. Je l�interrompis furieusement et ripostai : �O� diable es-tu parti puiser pareilles id�es ?! Si seulement tu savais dans quel tourment je me d�bats !� Il se courba sur ces entrefaites le dos puis, d�un ton c�r�monieux, comme s�il voulait m�exprimer sa compassion me dit : �Voyons mon brave ! J�ai gal�r� des lunes avec vous autres humains qui essayez incessamment de me mettre des coups de pied dans l�arri�re train ! J�en connais un peu de vos combines ! Explique-moi donc tes ennuis !� Je jetai un �il furtif autour de moi, voyant que personne ne me scrutait sombrer dans mes songes, mes d�rives� puis me mis � narrer : �Comment puis-je pr�luder � mon histoire sans risquer d�occasionner un IDM � mon humble compagnon, derechef� mon soliloque sera certainement long� extr�mement long car cela fait d�j� des lustres (deux mois) que je me complais dans la d�solation� �tant en proie � une indiff�rence absolue affich�e par mes gouvernants, serais-tu pr�t � m��couter p�rorer aussi longtemps� au risque de ne point faire de roupillon ?� Il me dit : �Sois donc sans crainte mon enfant ! Je saurai d�roger � la r�gle !� je ne m�assoupirai point ce soir ! Lance-toi ! Pronto !� Je baissai alors la t�te puis repris : �Mon pr�sident me nargue, ses subordonn�s me m�prisent, et l��tat de mon �cole (L�hosto) s�av�re �tre en pleine d�liquescence�. L�o, interloqu�, ricana : �Satyre ! Des soucis au travail ?!� Je grognai alors : �Des soucis de travail ?! Un avenir brumeux ! Des projets mis en p�ril ! �Une vision apocalyptique de la vie ! Voil� le tandem qui empoigne mon quotidien depuis pr�s de deux mois !� La ferveur et l�attention qui animaient L�o semblaient fl�chir de prime abord ; exasp�r�, il soupira : �La vie alg�rienne n�a rien d�un bol de lait vaillant ami ! C�est un pot pourri d�o� �mane une multitude de senteurs� tant�t agr�ables en percevant le bonheur de pouvoir r�vasser en fl�nant dans une petite ruelle provinciale (Ciel ! Ce que ma ville natale, Affreville, me manquera le jour o�, expatri�, je ne pourrai fouler le sol de ma patrie !), tant�t am�re en buvant le calice jusqu�� la lie� Une chose primordiale demeure � �tre prise en consid�ration� deux solutions s�offrent � toi ! L�une �tant � m�me de te d�livrer de cette situation inextricable semblable � une prison � ciel ouvert ; abandonner (Quoique perfidement) le pays et escompter des jours meilleurs chez des �trangers ; ou croupir ici, et te retrouver, quadrag�naire avec une minable r�mun�ration que des vieillards acrimonieux aux allures pourtant si joviales se feraient un plaisir de revoir en baisse (nos valeureux d�put�s). Tu as le choix ! Vivre heureux tout en ayant l�impression d�avoir n�glig� une chose, ou perdre la raison, tout comme le vieux chat que suis-je� en te rabattant sur un vin d�une qualit� ex�crable (l�eau plate qui n�en �tait pas vraiment une !) et un anxiolytique que tu aurais chapard� dans ta propre officine (la g�lule douteuse). � Je finis par mettre � la porte L�o, car imbu de mes convictions, je ne pus faire face � la salve de remontrances qu�il s��tait empress� de me lancer d�s lors que je lui fis part de mon choix. Douce m�re de la d�vastation ! Pourquoi ne nous gracierais-tu pas (?), nous autres �tudiants constituant ce qu�ils qualifient, eux (je me permets de reconduire les propos de ma camarade� l�externe de Tizi, qui avait soit dit en passant si �loquemment d�fendu cette cause � combien noble qui nous unit) d��lite� l��lite d�chue allais-je dire! Je ne rebattrai pas mes discours sentencieux comme � l�accoutum�e, je ne ferai que constater en votre compagnie l�ampleur des ignominies dont peuvent �tre � l�origine nos ministres. Il faut vraiment avoir du cran, une audace pouvant �tre assimil�e � une t�m�rit� accablante pour oser s�en prendre � d��minents professeurs� nos ma�tres ! Ceux-l� qui brav�rent nagu�re attentats et menaces pour rejoindre leurs amphith��tres (d�cade noire� reprenons nos bouquins d�histoire ! Oups ! Notre pr�sident veut que nous oubliions cette phase qui avait farouchement macul� notre identit� nationale� allant m�me jusqu�� nous contraindre � absoudre les pires infamies commises par ces f�l�s de barbus !)� ceux-l� m�mes qui, livr�s � eux-m�mes � au vingt et uni�me si�cle ! � font des mains et des pieds afin de tenter si adroitement de nous transmettre ne serait-ce qu�un brin de ce savoir � jadis mis sur un pi�destal par Galien et Hippocrate �� dans des enceintes v�tustes, datant apparemment de l�aire coloniale (choukrane Napol�on !) Je m�adresse � pr�sent au ministre moustachu qui ne manque aucunement d��taler sa grandiloquence en discourant devant l�assistance (et qui ne m�inspire point confiance� simple sp�cification) ; que voulez-vous morbleu ! Que nous nous agenouillions pour que vous approuviez nos dol�ances ? Que nous vous implorions pour que vous fassiez preuve d�un altruisme (une qualit� rev�tant une importance ind�niable chez les ministres du temps d�Omar B�n� El Khattab)� a priori inexistant ? J�avoue ne pas saisir votre raisonnement ! Faites preuve d�un peu de bon sens parbleu ! Comment diable un bougre d�illettr�, �lu � la suite d�un pl�biscite assez douteux, peut-il percevoir trente fois le SMIC alors qu�un professeur ayant consacr� toute sa vie � un dur labeur n�en a que pour des miettes. Je vais partager avec vous un petit amusement, fruit de mon imagination burlesque pour que vous puissiez, vous qui avez l�air si ing�nu sous votre pelage de moumoute (je m�exprime par antiphrase !) : quelle est, en terme de calories, l��nergie consomm�e par un d�put� mensuellement ! Si l�on compte les mouvements d�acquiescement et les flexionsextensions des muscles du bras ? Cent calories ? (approximativement). On pourrait ais�ment couvrir leurs besoins �nerg�tiques en leur payant tout bonnement deux paquets de gomme aux fruits, pourtant, on leur offre bien plus que �a : ils l�gif�rent, ils promulguent (qui dit nouvelle loi, dit pot-de-vin � CQFD !) et de surcro�t per�oivent des salaires pharamineux alors que mes ma�tres, et au terme de trente-deux ann�es de supplices, n�ont droit qu�� de maigres cro�tons ? Ah si notre �guide spirituel� �tait encore l� ! Win rak ya l�Houari ! Monsieur Bouteflika ! Il est temps que vous fassiez suite � nos requ�tes (aussi innombrables fussent-elles), cessez donc de vous confiner dans vos forteresses et descendez ! Venez donc vous m�ler � nous (je r�primerai mon envie de citer une c�l�bre expression � au risque de m�nager mon euph�misme � �ruct�e par� Coluche !)� Vous comprendrez, Monsieur, vous qui affirmiez il n�y a pas si longtemps que �a, que vous alliez vous �vertuer durant ces cinq ann�es � restaurer ce qui �tait demeur� aberrant durant votre d�cade de r�gne (oh, au fait ! Je n�avais pas vot� car faute d�espoir, je ne croyais plus en ce syst�me�) Ayez donc l�amabilit� de nous r�pondre ! Si vous ne le faites pas pour nos ma�tres� nos mentors que nous SOUTENONS de mani�re INCONDITIONNELLE, faites-le pour nous qui r�vons de singer leur parcours. Montrezvous comme vous savez si bien le faire � la t�l� ! Calquez le mod�le de l�Elys�e en organisant une allocution au journal de vingt heures et rassurez-nous en assurant : �Je vous ai compris !� (je paraphrase un bonhomme dont le charisme m��c�urait� n�cessit� oblige !) Vous aviez promis aux jeunes de les soutenir, Monsieur le Pr�sident, ne vous parjurez pas, honorez plut�t votre parole car la plausibilit� de votre programme ne cesse de se ternir et il est temps de lui donner un petit lifting !
Joey Tribbiani,
interne en Pharmacie� un h�pital miteux (Mustapha-Pacha)


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