Le Mois du patrimoine tire � sa fin. L'�v�nement est pass� presque inaper�u. L'approche des examens y est pour quelque chose mais le manque d'information et d'affichage a beaucoup contribu� � cette d�saffection du public. Nous avons stationn� devant le petit mus�e, situ� au centre-ville, coinc� entre l'APC et la fac de droit, mais nous n'avons pu voir personne y p�n�trer. Dans cette ambiance d'indiff�rence, l'association Castellum Teingitanum a organis� une exposition et une conf�rence au niveau de la biblioth�que de wilaya. Dans le hall, des panneaux renseignent sur la nature des diff�rents sites d�couverts. M. Ch�rifi, pr�sident de cette association, nous explique que son travail de journaliste lui a permis de constater toute l'ampleur des d�g�ts caus�s � notre tr�s riche patrimoine, par ignorance. M�me constat pour des monuments class�s comme les mosa�ques de l'�glise Saint-Reparatus qui perdent leurs tesselles car expos�es aux quatre vents. Rappelons que cette �glise a �t� �difi�e au IVe si�cle Av.J-C par les Romains. C'est ainsi que des �tudiants et des professeurs ont �t� sensibilis�s pour cr�er cette association, qui ne b�n�ficie d'aucune aide des pouvoirs publics. Dans la salle de conf�rences, M. Hasnaoui Djamal, arch�ologue, explique le dispositif juridique destin� � prot�ger le patrimoine comme l'article 02-98 qui punit ceux qui effectuent des fouilles avec des autorisations de l'APC non valables contrairement � celles �manant du minist�re de la Culture. De m�me tous ceux qui trouvent un objet ancien doivent le signaler. Malgr� cela on a retrouv� un sarcophage de la r�gion de Cherchell au mus�e du Louvre. D'autres organisations internationales interviennent, comme l'Icrom (pour la r�novation, bas� � Rome), l'Icom (organisation des professionnels des mus�es), l'Icomos (conseil des monuments et sites). Concernant la datation, elle se fait actuellement � l'aide de l'ADN au lieu du carbone 14. Le conf�rencier parlera longuement de la kal�a de Sidi Abdellah, qui a l'avantage de se trouver dans un endroit isol� mais, de par son terrain fertile, les labours d�truisent des objets de valeur. Les noms de lieux comme Taoughrit, Tahalassa, A�n- Merane attestent de la pr�sence de farouches tribus berb�res qui ont donn� du fil � retordre aux envahisseurs. M. Cherifi parlera de la muraille de Benairia qui a �t� construite par les Romains en �vitant des tumulus existant depuis 3 000 ans. Il se d�sole de voir seulement trois sites class�s, � savoir Kala�t Sidi Abdellah, la casbah de T�n�s, et Dar el- Baroud qui constitue le petit mus�e de Chlef. Vingt sites sont actuellement cibl�s pour faire l'objet de l'installation d'une cl�ture et d'un gardiennage afin de donner un visage plus accueillant � ces endroits. Les vestiges concern�s sont situ�s surtout � T�n�s comme le phare de Sidi Merouane, la statue de la Vierge, la mosqu�e de Tarek Ibn Ziad, les canons turcs, les tombeaux ph�niciens. L'association organise des campagnes de sensibilisation avec des sorties en direction des lyc�ens pour susciter des vocations. M. Ch�rifi Ahmed pense que seule la relance du tourisme est � m�me de sauver ce patrimoine inestimable, car des routes doivent �tre construites et l'entretien sera de rigueur.