Ouyahia est devant le Parlement, depuis mardi pass�. Il y est pour d�battre du programme pr�sidentiel quinquennal. Son �quipe gouvernementale aussi. C�est une obligation constitutionnelle. Une formalit� que le gouvernement et les d�put�s, chacun en ce qui le concerne, se doivent de satisfaire. Il s�agit de la pr�sentation du plan d�action pour les cinq ann�es � venir devant couvrir le mandat de Bouteflika. Et probablement pas celui d�Ouyahia. Ce dernier consacre des objectifs �conomiques ne pouvant pas s�accomplir, du fait des contradictions articul�es. Ouyahia et son �quipe voudraient ma�triser l�inflation, tout en promettant d�augmenter les salaires. Ils insistent sur l�encouragement de la production nationale hors hydrocarbures, tout en encourageant l�importation et l�investissement �tranger. Dans le secteur de l�agriculture, 1000 milliards de dinars y seront inject�s, sans pour autant en faire un bilan des pr�c�dents programmes qu�a connus ledit secteur. Idem pour l�industrie. Il est pr�vu �galement la cr�ation de 3 millions de postes d�emploi, sans pour autant clarifier leur statut. Par statut, est-il entendu que �a sera des postes permanents ou non permanents ? Ces postes vont-ils �tre cr��s dans le secteur industriel, ou au sein de la Fonction publique ? En somme, le plan d�action du gouvernement Ouyahia repose essentiellement sur les recettes amass�es des hydrocarbures. Une autre partie sera r�unie gr�ce � l�imp�t, constitu� essentiellement des pr�l�vements sur les salaires des travailleurs, car amput�s � la source. Donc, les recettes, toutes les recettes sont constitu�es des fonds de l�Etat. Ces recettes vont �tre employ�es, entre autres, dans la r�alisation de logements et la cr�ation de postes d�emploi. Autrement dit, c�est la relance �conomique qui est recherch�e. Compte tenu des objectifs �nonc�s, il est � constater que cette relance �conomique est hautement d�pensi�re. Toutes les d�penses, ou presque sont puis�es des caisses de l�Etat. Comment peut-on d�s lors escompter une quelconque croissance �conomique ? M�me l�inflation, peut-elle �tre ma�tris�e, pour autant ? V�ritables d�fis auxquels doivent faire face Ouyahia et ses ministres pour concilier les objectifs qu�ils se sont assign�s. Cependant, il sera ais� pour les observateurs �conomiques et politiques de cerner ces contradictions. Si Ouyahia a align� un nombre d�objectifs � atteindre, il n�en a pas, par contre, fix� les moyens d��valuation ainsi que les m�thodes. Difficile exercice auquel doivent s�adonner les parlementaires pour y parvenir, s�ils ne sont pas rompus aux questions de l��conomie. En revanche, les sp�cialistes et autres observateurs �conomiques du pays manifestent un scepticisme quant � la faisabilit�, tel que pr�sent�, dudit plan d�action. Dans tous les cas, une �valuation � court terme est possible. Cette possibilit� se traduira par une appr�ciation macro�conomique syst�matiquement. Constitutionnellement, cette �ventualit� est envisageable, puisque le gouvernement est tenu de pr�senter une d�claration de politique g�n�rale annuellement devant l�APN. Partant, il sera ais� d��tablir si la politique �conomique projet�e a accompli ses fonctions, en atteignant les taux de croissance qui lui ont �t� attribu�s. Reste � savoir maintenant si l�APN et les d�put�s qui la composent, imposeront au gouvernement de pr�senter un bilan annuel. Jusqu� � pr�sent, rares ont �t� les fois o� le gouvernement s�est astreint � cet exercice. Parall�lement, le Cnes (conseil national �conomique et social) n�est plus per�u comme un outil d�expertise, comme il le fut sous l��re Mentouri, puisqu�il fonctionne beaucoup plus comme une administration qu�un espace de d�bat socio-�conomique. Tout comme, d�ailleurs, l�est l�UGTA, prescrite comme �tant le seul repr�sentant des travailleurs. En conclusion, il appara�t clairement que ni l�APN, encore moins le syndicat, ne pourra censurer le gouvernement, si ce dernier ne r�alise pas ses objectifs. Aucune partie n�aura une lisibilit� claire pour �valuer objectivement l�action du gouvernement, dans pareil cas. La difficult� est accentu�e d�autant plus que le gouvernement d�tient toutes les clefs pouvant renseigner sur sa d�marche.