Quand je me rends � la banque, � la poste, � la mairie, � l�h�tel des finances, Sonelgaz, aux services des eaux, Cnas, op�rateur t�l�phonique et n�importe quelle autre administration, pour une quelconque d�marche administrative, je me pose toujours ces deux lancinantes questions : premi�re question : quels sont les crit�res de recrutement des agents de s�curit� et des pr�pos�s aux guichets qui sont en contact direct avec les usagers de ces services ? Seconde question : ces personnes ont-elles des responsables hi�rarchiques � qui elles doivent rendre des comptes ? Pour moi, les crit�res de recrutement, vu les comportements scandaleux de certains de ces employ�s z�l�s, sont les suivants : a) n�avoir aucune notion de politesse ; b) �tre toujours hargneux ; c) n�ouvrir la bouche que pour invectiver et rabrouer ; d) consid�rer toutes les personnes qui viennent sur ces lieux comme des ennemies potentiels � combattre ; e) profiter du poste que l�on occupe pour rendre service � toutes ses connaissances ; f) faire de nouvelles conqu�tes f�minines en proposant une assistance gratuite aux belles femmes, je peux prolonger la liste de ces fameuses r�f�rences, toutes les lettres de l�alphabet y passeraient Quant � la question des responsables hi�rarchiques, existent-ils vraiment ? J�en doute. Depuis le temps que je fr�quente tous ces lieux que je viens de citer plus haut, je n�ai jamais vu un de ces messieurs venir remettre � sa place un subalterne z�l� quand celui-ci se conduit d�une fa�on d�plorable envers un client de ces lieux. Lorsque l�on constate l�impunit� dont jouissent ces subordonn�s, on devine, sans �tre devin, qu�ils jouissent de solides protections des cadres haut plac�s de l�entreprise ou de l�administration qui les emploie. Un ami DRH, directeur des ressources humaines, ne supportant plus les proc�dures, peu conventionnelles, dont se font les recrutements pour ces types de postes et qui a fini par claquer la porte pour partir en retraite anticip�e, m�a expliqu� qu�il ne pouvait plus cautionner et �tre complice des agissements inacceptables et honteux de ses sup�rieurs d�s qu�il s�agit du moindre petit recrutement, c�est la course, entre eux, � qui veut placer un membre de sa famille ou de ses amis. Il m�a avou� ceci : �Ils m�ont tellement conditionn� qu�au lieu de poser les questions qu�exigent mon poste et ma conscience � la personne en face de moi qui postule au poste travail, niveau d�instruction, dipl�mes, exp�rience et qualification, je me suis rabaiss� � m�enqu�rir uniquement sur le degr� du lien de parent� qui lie ce postulant � tel ou tel responsable de notre entreprise.� Il m�a aussi racont� : �Un jour, pour un seul poste de travail, je re�ois deux candidates, la premi�re une jeune fille, dynamique et pleine d��nergie, s�est pr�sent�e devant moi pour un poste de secr�taire, elle avait toutes les comp�tences requises, un bac avec mention, une formation de secr�tariat, se d�brouille aussi bien en arabe, en fran�ais qu�en anglais et avait une excellente ma�trise de l�outil informatique, c��tait la perle rare qui convenait parfaitement � la fonction de secr�taire, la deuxi�me une fille renferm�e et morose, sans aucune qualification, qui a �chou� plusieurs fois au bac, ne ma�trisant aucune langue et l�informatique la rebute, elle avait comme seul atout, non n�gligeable, un lien de parent� avec un haut responsable, je vous laisse le soin de deviner qui a �t� recrut�e.� Aujourd�hui, sans risque de me tromper, je peux affirmer que 90 %, et peut-�tre m�me plus, des embauches se font sur recommandation, il suffit d�avoir un membre de sa famille ou une connaissance dans les hautes sph�res, pour pouvoir changer de poste et de m�tier comme de chemise. Les comp�tences, les dipl�mes et les qualifications ne servent plus � rien, on constate cela en observant l�arrogance des agents de s�curit� et l�incomp�tence de toutes ces personnes qui travaillent derri�re les bureaux de presque toutes nos administrations et de toutes nos entreprises. C�est ce qui explique, peut-�tre, qu�il arrive que l�on retrouve des majors de promotion sortis de nos grandes universit�s, dans des barques de fortune � destination de l�autre c�t� de la M�diterran�e o� ils pensent avoir plus de chances de d�crocher un job.