De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali S'il est évident qu'à l'exception de quelques cas, la plupart des 26 communes de la wilaya d'Oran n'ont pas de problèmes majeurs avec la disponibilité des infrastructures d'accompagnement, les prestations de services de ces structures sont en deçà des attentes des citoyens, et même souvent un motif de manifestations de colère. Qu'il s'agisse de la mairie, de la poste, du tribunal, de la Sonelgaz, des impôts, des banques, des centres de santé… toutes ces structures ont, au fil du temps et à cause de comportements incorrects, acquis une mauvaise réputation auprès des usagers : «Ils ne nous témoignent aucune considération, témoignent-ils, rageurs. Avec eux, ce n'est que longue attente, interminable paperasse et dialogue de sourds. Il y en a même qui, à leurs guichets, fument sans craindre d'indisposer les citoyens dont certains attendent depuis des heures. C'est vraiment indécent !!»Les registres de doléances que certaines administrations mettent à la disposition des citoyens et que les agents tendent avec un sourire entendu à celui qui les réclame sont remplis de commentaires acerbes, fielleux de personnes rarement satisfaites à l'égard du personnel administratif : «C'est une honte, peut-on y lire en substance. L'accueil est exécrable et le service médiocre alors que des sommes d'argent colossales sont dépensées pour la modernisation […] vous n'êtes que des menteurs : à la télévision, vous parlez d'une chose mais, dans la réalité, nous trouvons autre chose […] Messieurs les directeurs, envoyez des commissions d'enquête et vous verrez la mauvaise gestion qui règne ici…» Des centaines de commentaires de ce type sont consignés dans ces registres dont on ignore le sort qui leur est réservé : Sont-ils lus ? Les doléances sont-elles prises au sérieux ? Rien n'est moins sûr lorsqu'on constate que les comportements n'ont pas changé, ou si peu : «Je ne peux pas faire mon travail et le travail des autres ? explique un employé dans une mairie. Comme vous le voyez, je fais de mon mieux pour répondre aux besoins des gens. Si les responsables suivaient réellement le travail de tout un chacun et intervenaient à chaque manquement, nous n'aurions pas la population sur le dos.»Pourtant, des engagements sont régulièrement pris par les gestionnaires et des instructions transmises aux concernés pour un meilleur accueil, une prise en charge efficace des doléances des citoyens et l'établissement d'une relation sereins avec les administrés : «Même si d'autres communes refusent de délivrer des extraits de naissance à des administrés qui ne relèvent pas de leur circonscription, signale le délégué du secteur urbain de Sedikia, j'ai donné instruction que l'on accède à la demande de n'importe quel citoyen. L'essentiel est de régler, autant que faire se peut, le problème des administrés, quelle que soit leur résidence.» Il est vrai que, dans le lot de ces milliers d'employés -blasés autant par leurs conditions de travail que par l'ingratitude manifeste de certains citoyens pas toujours délicats– il en existe encore qui pensent que l'administration est faite pour servir le citoyen. Et non l'inverse.