Certains se frottaient d�j� les mains. Le coup d�envoi � la course aux chandelles est donn�. La �comp�tition� a dur� sept mois. Dans le petit monde ouat� des h�tels de luxe, on n'avait pas v�cu une telle �r�volution� depuis des ann�es. L'aura ? L'aura pas ? 18 mai 2009. Dans la salle de conf�rence de l�h�tel Sofitel d�El Hamma, pronostics, r�jouissances et grincements de dents... Tout le monde parle de cette cinqui�me �toile. R�sultat des courses : sept �tablissements arrivent en t�te. Ils d�crochent la palme. Or, � la grande surprise, la f�te n�est pas totale. Coup de th��tre ! La cause ? Deux des h�tels prim�s cinq �toiles sont mis en demeure. El-Aurassi et Sheraton Club-des-Pins doivent se mettre � niveau, �� d�faut, ils seront d�class�s�. Enqu�te r�alis�e par Abder Bettache Les d�clarations faites par M. Ch�rif Rahmani, ministre de l�Am�nagement du territoire, de l�Environnement et du Tourisme, lors de l�ouverture de la c�r�monie de remise des nouvelles d�cisions de classement au profit d�une cinquantaine d�h�tels de tourisme, ont soulev� des interrogations. �Le point faible du tourisme alg�rien reste le d�ficit en la capacit� d�h�bergement et de la qualit� d�accueil�, dit-il. Et d�ajouter : �Les h�tels El- Aurassi et Sheraton Clubdes- Pins auront le cinq�toiles, mais ils sont mis en demeure de se mettre � niveau.� L�assistance est tenue en haleine. Le doute s�installe et les commentaires vont bon train. Les regards se croisent. Les patrons des �tablissements h�teliers pr�sents � la c�r�monie veulent en savoir plus. Mais en vain. Les propos du premier responsable du secteur sont interpr�t�s diff�remment. Pourquoi El-Aurassi et le Sheraton Club-des- Pins ? La menace est-elle r�elle ? Les deux plus grands h�tels de la capitale risquent-ils la fermeture ? Quels sont les arguments de la commission d��valuation ? Est-il logique d�attribuer le label cinq-�toiles tout en mettant en demeure ses �b�n�ficiaires� ? Le message est-il destin� pour une autre consommation ? Autant de questions qui sont rest�es sans r�ponses. Lors de son intervention, Ch�rif Rahmani n�a livr� aucune explication. M�me constat chez les g�rants des deux �tablissements. On veut certainement �viter le clash ? �Il faut �chapper aux commentaires �, commente un professionnel du secteur, qui indique : �La faute incombe � une grille de classement poussi�reuse, dont la derni�re �valuation date de la fin des ann�es 1980�. La bataille des �toiles ne fait que commencer. �Au Sheraton, on accepte la critique� Direction h�tel Sheraton Club-des-Pins. Il est dix heures pass�es de quelques minutes. Au niveau de l�entr�e principale de l��tablissement, l�ambiance est au rendez-vous. Les participants � un colloque international sur la m�decine cr�ent une atmosph�re particuli�re. Le bloc abritant les bureaux de l�administration de l�h�tel n�est pas en reste. Un invit� �surprise� y s�journe depuis le d�but de semaine. Il s�agit d�une femme responsable au niveau de la direction de Sheraton h�tels et Resorts en charge de la division Afrique du Nord et Moyen- Orient bas�e � Bruxelles. Accompagn�e de M. Kreitner, directeur g�n�ral de l�h�tel, �l�envoy�e sp�ciale � de la maison m�re inspecte les diff�rents compartiments de l�h�tel. �Il n�y a rien de particulier. C�est un travail routinier que conna�t notre �tablissement � longueur d�ann�e �, tente de rassurer Riadh Attouchi, le manager en charge des relations publiques au niveau de l�h�tel. Toujours avec la m�me assurance, il ajoutera : �Les services que nous offrons sont r�v�lateurs de la satisfaction de notre client�le.� Strat�gie de communication oblige, notre interlocuteur affiche s�r�nit�, tout en �vitant de commenter notre interrogation. �Au Sheraton, on accepte la critique. On doit se remettre toujours en cause. Pour preuve, la formation est un axe important dans notre strat�gie�, confie-t-il. Notre interlocuteur �vite de s��taler sur le sujet de notre visite. Il tente �galement de minimiser l�inspection assur�e par l��missaire de la maison m�re. ��a rel�ve des comp�tences du premier responsable de l��tablissement �, explique-t-il. Au niveau de cet h�tel de 419 chambres et un jardin de 14 hectares, on ne semble pas se soucier des �remarques� faites lors la c�r�monie de remise du dipl�me de classement. Mais pour M. Attouchi, le troph�e d�croch� par le Sheraton Club-des-Pins en 2008 (m�daill� d�argent du Middle East North Africa Travel Awards) �est une preuve de la bonne conduite de notre �tablissement �. �Nous sommes les meilleurs sur la place d�Alger� O� se trouvent alors les failles de l�h�tel Sheraton ? La commission d��valuation a-t-elle r�ellement constat� des anomalies ? Pour les uns comme pour les autres, le black-out est total. Au Sheraton, on pr�f�re parler plut�t de �r�novation permanente de l�h�tel�. �Nous sommes en pleine ascension. Le 25 juin prochain, nous f�terons notre dixi�me ann�e de pr�sence en Alg�rie. Nous sommes leaders et nous comptons le rester.� Le m�me sentiment est exprim� chez les responsables de l�h�tel El-Aurassi. Hocine Kerboub, le directeur financier et comptable (DFC) de l�entreprise de gestion de l�h�tel El-Aurassi, est cat�gorique : �Les r�serves formul�es � notre �gard ne nous d�rangent pas. Ce sont les chiffres r�alis�s qui confortent notre d�termination. Nous sommes les meilleurs sur la place d�Alger.� Un autre responsable se demande : �Sur quels crit�res a-t-on d�cid� de mettre en demeure notre h�tel ?� Et de s�interroger encore : �Pourquoi n�a-t-on pas mentionn� sur l�attestation de classification des �tablissements h�teliers les r�serves relev�es ?� En effet, la d�cision n�202 du 17 mai 2009 portant attribution de la cat�gorie cinq �toiles � l�h�tel El-Aurassi ne porte aucune mention de r�serve. Une copie du document souligne, toutefois, dans son article 2, �qu�il est du devoir de la direction de l��tablissement de veiller � la bonne application des param�tres et crit�res de classification, sous r�serve des sanctions administratives telles que d�finies dans l�article 74 de la loi 01-99 relative aux r�gles de la gestion h�teli�re�. �La r�novation de l�h�tel, nous l�avons envisag�e en 2005. Mais, la d�cision politique nous a oblig�s de reporter notre choix. Il fallait attendre trois ann�es apr�s pour relancer le projet. Nous sommes les meilleurs et nous le resterons. El-Aurassi pratique les meilleurs prix et, dans notre cat�gorie, nous sommes les moins chers, comme nous offrons les meilleures prestations de services�, a relev� notre interlocuteur. L'arriv�e des fleurons �trangers titillera l'honneur national De l'avis de tous, la cat�gorie cinq-�toiles (sept �tablissements � ce jour) �tait devenue un peu trop fourre-tout. �Un hall de 160 m2, de l'eau chaude, un t�l�phone fixe dans chaque chambre, Internet et r�frig�rateur et vous pouviez esp�rer la d�crocher !� caricature Karim. Or, la future donne bouleversera tous les pronostics. Du t�l�phone dans la salle de bains au sauna priv�, la nouvelle grille, selon des sp�cialistes, recense 124 crit�res obligatoires. A ses h�tes, le futur 6- �toiles se devra d�sormais d'offrir voiturier, Internet � tous les �tages, cha�nes th�matiques, ligne directe, fax, ordinateur portable, mais surtout un personnel trilingue, un room service fonctionnant 24 heures sur 24 et des chambres plus spacieuses (24 m2 contre 15 avant). �Je suis convaincu que la v�ritable bataille des �toiles n�aura lieu qu�une fois que les fleurons de l�h�tellerie mondiale d�barqueront dans notre pays. D�ici l�, il faudra s'attendre � des d�classements, de cinq �toiles � quatre, mais aussi de quatre � trois et � deux�, ajoute Karim. En coulisse, on chuchote que l'arriv�e des fleurons �trangers titillera l'honneur national. �Ce jour-l�, il y aura peut-�tre une v�ritable comp�tition h�teli�re. L�enjeu est ailleurs. Au jour d�aujourd�hui, on ne peut parler de concurrence ou de comp�tition entre les �tablissements h�teliers. La demande est plus forte que l�offre. Tous les h�tels affichent complet � longueur d�ann�e et tous d�gagent des b�n�fices. Trouvez-vous normal qu�une capitale comme Alger et un pays qui s��tend sur 1200 km de c�te ne disposent que de sept h�tels class�s cinq �toiles ?� interroge-t-on. En attendant le jour �J�, chacun aff�te ses armes. A l'instar des derniers-n�s, Ibis-Alger ou le Sheraton-Oran, les cinq historiques (El-Aurassi, Sheraton Club-des-Pins, Sofitel, Hilton, et Mercure) dominent, sans conteste, le secteur de l�h�tellerie d�affaires. En somme, la sixi�me �toile pourrait �tre attribu�e d'office aux nouveaux arrivants. En cadeau de bienvenue. A. B.