�Ce que je vois n�est pas mal du tout. En mati�re d�expression, le peintre est bien sensible. �a se manifeste � travers la lumi�re et les couleurs de ses toiles. Je peux dire aussi qu�il a une personnalit� artistique � lui. De fa�on g�n�rale, il est plut�t sinc�re�, a certifi� Sadek Amine-Khoudja, un dipl�m� de la prestigieuse Ecole des beaux-arts de Paris X et pas moins actuel directeur de l�Ecole des beaux-arts de Constantine. Chafika Bendali-Hacine, plasticienne de Constantine, une autre agr�g�e des Beaux-Arts et responsable de la collection des Beaux-arts au mus�e Cirta, quant � elle, trouve �professionnelle� sa palette. �Il ma�trise aussi bien les formes que les couleurs qui sont tr�s harmonieux et dont on peut distinguer sa force de caract�re�, dira-t-elle. Karim Dellouche a eu, donc, les faveurs des critiques d�art � l�occasion du vernissage, jeudi dernier, de son exposition qui se d�roule, jusqu�au 18 juin, au centre culturel M�hammed-Yazid d�El- Khroub. Une manifestation initi�e par l�ex-ministre de la Sant�, Abdelhamid Aberkane, qui pr�side le comit� culturel aupr�s de la commune h�te et qui a permis au public de partager des moments de plaisir avec ce peintre abstractionniste, un autodidacte de 46 ans, qui excelle �galement dans la sculpture et la musique. �Nous visons, � travers ce genre d�expositions, � r�habiliter une structure d�art o� ces �uvres ne pourraient se transformer en valeurs marchandes, pour que nos artistes puissent vivre de leur talent. C�est une entreprise lente, � mon go�t, mais possible�, avancera M. Aberkane. Dans ses palabres avec le public, Karim Dellouche n�a, cependant, pas manqu� d�exprimer, en toute �honn�tet� �, son ��tonnement � de l�int�r�t que manifeste les autorit�s de cette cit� (El-Khroub, ndlr) p�riph�rique de sa ville natale, Constantine, vis-�vis des arts. Un int�r�t qu�il n�aurait pas senti chez les responsables de cette m�me ville qui, jadis, rayonnait de savoir et de toutes formes d�art. Un Constantine o� la notion des arts plastiques n��tait pas un vain mot. Par ailleurs, ce qui a aussi marqu� le vernissage de cette exposition d�art abstrait est le po�te Anis Qalamane. En parfait bilingue, cet universitaire �adopt� par Constantine a, d�abord, racont�, en fran�ais, cette ville avant de donner un po�me en arabe, intitul� Allimni ya habibi (appends-moi mon amour, ndlr). Un po�me dont la femme parlait � l�enfant qu�elle fut ou encore, qu�elle est. Cette femme s�interrogeait de la mani�re avec laquelle elle pourrait rester toujours �vivante�, de la mani�re dont on pourrait profiter le maximum de la vie. Et c�est simple selon le po�te : aimez tout ce qui est beau, restez toujours un enfant. Ces po�mes ont �t� impr�gn�s intermittemment par des jeux musicaux de Karim Dellouche qui a bien ajust�, � l�occasion, sa guitare �lectrique aux prononciations du po�te. Bref, si l�art abstrait � une forme d�expression qui date d�un si�cle mais qui reste difficile � accepter en Alg�rie o� l�on pr�f�re l�art figuratif � est un langage qui cible un public un peu sp�cifique, un public d�un niveau intellectuel �lev� pour pouvoir le d�chiffrer, le grand public pourrait quand m�me se r�galer des compositions color�es qu�offre l�exposition. Selon les initi�s, donner un titre � une �uvre abstraite serait lui porter atteinte. �Le titre �voque un th�me et pourrait ainsi biaiser la lecture de l��uvre�, avertira Sadek Amine-Khoudja. L�exposition propose un produit imaginatif de Karim Dellouche et chacun pourrait y naviguer de sa propre imagination et interpr�ter, � son go�t, les pens�es du peintre qu�il est. A d�couvrir�