Durant une semaine, la ville de Constantine a vécu au rythme de coups de pinceau d'une dizaine d'artistes plasticiens, pour le grand plaisir des connaisseurs mais aussi des amateurs, et ce, à travers le salon des arts plastiques qui a eu lieu du 19 au 24 février derniers. L'exposition collective des œuvres artistiques de ces artistes, dont des élèves de l'Ecole des beaux arts de la wilaya de Constantine s'est, en effet, tenue dans le hall du centre culturel Mohamed Laïd El-Khalifa et dont la clôture a eu lieu, jeudi dernier, dans une espèce de climat de retrouvailles mais également d'échange avec un public disparate, composé de connaisseurs ou de simples amateurs, venu nombreux renouer avec un art qui, de l'avis des professionnels, tend à disparaître en l'absence d'une réelle politique visant à promouvoir les arts plastiques à Constantine. Différents styles de peintures ont été exposés tout au long de ce salon, mais un seul thème ou presque les réunissait, celui de Constantine. L'on pouvait noter, entre autres, la participation plus que remarquée de Nacer Omar, dont la toile intitulée Ce qu'il en reste a plus que ravi le public. Une toile qui raconte une cité meurtrie et dont la décadence, encouragée par le laxisme et l'inconscience de ses habitants et les aléas du temps, est de plus en plus, flagrante. Quant à son épouse Fatiha Nacer, elle nous a plongés dans la mémoire de Constantine avec une de ses œuvres intitulée M'laya. En référence à cet habit traditionnel propre à la cité des sept ponts, que portaient jadis les femmes, aujourd'hui disparu. Dans un tout autre style, Khoudja Bechiri avec sa toile Souika ou encore Guessoum Amina ont participé à cet événement dont la teneur a été un petit pas pour l'artiste, mais un grand pas pour la culture dans une ville caractérisée, depuis des décennies et encore aujourd'hui, par marasme affligeant. Notons enfin que l'ouverture de la salle Issiakham du centre culturel Mohamed-Laïd El-Khalifa est prévue prochainement, après une opération de re-lifting qui sera prise en charge par des artistes de la ville de Constantine.